« Et si l’on m’objecte : cette tactique est trop « subtile » ou trop compliquée, elle ne sera pas comprise des masses, elle dispersera, elle fragmentera nos forces, elle nous empêchera de les concentrer sur la révolution soviétique, etc., je répondrai à mes contradicteurs « de gauche » : - N’imputez pas aux masses votre propre doctrinarisme ! »
Lénine
Unité dans les luttes et pas aux élections ?
D’excellents camarades (comme on disait dans le temps au PCF de ceux qui s’écartaient de l’orthodoxie du moment sans penser à mal pour autant) me disent doctement que le Front Unique (FU), c’est pour les luttes, pas pour les élections. Un peu surpris quand même quand il s’agit de camarades parfois blanchis sous le harnais, je n’en ai pris la mesure que quand j’ai compris qu’il s’agissait soit d’une incompréhension totale de l’orthodoxie passée [1], du moins telle que je la conçois (et que je n’impose à personne) remontant à Lénine, soit d’une innovation. Cette dernière hypothèse étant à la fois moins grave (puisqu’il est vrai que les choses changent), et seconde (l’innovation n’existe que par rapport à une orthodoxie repérée qui pourrait faire accord dans sa description), peut-être faut-il alors revenir d’abord sur la nature des positions si longtemps considérées comme bien établies (toujours selon moi) et puis se demander si ça tient toujours.
Je m’appuie en priorité sur l’ouvrage majeur de Lénine, « Le gauchisme, maladie infantile du communisme » [2] (bien d’autres pourraient faire l’affaire, par exemple pour rester dans l’environnement proche de nous, des textes de Daniel Bensaïd ou de François Sabado, ou, si l’on veut faire encore plus dans l’orthodoxie léniniste, les résolutions de l’Internationale communiste). Voilà ce que dit Lénine (il s’agit de la situation en Grande Bretagne ; c’est moi SJ qui met en gras) : « Le Parti communiste propose … un « compromis », un accord électoral : nous marchons ensemble contre la coalition de Lloyd George et des conservateurs ; nous partageons des sièges parlementaires proportionnellement au nombre de voix données par les ouvriers soit au Labour Party, soit aux communistes (non aux élections, mais dans un vote spécial) ; nous gardons, pour notre part, la plus entière liberté de propagande, d’agitation, d’action politique. Sans cette dernière condition, impossible de faire bloc, évidemment, car ce serait une trahison… » Et, toujours en GB : « Que les Henderson, les Clynes, les MacDonald, les Snowden soient irrémédiablement réactionnaires, cela est exact. Il n’est pas moins exact qu’ils veulent prendre le pouvoir (préférant d’ailleurs la coalition avec la bourgeoisie) ; qu’ils veulent « administrer » selon les vieilles règles bourgeoises et se conduiront forcément, une fois au pouvoir, comme les Scheidemann et les Noske. Tout cela est exact. Mais il ne suit point de là que les soutenir, c’est trahir la révolution ; il s’ensuit que les révolutionnaires de la classe ouvrière doivent, dans l’intérêt de la révolution, accorder à ces messieurs un certain soutien parlementaire. ». Ou encore (concernant l’Allemagne) : « On conçoit donc que les attaques des gauches d’Allemagne contre le Comité central du Parti communiste allemand, auquel on reproche d’admettre l’idée d’un bloc avec les « indépendants » (le « Parti social-démocrate indépendant d’Allemagne », les kautskistes), nous paraissent absolument dénuées de sérieux. Les bolcheviks eux-mêmes ont eu recours à des accords électoraux et parlementaires : depuis 1905, ils ont systématiquement préconisé l’alliance de la classe ouvrière et de la paysannerie contre la bourgeoisie libérale et le tsarisme, sans toutefois refuser jamais de soutenir la bourgeoisie contre le tsarisme (par exemple, au scrutin de 2e degré ou au scrutin de ballottage) et sans cesser la lutte idéologique et politique la plus intransigeante contre le parti paysan révolutionnaire bourgeois, les « socialistes-révolutionnaires », qu’ils dénonçaient comme des démocrates petits-bourgeois se prétendant socialistes. En 1907, les bolcheviks constituèrent, pour peu de temps, un bloc politique formel avec les « socialistes-révolutionnaires » pour les élections à la Douma. »
