En adoptant le 27 avril 2011 la résolution n° 1979 sur le Sahara occidental, le Conseil de sécurité de l’ONU a suivi pour l’essentiel les recommandations du secrétaire général, Ban Ki-moon, dans son rapport du 15 avril. La résolution prolonge d’une année supplémentaire le mandat de la mission des Nations unies au Sahara occidental (Minurso) et engage, une fois de plus, le Maroc et le Front Polisario à poursuivre les négociations « en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui pourvoie à l’autodétermination du peuple du Sahara occidental ».Tout en reconnaissant que « la consolidation du statu quo n’est pas acceptable à long terme », la résolution met sur le même plan le colonisateur et le colonisé et ne propose aucune mesure pour amener le Maroc à mettre un terme à ses manœuvres d’obstruction et à respecter le droit international.
Malgré l’aggravation de la répression contre la population sahraouie, notamment pendant et depuis le démantèlement du camp de Gdeim Izik, le Conseil de sécurité de l’ONU a refusé, sous la pression de la France, d’inclure la surveillance des droits de l’homme dans les compétences de la Minurso qui reste donc la seule mission de paix des Nations unies dépourvue d’un mandat de surveillance des droits de l’Homme. Toutefois, la mobilisation de nombreux gouvernements, associations des droits de l’Homme et personnalités a contraint le Conseil de sécurité de l’ONU à reconnaître l’importance « d’améliorer la situation des droits de l’Homme au Sahara occidental ». C’est un premier pas, mais qui reste insuffisant, d’autant plus qu’il confie aux autorités marocaines (par le biais du Conseil national des droits de l’homme qui est contesté par les associations marocaines des droits de l’Homme) la responsabilité de surveiller les droits de l’Homme. Comme si le loup pouvait être chargé d’assurer la protection des moutons dans la bergerie !
Le gouvernement français s’est fait une nouvelle fois le porte-parole des autorités marocaines en refusant l’extension du mandat de la Minurso et en soutenant ouvertement le projet marocain d’autonomie bien qu’il bafoue le droit international fondé sur le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Il empêche ainsi la résolution pacifique d’un conflit de 35 ans sur la décolonisation du Sahara occidental.
Réaffirmant sa solidarité avec la lutte du peuple sahraoui pour son indépendance, la plateforme pour la solidarité avec le peuple du Sahara occidental est décidée à poursuivre son action contre les violations des droits de l’homme au Sahara occidental, pour un mécanisme onusien de surveillance des droits de l’homme et pour la mise œuvre rapide du référendum d’autodétermination qui permettrait enfin au peuple sahraoui de décider librement de son avenir.
La plateforme demande aux gouvernements et aux autorités européennes d’exercer des pressions sur le Maroc, pouvant aller si nécessaire jusqu’à des sanctions, pour qu’il applique le droit international et respecte les droits de l’homme.
Paris le 9 mai 2011
Plate-forme pour la solidarité avec le peuple du Sahara occidental
Membres : Association des familles des prisonniers et disparus sahraouis (AFAPREDESA), Association française d’amitié et de solidarité avec les peuples d’Afrique (AFASPA), Association des Amis de la RASD (AARASD), Association des Sahraouis en France (ASF), Comité pour le respect des libertés et des droits humains au Sahara occidental (CORELSO), Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP), AFASPAM13, Amis du peuple du Sahara occidental (APSO) 35Bretagne, Comité de jumelage de Gonfreville l’Orcher, Comité Limousin de Solidarité avec le peuple sahraoui (CLSPS), Enfants de la Méditerranée, Enfants réfugiés du monde Pays de Loire (ERMPL), Les Mariannes de St Joseph, Quand l’Occident rencontre le désert (QORD)
Observateurs : Capsolidaire, Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement (CCFD) - Terre solidaire, Droit Solidarité, Femmes Solidaires, Survie.