Etaient présentes : Martine Toulotte (CADTM France), Sonia Mitralias (Comité grec contre la dette, Initiative des femmes contre la dette et les mesures d’austérité), Monika Karbowska (CADTM France), Judith Morva (Monde diplo, ATTAC Hongrie), Maria Pentaraki (Women against Cuts, Angleterre, Grèce), Felicity Dowling (Women against Cuts, Angleterre,), Nicole Van Enis (Barricade, Belgique), Voula Taki ( Initiative des Femmes contre la dette, Grèce) ,Françoise Matagne (Belgique, GAC), Christine Vanden Daelen (CADTM Belgique) et Aurélie d’Haere (Belgique).
– L’Initiative « Femmes contre la dette et les mesures d’austérité en Europe » entend se constituer en un Collectif d’organisations et d’individu/Es, en un réseau à part entière. Un des enjeux actuel de l’Initiative est d’exister en tant que tel, de se forger une identité. L’Initiative espère pouvoir contribuer à la création en Europe d’un espace politique de réflexion et d’actions coordonnées des femmes contre le « système dette » et pour l’élaboration d’alternatives féministes aux logiques humainement mortifères du capitalisme financier. Elle entend travailler à fédérer les luttes des femmes contre la dette et ses conséquences et à faire le lien entre et avec les mouvements féministes en renaissance dans les pays européens.
– Face aux régressions sociales imposées au nom de la dette qui ont profondément bouleversé la donne en Europe, nous, féministes, devons changer nos pratiques et fédérer nos énergies pour lutter conjointement autant dans nos pays respectifs qu’à une échelle européenne contre la dette.
– La dette détruit ce qui reste du compromis « Etat social patriarcal » - qui tout en assignant les femmes aux tâches traditionnelles de soutien à la famille et au travail domestique prenait en charge une partie de ces tâches afin de rendre les femmes disponibles pour le marché du travail capitaliste.
– Cet « Etat social patriarcal » qui constituait en Europe une « forme d’émancipation » - certes partielle, imparfaite et constamment critiqué pour sa vision sexiste de l’organisation sociale par les féministes - est actuellement laminé, détruit par le système dette. Ce constat étant fait, il nous appartient de décider si nous voulons lutter pour la sauvegarde de cet « Etat social », de voir si cette sauvegarde est possible ou de définir collectivement une autre émancipation ? Définir cette AUTRE société dans laquelle nous voulons vivre et voire se réaliser notre réelle et totale émancipation ?
– De plus, via une terrible stratégie du choc, le « système dette » détruit physiquement des individu-e-s en les appauvrissant radicalement, en les privant de leurs droits, en les réprimant par la police quand ils et elles protestent (cf. en Grèce….mais aussi en Espagne, au Portugal, en Grande Bretagne, en France…ou les Indigné/es sont à chaque fois moins nombreux/ses que les impressionnantes escouades de policiers !)
En conséquence, nous avons établi le planning de travail suivant :
• Elargir les contacts à d’autres pays – Balkans, Roumanie, Bulgarie…
• Prendre contact avec les Rencontres Féministes Françaises qui se sont tenues les 1er-2 juillet à Evry (600 femmes présentes, le mouvement féministe français renait !) et les mouvements de femmes en Allemagne.
• Créer un blog et une page Facebook de l’Initiative.
Y mettre en ligne l’Appel et les analyses de Sonia, Felicity, Voula, Christine et Judit sur les impacts de la dette sur les femmes en Europe. Y ajouter l’analyse réalisée par Ewa Charkiewicz pour la conférence européenne du 31 mai sur la situation dans les pays de l’Est et la Pologne.
• Encourager chacune d’entre nous à réaliser des analyses sur les liens entre la crise de la dette en Europe et ses incidences pour les femmes en n’omettant pas les alternatives féministes au système dette. Ces écrits constitueront une sorte de « carte de visite » de l’Initiative.
• Réaliser des interviews de femmes en lutte en Europe à mettre en ligne sur le site.
• Préparer un workshop « Luttes des femmes contre la dette et les plans d’austérité en Europe » pour la conférence de Coalition of Resistance du 30-septembre-1 octobre prochain. Avoir préparé un texte d’identité qui y sera discuté et qui pourrait constituer un appel pour lancer des initiatives communes en Europe.
• Réfléchir à notre articulation avec d’autres mouvements – antiracistes et LGBTI notamment.
• Réaliser un morceau de musique Hip hop sur toute la dynamique de l’Initiative en plusieurs langues.
• Faire un clip vidéo