Manifestons notre refus des gaz et huiles de schistes !
15-16-17 avril
Pour une transition énergétique
Le refus de l’exploration et de l’exploitation future des gaz et huiles de schistes se traduit en France par une mobilisation populaire inédite, spontanée, ancrée dans les territoires et soutenue par nombre d’élus locaux et collectivités territoriales. Le gouvernement en a saisi l’enjeu : pour préserver les chances d’extraction future et les intérêts des firmes se trouvant déjà sur le pont de ce nouvel eldorado, il a d’abord proposé une pause et une expertise. Devant la détermination et l’amplification de la résistance, les grandes manœuvres ont commencé : pseudo commission d’enquête (nommée par N. Kosciusko-Morizet et composée de personnes ayant des intérêts directs dans les sociétés d’exploitation), décisions contradictoires (J.-L. Borloo, alors qu’il était ministre de l’écologie, octroyait des permis de prospection en mars 2010 puis déclarait s’y opposer un an après), et finalement annonce qu’il faut « tout remettre à plat » et « annuler les autorisations déjà données, sans toutefois fermer la porte à toute possibilité d’exploitation » (F. Fillon, le 13 avril). Le Premier ministre propose désormais l’examen en urgence d’un projet de loi. Autant dire que la mobilisation doit encore s’amplifier !
Et cela d’autant plus qu’en sourdine, on commence à entendre la musique bien rodée pour le nucléaire « français » : il serait possible de trouver des techniques qui résoudraient les problèmes environnementaux provoqués par l’extraction de ces gaz aux États-Unis et au Canada. Disons que l’enjeu est de taille : la crise énergétique, majorée par la catastrophe nucléaire de Fukushima et la progression des appels à sortir du nucléaire, accentuée en France par le sabotage de la filière photovoltaïque, explose au grand jour. Le refus de l’extraction des gaz et huiles de schistes, au-delà de la destruction des écosystèmes et de la disparition des activités qu’ils abritent, pose la question d’une transition énergétique urgente.
Nous ne choisirons pas entre des techniques mortifères : gaz et huiles de schistes d’un côté ou nucléaire de l’autre. Les solutions techniques existent déjà, d’autres sont certainement à rechercher, c’est la volonté politique qui manque. S’il est des grands travaux à entreprendre, c’est dans le domaine de la sobriété énergétique qu’ils sont les plus prometteurs : création d’emplois nouveaux et sauvegarde des écosystèmes, accès pour tous à un minimum d’énergie et taxation des surconsommations, lutte contre le changement climatique, décentralisation de la production d’énergie et relocalisation des activités, reconversion de l’agriculture et des industries les plus polluantes. C’est pour un tel programme, qui renoue avec l’espoir de préserver la vie et lui donner un sens, que nous sommes nombreux à désirer nous mobiliser !
Attac France,
Paris, le 14 avril 2011
Gaz de schiste : le NPA participera à la mobilisation des opposants
PARIS, 15 avr 2011 (AFP) - Le Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) appelle
vendredi à participer aux mobilisations prévues samedi et dimanche des
collectifs opposés à l’exploration et l’exploitation des gaz et huiles de
schiste.
"Pour que notre victoire soit totale, pour empêcher le gouvernement de
manipuler les millions de personnes qui, aujourd’hui, refusent l’exploitation
des ressources non conventionnelles, pour réaffirmer que nos vies valent plus
que les profits des grandes firmes énergétiques, le NPA appelle à participer à
toutes les mobilisations organisées pendant ce week-end", ont indiqué dans un
communiqué les porte-parole du NPA, Christine Poupin et Myriam Martin.
« Nous pouvons faire reculer le gouvernement et les intérêts capitalistes »,
estime le NPA qui sera présent, "pour dénoncer la volonté capitaliste
d’exploiter les ressources naturelles jusqu’à leur dernière goutte sans jamais
se préoccuper des dommages irrémédiables portés aux populations et aux milieux
naturels« . »Depuis quelques jours, devant cette mobilisation large et exemplaire, le
PS et l’UMP se livrent à une course de vitesse afin d’être le premier à
déposer un projet de loi interdisant les projets d’exploration et
d’exploitation de ces gaz et huiles de schiste« , juge-t-il. »Ce revirement soudain de la part du gouvernement est une excellente
nouvelle. C’est la preuve que les mobilisations peuvent payer", se félicite le
parti trotskiste.
"Cependant, rien n’est encore gagné. Les appétits des multinationales ont
été aiguisés par des profits alléchants", estime le NPA.
cp/rh/jpa
Gaz et les huiles de schiste : Nous pouvons faire reculer le gouvernement et les intérêts capitalistes !
