Les délégués au congrès national ont été élus sur la base de plates-formes délimitées sur les problèmes politiques d’orientation à l’exclusion du thème ci-dessus. Dans chacune des plates-formes, les différentes positions soumises au vote sur ce thème existaient sans qu’on puisse donc considérer que les délégations au congrès national reflètent fidèlement l’expression des congrès locaux.
Dans une telle situation, on aurait pu légitimement se contenter de proposer au congrès national un vote simple, excluant toute interprétation, et disant la chose suivante :
« Le congrès national enregistre les votes intervenus dans les congrès locaux sur le thème Religion, Féminisme, Laïcité . Il considère adoptées toutes les motions qui ont recueilli plus de Pour que de Contre. »
Cette solution aurait pu créer une sorte de jurisprudence des bonnes pratiques au sein du NPA dans ce genre de situation.
Ceci dit c’est dans l’idée de ne pas créer une crise supplémentaire, que des camarades soutenant la motion ACGGI, ont proposé une motion qui prenne acte de l’ensemble des votes et de leur complexité. Cette proposition a donné lieu à une commission dont les résultats n’étaient pas satisfaisants, aboutissant par exemple au fait de comptabiliser les abstentions dans le calcul du total pour établir le pourcentage de « pour », modalité pratique qui aboutit à considérer les abstentions comme des contre et à « relativiser » une majorité.
Les positions majoritaires (c’est-à-dire la résolution et les motions qui ont eu plus de pour que de contre), ont ressenti une profonde injustice au résultat du vote de cette motion « de compromis » : en fait de « compromis », elle comportait deux amendements alternatifs, le premier ayant été adopté à deux voix d’écart, aucun recompte n’ayant été accepté par la tribune.
Or cet amendement avait pour objectif clair et explicite de « relativiser » politiquement l’affirmation des majorités exprimées sur une question-clef qui nous a profondément divisés, à savoir l’impossibilité pour un-e candidat de représenter le NPA en portant des signes religieux ostentatoires.
Cela a conduit à créer une crise supplémentaire dans le congrès du NPA, tant il est vrai que le congrès national n’avait pas de légitimité indiscutable pour contredire les votes des congrès locaux ou même-a minima- tenter d’en donner une interprétation à sa sauce.
Pour sortir de la crise ainsi créée dans le cadre d’un congrès national déjà passablement catastrophique sur le reste, la proposition finalement adoptée est celle de l’organisation d’une conférence nationale pour « déterminer les modalités pratiques » à l’issue des votes majoritaires intervenus dans les congrès locaux. (1).
En ce qui nous concerne, nous pensons nécessaire d’organiser une telle conférence qui devrait permettre, non pas de reprendre la discussion sur des questions désormais tranchées par le vote des AG locales, mais d’approfondir un débat important et central, concernant l’ensemble des questions liées à la religion, au féminisme et à la laïcité, dans un contexte national et international qui devrait nous permettre d’aller plus loin dans nos définitions, nos références, notre programme et nos orientations autour de ce thème.
Plus que jamais, il nous parait indispensable d’être capable de combattre avec efficacité les campagnes racistes et xénophobes qui sont aujourd’hui un fond de commerce fructueux pour le front national, tout en défendant de manière intransigeante et sans concession le combat contre les pouvoirs religieux ,contre le patriarcat et l’oppression des femmes ici comme partout dans le monde.
Regroupement féminisme et laïcité
Note :
(1) Rappel de la motion finale (dite Marga)
Le congrès enregistre la légitimité de l’ensemble des votes locaux sur le thème religion, laïcité, féminisme et émancipation.
Le congrès prend acte des divergences quant aux conséquences pratiques de ces votes.
Le congrès mandate le CPN pour organiser sur ce thème, une conférence nationale dont les modalités sont à définir par ce même CPN.