Inutile de surcharger de citations à partir des pages entières où Lénine fustige les grandes déclarations contre « les compromis », et entre autres les compromis électoraux. Mais aussi, ce qui est moins connu, contre l’idée que ce serait « confusionniste ». Remarque importante, en particulier au regard du nombre désolant de camarades du NPA pour qui le « il faut être clair » tient lieu de politique. Voilà ce que dit Lénine « Et si l’on m’objecte : cette tactique est trop « subtile » ou trop compliquée, elle ne sera pas comprise des masses, elle dispersera, elle fragmentera nos forces, elle nous empêchera de les concentrer sur la révolution soviétique, etc., je répondrai à mes contradicteurs « de gauche » : - N’imputez pas aux masses votre propre doctrinarisme ! »
C’est que, dit encore le dirigeant de la révolution d’octobre, « Faire la guerre pour le renversement de la bourgeoisie internationale, guerre cent fois plus difficile, plus longue, plus compliquée que la plus acharnée des guerres ordinaires entre Etats, et renoncer d’avance à louvoyer, à exploiter les oppositions d’intérêts (fusent-elles momentanées) qui divisent nos ennemis, à passer des accords et des compromis avec des alliés éventuels (fusent-ils temporaires, peu sûrs, chancelants, conditionnels), n’est-ce pas d’un ridicule achevé ? ». Plus précisément (je souligne SJ), : « Les démocrates petits-bourgeois (les mencheviks y compris) balancent forcément entre la bourgeoisie et le prolétariat…La juste tactique des communistes doit consister à utiliser ces hésitations, et non point à les ignorer ; or les utiliser, c’est faire des concessions aux éléments qui se tournent vers le prolétariat, et n’en faire qu’au moment et dans la mesure où ils s’orientent vers ce dernier, tout en luttant contre ceux qui se tournent vers la bourgeoisie… C’est là un processus de longue haleine, et les « solutions » à tir rapide : « Jamais de compromis, jamais de louvoiement » ne peuvent qu’être préjudiciables à l’accroissement de l’influence du prolétariat révolutionnaire et à la montée de ses effectifs. »
Qu’est-ce qui a changé ?
Tout ceci représente des références anciennes (bientôt un siècle), c’est entendu. Cette politique de Front Unique (FU), considérée au début des années 20 comme marque d’une période de stagnation provisoire de la poussée révolutionnaire, a survécu, s’est approfondie, s’est modifiée dans des périodes bien différentes. Elle trouve un sommet dans les textes angoissés de Trotski concernant la manière de s’opposer à la montée de Hitler, certainement parmi ses écrits les plus convaincants. Elle a continué à donner un cadre majeur à la réflexion révolutionnaire bien après [3]. Pour des périodes de catastrophe (comme les victoires fascistes), mais aussi de poussée radicale ou des cas intermédiaires. Elle comporte en effet à la racine une interrogation de tous les temps. Seule une unité de lutte sociale et politique du prolétariat peut donner les armes nécessaires au combat révolutionnaire. Comment s’unir, par delà les divisions ; celles liées aux places dans la division du travail, divisions sexuelles, générationnelles, géographiques, nationales, religieuses, etc… ? Et (c’est la particularité de la politique spécifique de FU), malgré ses divisions politiques, et en particulier entre réformistes et révolutionnaires ?