Déclaration de Christine Poupin et de Myriam Martin
NPA
Depuis plusieurs mois, la mobilisation populaire contre l’exploration et l’exploitation des gaz et huiles non conventionnelles prend de l’ampleur. Le NPA y est présent, sur tout le territoire, pour dénoncer la volonté capitaliste d’exploiter les ressources naturelles jusqu’à leur dernière goutte sans jamais se préoccuper des dommages irrémédiables portés aux populations et aux milieux naturels. La seule politique responsable est de laisser ces ressources fossiles où elles sont, sous terre ! Ce n’est pas en exploitant ces dernières que nous parviendrons à lutter contre le changement climatique.
Depuis quelques jours, devant cette mobilisation large et exemplaire, le PS et l’UMP se livrent à une course de vitesse afin d’être le premier à déposer un projet de loi interdisant les projets d’exploration et d’exploitation de ces gaz et huiles de schiste. Ce revirement soudain de la part du gouvernement est une excellente nouvelle. C’est la preuve que les mobilisations peuvent payer !
Cependant, rien n’est encore gagné. Les apétits des multinationales ont été aiguisés par des profits alléchants. Elles ne comptent pas s’avouer vaincues si vite et le gouvernement tente déjà de les rassurer. En effet, si un projet de loi d’interdiction d’exploitation a bien été déposé, François Fillon a, hier, laissé la porte ouverte à une future autorisation, dès que les rapports d’experts auraient affirmé le soi-disant caractère inoffensif des techniques employées.
Pour que notre victoire soit totale, pour empêcher le gouvernement de manipuler les millions de personnes qui aujourd’hui refusent l’exploitation des ressources non conventionnelles, pour réaffirmer que nos vies valent plus que les profits des grandes firmes énergétiques, le NPA appelle à participer à toutes les mobilisations organisées pendant ce week-end :
Le vendredi 15 avril :
· Avignon (Vaucluse) : rassemblement devant la sous-préfecture à16H,
· Brignolles (Var) : rassemblement devant la sous-préfecture à 15H
· Aix-en-Provence (Bouches du Rhône) : rassemblement devant la sous préfecture à 12h30.
Le samedi 16 avril :
· Meaux (Ile-de-France) : Rassemblement place de l’Europe devant la sous-préfecture puis cortège
· Rousson (Gard) : Festival multiculturel (Conférences, ateliers, animations musicales)
· Donzère (Drôme) : à partir de 12h pique nique et ateliers d’info (aire de repos de Combelonge - carrefour RN7 / D541) puis marche et rassemblement à la mairie de M. Besson (Ministre de l’énergie et maire de Donzère)
· Lyon (Rhône) : On en parle dans la rue : Information sur les marchés
· Marseille (Bouche-du-Rhône) : Rassemblement à 10h devant la préfecture
Le dimanche 17 avril :
· Cahors (Lot) : rassemblement et cortège à partir de 15H
· Nant (Aveyron) : pique nique puis cortège au fil de l’eau, à partir de 12H sur la place du village
· Blyes (Ain) : Caravane Stop gaz de schiste dans l’Ain et ailleurs, départ 9h30 de Meximieux (centre commercial) convergence à Blyes dès 12H face Mairie
CONTRE LES GAZ DE SCHISTE, LA MOBILISATION S’ÉTEND
Jeudi 10 mars 2011
Le 26 février, 20 000 personnes avaient crié leur refus de voir leurs terres se transformer en gruyère tout juste bon à accueillir les forages de gaz. Le 5 mars, la mobilisation s’est étendue à l’Ile-de-France, plus précisément dans le village de Doué (Seine-et-Marne), menacé également par l’extraction de son sol. L’entreprise Toreador, très pressée de commencer l’exploitation, a débuté des travaux sur le terrain pressenti, travaux bloqués devant la levée de boucliers, mais seulement jusqu’au 31 mai. Mais Toreador ne veut pas attendre et envisage d’installer son matériel d’exploration dès la mi-avril. Le sentiment d’urgence, la nécessité d’amplifier la lutte étaient présents dans la tête de tous les participantEs à la manifestation de samedi. Dénonçant la fuite en avant des industries gazières, les pollutions attendues dans les nappes phréatiques et le gâchis d’eau dans un département en seuil renforcé de richesse, les manifestantEs venuEs de tous horizons ne comptent pas en rester là. Si Toreador persiste à mépriser les avis de la population, à faire fi du calendrier légal, il faudra bien s’organiser pour bloquer les travaux et les camions. L’ampleur des mobilisations en milieu rural ne peut que forcer l’admiration. Dans certains villages, toute la population est derrière le front du refus, obligeant même des élus UMP à se prononcer contre les permis d’exploitation. La coordination nationale née le 26 février va permettre de faire converger les actions des multiples collectifs qui essaiment dans tous les départements concernés. Ni ici, ni ailleurs, les gaz de schiste doivent rester sous terre.
* Publié dans : Hebdo Tout est à nous ! 93 (10/03/11).