Ces rencontres sont intervenues dans un contexte particulier où les révolutions dans le Maghreb et le Machrek ont remis sur le devant de la scène la capacité des peuples à prendre leur destin en main. Le rapprochement des anticapitalistes et des révolutionnaires se pose donc comme une nécessité, à la fois pour favoriser les processus révolutionnaires en cours mais aussi pour faire face aux dégâts croissants de la crise.
Le premier objectif de ces rencontres qui était de réunir un maximum d’organisations a été atteint puisque pas moins de dix-neuf délégations représentants onze pays (Maroc, Tunisie, Égypte, Liban, Irak, Grèce, Italie, Corse, État espagnol, Chypre du Nord, Palestine) ont répondu à l’invitation du NPA. De plus, sans les problèmes de visas ou autres problèmes essentiellement techniques, les rencontres auraient pu regrouper d’autres délégations venant des Balkans, d’Algérie ou encore de Turquie.
Après un premier temps, le samedi matin, de présentation de chacune des délégations, les travaux ont débuté par un long débat sur l’analyse des processus révolutionnaires en cours au sud de la Méditerranée. L’ensemble des participantEs étaient d’accord sur l’aspect historique de ces révolutions et le fait qu’elles constituent un point d’appui majeur pour l’ensemble des peuples en lutte partout dans le monde. Face à la contre-révolution (de la bourgeoisie et des impérialistes) en marche en Tunisie ou en Égypte mais aussi dans les autres pays de la région, l’accent a été mis sur le fait que les anticapitalistes de tout le pourtour méditerranéen devaient s’organiser et développer une solidarité sans faille avec les révolutions en cours, mais aussi contre leurs propres dirigeants.
La deuxième partie des travaux et des débats s’est faite autour de l’analyse de la crise, de ses conséquences et de la résistance des peuples. Là encore, une analyse commune des désastres de la crise a été partagée, et les différentes expériences de résistances abordées. La présence de camarades grecs et espagnols notamment, était un plus et a permis d’enrichir le débat, en complémentarité des expériences menées au sud de la Méditerranée. La question de la dette a aussi été abordée comme axe possible de campagne internationale commune.
Enfin, l’immigration et l’Europe forteresse, ainsi que les logiques impérialistes ont clôturé les séances de débats par de riches échanges. En effet, que ce soit par la présence militaire en Palestine, en Afghanistan ou en Libye, ou économique en Tunisie ou au Maroc par exemple, il ne fait aucun doute que les pays européens, avec la France en particulier, tentent par tous les moyens de s’imposer dans les régions du sud de la Méditerranée. Là encore, la résistance internationale des peuples et des anticapitalistes est décisive.
La déclaration commune sortie de ces rencontres et issue des nombreux débats menés lors de ce week-end est donc un premier acte de la volonté de l’ensemble des organisations présentes à s’inscrire dans un travail à long terme.
Ces rencontres ont donc permis aux différentes organisations de discuter, et pour certaines de travailler ensemble pour la première fois, comme le confirme la décision, lors d’une réunion improvisée, des organisations du Maghreb et du Machrek de se retrouver rapidement pour organiser des rencontres anticapitalistes des pays arabes.
Au-delà du plaisir de se retrouver, de discuter ensemble, que ce soit en commission ou de façon informelle notamment lors des repas, ces rencontres confirment la nécessité d’un travail en commun afin de lutter ensemble contre le système capitaliste et impérialiste. Ce besoin se retrouve notamment dans la proposition qu’un comité de suivi soit chargé de préparer les prochaines rencontres qui auront lieu dans un pays du sud de la Méditerranée.
Bien sûr, ce n’était qu’une première rencontre mais l’élan est donné et, à voir l’envie des délégués de continuer les débats, la réussite de ces rencontres est réelle et celles-ci ne devraient être que les premières d’une longue et fructueuse série. À terme, des actions en commun, simultanément partout en Méditerranée, pourraient être organisées.
Commission internationale du NPA 13