Alors rien de nouveau ? Si quand même, pas mal de choses. Pour ce qui nous concerne en France, trois particulièrement. L’expérience du réformisme (au pouvoir ou pas) est recuite ; l’expérience des révolutionnaires est rare dans la conquête du pouvoir en Occident, et, comme on le sait, catastrophique dans le bilan des révolutions réussies (en particulier dans l’ex URSS). Ceci, qui doit être gardé en tête, dépasse l’objet du présent texte. Le troisième élément, en revanche, est plus immédiatement pertinent. Il consiste en ceci que en Europe, désormais, doit être exclu de ce qu’on appelle « réformisme » la totalité des partis de la social-démocratie et même la quasi totalité de ses fractions internes [4]. La mutation social libérale doit être prise en compte. Nous n’avons plus à faire à des partis « ouvriers » réformistes, mais bien à des partis de la bourgeoisie sous une forme particulière. Je renvoie à mon texte « Vingt défis pour la pensée communiste du siècle débutant » [5], dans lequel je propose pour le PS la définition suivante : « parti bourgeois à clientèle populaire gardant des liens déclinants avec la tradition de la gauche française ». La question de l’unité du front prolétarien se complique donc. D’un côté, elle doit encore tenir compte de l’influence que conserve le PS (et ses équivalents dans le mouvement social), sans que pour autant une alliance politique avec lui puisse s’envisager (même sous la forme d’un mot d’ordre de propagande), c’est ce que je développe dans le texte cité. De l’autre, il existe toujours des secteurs authentiquement réformistes (le FG par exemple en France) [6], redevables d’une tactique de FU (sur le plan social, politique, électoral…). Mais d’un côté leur influence est faible, et même une alliance ponctuelle avec eux n’épuise pas, très loin de là, la question de l’unité de classe en général. De l’autre, la manière dont la collaboration de classes qui leur est propre se manifeste a changé (et encore plus quand ils sont au gouvernement central). Elle prend la plupart du temps la forme d’une soumission non directement à des partis de droite ou en alliance avec eux (comme le parti radical en 1936 en France), mais au social-libéralisme.
Cela dit et qui complique notoirement le tableau, le cœur de la réflexion reste valide. Pour ce qui concerne la partie des travailleurs et du mouvement social qui demeure sous influence réformiste (même seulement partiellement), la politique à mener à leur égard doit continuer à être basée sur le socle des référents principaux donnés dès le début des années 20. Ou alors, il faut démontrer le contraire.
Du centrisme
Une autre question liée est celle des mécanismes par lesquelles des franges autrefois sous influence réformiste peuvent, le cas échéant, passer à des choix révolutionnaires. Ce sont essentiellement des conditions de période qui l’expliquent (autrement dit des conditions ne dépendant pas spécialement de la politique que nous menons). Mais l’expérience historique montre que, en règle générale, ce passage prend des formes organisées, suit des étapes, essentiellement avec l’existence de partis (ou regroupements) intermédiaires entre réforme et révolution.
Ernest Mandel en parle souvent après la grande grève de 68 en France. Quelques citations suivent, un peu longues, mais importantes [7]. Mais déjà quelques remarques sur le terme « centriste » qui est utilisé. Mandel dit : « par définition, tous ceux qui ne sont pas dans le parti révolutionnaire sont des centristes », ce qui ouvre des horizons insoupçonnés à partir du moment où on parle « du » parti révolutionnaire au singulier. Ainsi si c’est le NPA qui est concerné, LO devient « centriste »… par définition [8]. Et réciproquement ! Il y a là une sorte de course à l’échalote (c’est celui qui dit qui y est). Malgré cette approche dont le sectarisme intrinsèque est évident, il est cependant très utile de garder la notion de centrisme dans sa définition générale, « entre le réformisme et les positions révolutionnaires ».
Mais revenons à Mandel [9]
« C’est le grand moment du centrisme dans l’histoire du mouvement ouvrier.
…/…
Il y a des forces centristes qui surgissent de divers horizons, de divers point de départ et qui, en général, se retrouvent assez rapidement sur un dénominateur commun dans la lutte, qui est positif -je ne parle, pas ici du centrisme au sens négatif mais positif car il s’agit de forces qui vont du réformisme vers la révolution.
Alors, la tâche de créer une unité d’action autour de quelques questions clés pour la naissance du pouvoir ouvrier entre les révolutionnaires et les centristes est en général la tâche organisationnelle la plus importante. Dans la révolution espagnole, c’était la gauche anarchiste, la gauche socialiste, le POUM et les trotskystes. Dans la révolution allemande, c’était la gauche du parti socialiste indépendant, le PC et certaines forces anarcho-syndicalistes. Dans la révolution russe c’était le parti bolchevik et la gauche du parti socialiste-révolutionnaire.
