Jour après jour, les Bourses s’effondrent et les journaux titrent sur la crise qui n’en finit pas de s’étendre. Pour résister à l’austérité que les dirigeants veulent nous imposer, la seule solution est de s’unir dans les luttes et contre le paiement de la dette.
Affolement de la Bourse, menace de défaut de paiement de la dette grecque, augmentation du chômage, récession… tous les indicateurs montrent que loin d’être finie, la crise qui a commencé en 2008 se poursuit et s’aggrave.
Si l’essentiel des forces politiques sont mobilisées par la préparation des échéances électorales de 2012, c’est bien avant et dès cette rentrée que la résistance à l’austérité doit s’organiser.
En France, nous sommes bien loin de la situation de septembre 2010 où une journée de grève et de manifestation était annoncée et préparée pour le 7 septembre. Cette année, la date retenue est le 11 octobre et la forme n’en est pas encore précisée. Mais encore plus alarmant, la déclaration intersyndicale, en acceptant de reprendre à son compte l’objectif de « réduction des déficits », laisse prise à la propagande gouvernementale sur l’inévitable rigueur. Cependant dans de nombreux secteurs, réunions de militantEs, assemblées de rentrée, la tonalité est différente, de nombreux militantEs syndicaux refusent de se faire enrôler dans l’union sacrée et décident de préparer le 11 octobre comme une première étape, une condition pour espérer un lendemain.
Dans de nombreux départements, des assemblées se réunissent pour préparer la grève du 27 septembre, journée de mobilisation de l’Éducation nationale, qui ne doit pas être une journée sans suite.
Plus les grèves seront nombreuses, plus les manifestations seront importantes et combatives, meilleures seront les conditions pour préparer les suites, construire les convergences.
D’Espagne et de Grèce, de la Puerta del Sol à Madrid et de la place Syntagma à Athènes, les indignéEs appellent touTEs les indignéEs de toutes les places à les rejoindre.
Un appel international pour une journée le 15 octobre… Une marche partie de Madrid pour Bruxelles fera halte à Paris le 17 septembre. Ces appels, ce souffle salutaire ne peuvent pas ne pas rencontrer d’écho en France aussi.
Cadres unitaires
Contre la règle d’or qui veut graver dans la Constitution l’interdiction des déficits, pour la préparation de la riposte au G20 qui se tiendra début novembre à Cannes… des cadres unitaires se sont constitués au plan national. Dans les villes et les régions, sous des formes et des appellations différentes, des collectifs militants unitaires impulsent des débats, construisent la résistance aux effets concrets des politiques d’austérité, ici contre les fermetures de classes, là contre celle d’une maternité ou d’un autre service hospitalier, ailleurs pour le droit au logement… Ces cadres précieux regroupent des associations, des organisations syndicales, des partis, et des individus.
Dans cette nouvelle phase de la crise, la dette publique occupe une place centrale, c’est en son nom que les coupes dans tous les budgets sociaux, les suppressions de postes de fonctionnaires, la destruction des services publics, l’augmentation des mutuelles… nous sont imposées.
Dette illégitime
Cette dette est une escroquerie pour faire payer la crise à celles et ceux qui n’en sont pas responsables. Cette dette doit être annulée car elle est triplement illégitime. Illégitime par son origine : les cadeaux fiscaux aux plus riches et de mauvaises dépenses pour l’armement, les opérations guerrières, le dédommagement des capitalistes lors des nationalisations du début des années 1980, le renflouement des banques lors de la crise de 2008. Elle est illégitime car par le biais de taux d’intérêts très élevés, elle sera remboursée plusieurs fois par de l’argent public qui ne va pas aux services publics. Enfin elle est illégitime car elle est d’abord et avant tout un objet de spéculation pour les marchés financiers. Contre cette escroquerie nommée dette publique, il est possible de construire une campagne militante, unitaire. La première exigence de simple légitime défense est la cessation immédiate des remboursements de la dette. Enquête publique, audit ou tribunal de la dette, une telle campagne permettrait non seulement de ne plus subir l’austérité imposée au nom de la réduction des déficits, mais de reprendre l’offensive, d’exiger la transparence, la levée du secret bancaire, de démasquer les responsables de la dette et ceux qui en profitent. C’est dans ce sens que le NPA contribuera de toutes ses forces militantes à la construction d’un mouvement unitaire contre la dette et l’austérité et participera à toutes les initiatives allant dans ce sens.
Christine Poupin
* Publié dans : Hebdo Tout est à nous ! 115 (15/09/11).
COMMUNIQUÉ DU NPA. PLAN FILLON : L’AUSTÉRITÉ POUR MÉRITER LE MAINTIEN DES 3A.
Malgré toutes les précautions oratoires prises par le premier ministre, le plan de « réduction des déficits » annoncé par F. Fillon lors de sa conférence de presse ressemble à s’y méprendre à un tour de vis supplémentaire d’une politique d’austérité pluriannuelle qu’il veut installer comme le prouve sa référence à la règle d’or et à l’objectif de conserver les 3A décernés par les agences de notation.
