INSECTES D’ÉTÉ
Des Insectes d’août et de juin
Avec quelques photos de Roland Paul et d’André Lantz.
Parmi les lépidoptères, l’Ariane qui est la femelle du Némusien (Lasiommata maera) est assez farouche et pas très abondante. Chaque année on peut voir quelques individus, assez difficiles à approcher. Cette espèce semble se raréfier en Ile de France, car elle y était plus commune autrefois. La femelle est en générale de taille supérieure au mâle et son aile antérieure plus vive et orangée que celle du mâle qui reste brun terne dans la moitié située plus près du corps de l’insecte (partie basale). Pour cette espèce, les ailes antérieures et postérieures sont plus ternes à la fois pour les deux sexes que celles de l’espèce voisine, le satyre (mâle) ou la mégère (femelle) (Lasiommata megera). Cette dernière espèce n’a pas à ma connaissance été rencontrée aux Beaumonts.
L’ariane, ailes repliées, le 15 aût 2011, cliché André Lantz
L’Ariane, ailes étalées, 15 août 2011, cliché André Lantz
Les chenilles de ces deux espèces se nourrissent de graminées. Les deux espèces sont bivoltines (deux générations par an).
La triple raie (Aplocera plagiata) est une assez grande géomètre d’environ 3,5 cm entre les apex des ailes antérieures. Dans l’inventaire commenté des lépidoptères d’Île de France, Philippe Mothiron note que cette espèce, à la faveur des friches et terrains vagues, pénètre à l’intérieur des zones urbaines jusqu’en plein Paris.
La chenille se développe sur les millepertuis.
La triple raie posée sur un tronc, le 25 août 2011, cliché André Lantz
Parmi les hémiptères, Roland Paul a photographié cette jolie punaise de l’aubépine (Acanthosoma haemorrhoidale). C’est un hémiptère forestier phytophage qui se nourrit de fruits de divers arbustes, et qui affectionne particulièrement ceux de l’aubépine. Les adultes qui ont hiverné ainsi que les jeunes de la nouvelle génération piquent les feuilles au printemps.
La punaise de l’aubépine, 8 juin 2011, cliché Roland Paul
Parmi les Orthoptères ce juvénile de la Decticelle cendrée (Pholidoptera griseoaptera) est une sauterelle commune.
la Decticelle cendrée, 5 juin 2011, cliché Roland Paul
Parmi les diptères une très jolie mouche de la famille des Tephritides, (Terellia tussilaginis) volait et se posait sur les capitules de Bardane (Arctium). Les larves se nourrissent de bardane, plus rarement de chardons et centaurées.
Terellia tussilaginis, 5 août 2011, cliché André Lantz
Parmi les Odonates, les Aeschnides font partie des plus grandes libellules de nos régions. Les mâles peuvent voler toute la journée sans se poser. L’Aeshne bleue (Aeshna cyanea) vole près des mares en parcourant souvent le même domaine, en revenant sur place et en effectuant quelques vols stationnaires. Elle n’est pas très farouche et ne fuit pas la présence des humains. Par contre, adulte, elle n’est pas facile à photographier car elle ne se pose pas à terre ou sur la végétation comme d’autres libellules. C’est une espèce commune. Le mâle possède des taches vertes puis bleues sur l’abdomen. Sur les derniers segments abdominaux les taches bleues deviennent confluentes, ce qui la distingue des autres espèces du même genre.
mâle de l’Aeshne bleue, 21 août 2011, cliché André Lantz
André Lantz le 26 août 2011.
INSECTES DE LA FIN D’ÉTÉ
Certains lépidoptères appartenant à des familles de nocturnes peuvent aussi voler de jour. C’est le cas de la Confuse (Macdunnoughia confusa) qui peut avoir jusqu’à 3 générations par an. Cette espèce orientale s’est répandue en Europe occidentale au début du XXe siècle. Elle migre également du sud vers le nord en été. Elle affectionne les lieux herbus et la chenille se nourrit de plantes basses. Le dessin sur les ailes antérieures est assez caractéristique et permet de la distinguer assez facilement du Lambda (Autographa gamma). Sa taille est légèrement plus petite et le fond des ailes antérieures est d’un brun roux uni. C’est la première fois que cette espèce est observée aux Beaumonts.
La confuse, 31 août 2011, cliché André Lantz
Le Lambda, 14 juillet 2010, cliché Roland Paul
Parmi les microlépidoptères, Carcina quercana est une jolie espèce, pas très abondante au parc, qui se trouve en sous-bois ou lisières.
Carcina quercana, 27 août 2011, cliché André Lantz
La sylvine (Triodia sylvina) se rencontre assez facilement sur les murs car volant de nuit elle est attirée par les lumières et reste posée la journée. On peut l’observer aussi en ville sur les murs des habitations à partir de la fin août. Cette espèce appartient à une famille primitive des lépidoptères (Hépialidae). La chenille s’alimente des racines de plantes basses et passe donc sa vie dans le sol.
La sylvine, 13 août 2011, cliché André Lantz
L’Aeshne mixte (Aeshna mixta) est une libellule de taille plus petite que l’Aeshne bleue (Aeshna cyanea) Elle ne porte pas de taches vertes sur l’abdomen et les taches bleues des derniers segments ne sont pas confluentes. C’est la plus commune des petites Aeshnes. Elle est assez tardive et on peut l’observer en cette saison. Elle ne décrit pas un parcours presque identique comme le fait l’Aeshne bleue et il lui arrive de se poser pour quelques secondes. Il suffit d’être patient si on désire la photographier immobile. Les odonates ont un comportement différent des autres insectes dans la phase d’accouplement. Le mâle (bleu en haut du cliché) tient la femelle (jaune) derrière la tête. La femelle recourbe son abdomen pour récupérer le sperme sur le pénis secondaire du mâle situé sous le second segment. Cette position unique chez les odonates est désignée par cœur.
Couple d’Aeshne mixte, 25 septembre 2011, cliché André Lantz
Certains hémiptères se développent aussi dans les mares comme les Notonectes. La notonecte glauque (Notonecta glauca) nage sur le dos. La troisième paire de pattes est transformée en rames. Dérangé cet insecte plonge au fond de la mare et s’accroche aux plantes submergées. C’est par l’extrémité de l’abdomen que l’air pénètre dans le corps.
Notonecte glauque, 25 septembre 2011, cliché André Lantz
Chez les Gerris (peut être Gerris lacustris sur le cliché) le corps est maintenu hors de l’eau et les pattes antérieures et postérieures servent d’appui à la surface de l’eau. Les pattes médianes sont davantage utilisées pour le déplacement. Le mouvement saccadé est produit par des vortex. Ces deux insectes sont carnassiers.
Gerris, 22 septembre 2011, cliché André Lantz
Les abeilles solitaires ne forment pas de colonies. Elles creusent en général un nid dans le sol où elles disposent de réserves nutritives suffisantes pour nourrir les larves. Les Anthidies font partie des abeilles solitaires et se caractérisent par une coloration noire et jaune de l’abdomen. Ce sont comme les abeilles domestiques d’utiles insectes polinisateurs. Pour la majorité des imagos, il n’est malheureusement pas possible de procéder à la détermination de l’espèce uniquement par photo. L’espèce qui semble la plus abondante aux Beaumonts est Anthidium septemspinosum.
Anthidie, 31 août 2011, cliché André Lantz
André Lantz le 27 septembre 2011.