Il est peu probable que même avec l’aide d’une montée révolutionnaire, et même en pensant que nous multiplierons nos forces par dix ou même par cinquante, ce qui est probable dans une telle montée, nous serons d’emblée plus forts que des courants centristes sortant des grands courants de masse, ce qui représente une force infiniment plus importante. Le P.C. allemand en 1919, 1920 jusqu’au congrès de Halle, représentait 15 à 25.000 membres, la gauche des socialistes indépendants représentait 300 à 500.000 personnes. Voilà le rapport de forces. En Espagne, le POUM -avec toutes les critiques qu’on peut lui faire -et les trotskystes représentaient de 4 à 6.000 personnes, et la gauche socialiste et anarchiste, c’était de 200 à 300.000 personnes. C’est le même rapport de forces.
Il est peu probable qu’à l’avenir on connaîtra des rapports de forces radicalement différents au début d’une montée révolutionnaire. Ce qui veut dire qu’éviter tout sectarisme à l’ égard de ces courants de gauche est une question vitale pour ne pas rater la victoire de la révolution et qu’il faut trouver les formes organisationnelles de création d’un front unique des révolutionnaires au sein du front unique des organisations ouvrières. Quand je dis F.U. des révolutionnaires, je veux dire front du parti révolutionnaires et des centristes, parce que, par définition, tous ceux qui ne sont pas dans le parti révolutionnaire sont des centristes.
Cet exemple montre aussi que la lutte pour le front unique d’extrême-gauche dans le cadre de la lutte pour le F.U.O. exige l’absence de sectarisme, mais aussi l’absence d’alignement mécanique et suiviste sur les positions ultra-gauches et opportunistes qui peuvent être défendus par les différentes variantes qu’ on trouve dans cette faune.
Quelle est la chance ainsi donnée aux révolutionnaires ? Je voudrais donner quelques exemples historiques. L’association de la gauche du Parti socialiste Indépendant et du P.C. en 1922 a permis de conquérir la majorité du syndicat des métallurgistes en Allemagne, y compris la majorité dans la direction (le plus grand syndicat allemand). Aux mois de septembre-octobre 36, le POUM, la gauche anarcho-syndicalistes et la gauche socialiste avaient une majorité incontestable au sein des comités de milice en Catalogne. Et quand nous critiquons le POUM ou la direction droitière du PC allemand de 22-23, ce n’est pas parce qu’ils sont passés par ces étapes absolument indispensables pour conquérir la majorité de la classe ouvrière mais parce qu’ils n’ont pas saisi ces chances pour poser et résoudre la question du pouvoir. Il n’y a pas d’autres moyens de résoudre cette question. On ne la résoudra pas avec une petite minorité contre la majorité de la classe ouvrière dans les pays impérialistes. »
Tout ceci qui fait écho au Lénine de « La maladie infantile » : « Le « Parti social-démocrate indépendant d’Allemagne » manque nettement d’homogénéité … il s’est formé dans ce parti une aile gauche, prolétarienne, qui suit une progression singulièrement rapide… les communistes se doivent de rechercher et de trouver une forme appropriée de compromis susceptible, d’une part, de faciliter et de hâter la complète et nécessaire fusion avec cette aile, et, d’autre part, de ne gêner en rien la campagne idéologique et politique des communistes contre l’aile droite opportuniste des « indépendants ».