De l’ensemble des mesures fiscales très techniques qu’il a énumérées, il a voulu tirer la conclusion que les efforts étaient demandés aussi bien aux grandes fortunes qu’aux petits budgets. Il n’en est rien. Les 3% sur les revenus fiscaux supérieurs de plus de 500 000 euros ne rapporteraient qu’environ 200 millions d’euros selon une réponse qu’il a faite à un journaliste italien. Rappelons que la réforme de l’impôt sur le revenu leur avait rapporté 1, 80 milliard d’euros. Cette taxation est donc une entourloupe et une goutte d’eau dans l’océan des profits des capitalistes.
Le plan Sarkozy-Fillon, c’est à la fois un leurre et une diversion.
Il ne remet pas en cause les profondes inégalités dans la répartition des richesses. Il ne remet pas en cause des niches fiscales qui coûtent cher comme, par exemple, la défiscalisation des heures supplémentaires et la TVA à 5, 5% dans la restauration sans effet sur la baisse des prix ni sur l’embauche dans ce secteur.
La poursuite du non-remplacement d’un fonctionnaire partant à la retraite, l’encadrement encore plus stricte des dépenses de santé vont casser encore plus le droit à l’emploi et à l’accès aux soins qui sont des droits fondamentaux.
Le « seuil de tolérance » à l’austérité est atteint.
L’urgence c’est la riposte unitaire du mouvement social pour bloquer la spirale infernale d’une politique de régression sociale.
Le 24 août 2011
COMMUNIQUÉ DU NPA. LES CAPITALISTES N’ONT PAS PERDU LE NORD DANS LA LUTTE DES CLASSES.
Non, les milliardaires qui demandent, dans le sillon de Warren Buffet, à l’État de les taxer davantage, ne sont devenus ni fous ni anticapitalistes. Souvenons-nous des propos de Waren Buffet en 2006 : « Il y a une lutte des classes aux États-Unis, mais c’est ma classe, la classe des riches qui mène la lutte. Et nous la gagnons. »
Cette fois encore ils sont à l’initiative. Cette opération de communication, de la part de ceux qui se sont toujours battus contre l’impôt et tout ce qui peut rogner leurs profits, vise plusieurs objectifs.
Face à la colère que provoquent les sacrifices toujours plus importants imposés aux populations alors que les injustices sont de plus en plus criantes et insupportables, ils veulent faire croire que face à la crise, nous devons tous « faire des efforts ». Ils égratignent à peine leurs immenses fortunes et voudraient que les salariéEs, les chômeurs et chômeuses, les retraitéEs acceptent encore plus d’austérité.
Maurice Lévy, PDG de Publicis et premier émule français de Warren Buffet précise le deal : d’un côté « une contribution exceptionnelle des plus riches, des plus favorisés, des nantis », mais en échange « une profonde réforme de nos structures administratives et de nos systèmes sociaux [...] au besoin et en complément, par un programme de privatisation ». Il se félicite de la contre réforme des retraites, du non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite et veut en finir avec les biens communs et les services publics, qui échappent encore - en partie - à l’appétit des marchés.
Sacrifier un tout petit peu pour sauvegarder l’essentiel, tel est le sens de cette opération.
C’est une tout autre répartition des richesses que propose le NPA, à commencer par l’augmentation des salaires et de la protection sociale, le développement des services publics en prenant résolument sur les profits et en refusant de rembourser la dette publique illégitime.
Le 24 août 2011.
COMMUNIQUÉ DU NPA. SOMMET SARKOZY-MERKEL : UN CRAN DE PLUS DANS L’AUSTÉRITÉ.
Sans surprise, le sommet franco-allemand débouche sur la réaffirmation de l’austérité.
La sinistre « règle d’or » est confirmée, elle doit être adoptée par les 17 pays de la zone Euro avant l’été 2012. Cette règle d’or est l’inscription dans la constitution de l’obligation de voter des budget à l’équilibre, l’interdiction des déficits. Mais, comme à l’occasion de ce sommet N. sarkozy et A. Merkel annoncent l’harmonisation de l’impôt sur les sociétés entre la France et l’Allemagne, où cet impôt est plus faible, il est clair que l’équilibre budgétaire de la France ne viendra pas d’une augmentation de l’impôts sur les sociétés. Sarkozy continue ainsi son coup de force pour graver l’austérité dans le marbre. Ce qui est clairement visé, c’est une réduction des dépenses publiques, un nouveau rabotage des droits sociaux.
Sarkozy et Merkel annoncent la mise en place d’un « gouvernement économique européen » ils veulent faire croire qu’il vont reprendre la main alors que leur politique est tout entière celle d’une soumission volontaire aux banques et autres fonds spéculatifs. Sarkozy parle avec des trémolos dans la voie de l’axe franco-allemand et il rêve à haute voix, dans la suite de la contre réforme des retraites, d’appliquer ici, la même politique qui a provoqué une baisse brutale des salaires et des allocations en Allemagne.
Ce sommet est une nouvelle provocation, une provocation à construire une mobilisation populaire convergente dans toute l’Europe contre l’austérité, pour refuser de payer la crise du capitalisme, pour l’annulation de la dette.
Il y a urgence à arrêter cette machine infernale qui va broyer la vie des peuples pour satisfaire les banques et le patronat.
Le 16 août 2011