Plus proche de nous, voilà comment François Sabado résume la question : « La double crise des PC et PS va libérer toute une série d’organisations et de courants que nous appelions à l’époque « centristes » : « oscillant entre la réforme et le révolution », …. Pour Trotski, c’est une caractérisation politique et il dit « l’important c’est la dynamique.. dans quel sens cela va de la droite vers la gauche et là on peut faire des compromis.. et de la gauche vers la droite et là c’est régressif » [10]. De ce résumé, on peut tirer deux conclusions. Il faut s’enlever de l’esprit que la marche à la construction d’une organisation révolutionnaire peut faire l’économie de la gestion des rapports avec des « centristes » de tout type. Ce n’est nullement une rareté, mais, comme le rappelle Mandel, c’est au contraire le lot commun, dont dépend de plus parfois la révolution elle-même (cas de la révolution d’Octobre). C’est donc encore plus le cas en ce qui concerne la construction d’un parti. La question, la seule à dire vrai, que souligne Sabado n’est pas là, mais dans la caractérisation de « la dynamique ». Vers la gauche ou vers la droite ? Ne surtout pas se tromper, évidemment, mais il s’agit toujours d’une analyse concrète d’une trajectoire concrète, jamais d’une analyse statique. On peut avoir des cas où des organisations multiplient des déclarations et des programmes flamboyants (le Parti de la Refondation communiste italien lors des rassemblements altermondialistes de Florence et de Saint Denis par exemple) tout en évoluant vers la droite à une vitesse telle qu’il n’en reste presque plus rien. On peut aussi prendre les vessies mitterrandistes de Mélenchon pour des lanternes « anticapitalistes », pas mal y succombent. Inversement, on peut avoir des programmes mal ficelés, plein d’ambiguïtés, mais qui se combinent avec des pratiques beaucoup plus radicales (lors d’un mouvement social par exemple, comme le PSU en 68). Il faut enfin noter que ces évolutions sont réversibles (elles dépendent crucialement de la radicalisation objective, et secondairement, de la politique conduite par les révolutionnaires).
Comment juger ? Analyse concrète d’une situation concrète. Pour nous, ici en France, le juge de paix, c’est la question de l’alliance gouvernementale et parlementaire avec le PS. Il n’y aucun « pas vers la gauche » réel (quels que soient les proclamations et les programmes) tant que la rupture de cette alliance n’est pas consommée, réellement, complètement et encore moins envisagée. A défaut il s’agit là du signe précis, indéniable, qu’au-delà des déclarations, aucune rupture avec le capitalisme n’est possible. Certains des camarades du NPA partent du début du raisonnement (il n’y a pas d’avancée notable en ignorant les ruptures « centristes », « antilibérales » dirions nous aujourd’hui pour faire vite, fussent-elles partielles), mais rejettent la fin, le juge de paix. Plus exactement, ils laissent le jugement en suspens, avec la multiplication de prières fébriles adressées au Dieu « dynamique ». Et au final, bien entendu, ils prennent le risque évident d’être eux-mêmes entraînés dans un rassemblement dominé par un « centrisme » de droite, quand ce n’est pas un pâle et classique réformisme.
Prenons le cas de Mélenchon (laissons de côté les militants PG et ce parti en tant que tels pour un autre débat). Sa sortie du PS représentait un pas indéniable vers la gauche. Mais comme c’était une rupture avec le social-libéralisme, on ne peut pas dire qu’il s’agisse en tant que tel d’un « centrisme » (entre la réforme et la révolution) ; c’est bien plus probablement d’un réformisme bon teint qu’il s’agit. Mais admettons l’évolution à gauche. Jusqu’où ? La réponse est maintenant à la portée de tous. La filiation assumée avec Mitterrand, le programme commun, l’union de la gauche, la gauche plurielle ne laisse plus l’ombre d’un doute. Même si une incertitude existait aux yeux de certains, même si une qualification théorique de « centriste » était utilisée (à tort à mes yeux, mais laissons passer), l’évolution désormais va bien « vers la droite » avec de telles références. Cela dit, et a contrario, la même règle, le même critère de jugement, le même juge de paix, doivent être reconnus pour juger d’une éventuelle évolution « vers la gauche » d’autres groupes, ou de groupes à venir. Si un nouveau gouvernement de gauche voit le jour (et on sait bien que rien n’est moins sûr), tous les militants, groupes, regroupements qui se situeront dans l’opposition de gauche à ce gouvernement évolueront bien « vers la gauche ». Et alors, retour à Mandel, à Bensaïd, à Sabado (et…à Lénine, noblesse oblige)
Samy Johsua