Pour protester contre la tenue du sommet du G20 à Cannes les 3 et 4 novembre, les militants altermondialistes se sont donné rendez-vous dès le 1er novembre pour dénoncer les politiques d’austérité qui broient les peuples, et pour dire haut et fort que ce n’est pas à eux de payer la crise des capitalistes.
Le mardi 1er novembre, dans la ville de Nice en état de siège, près de 12 000 manifestantEs ont défilé derrière le mot d’ordre « Les peuples d’abord, pas la finance ! » Malgré la forte et inutile présence policière (snipers sur les toits, hélicoptères dans le ciel, CRS équipés de canons à eau, etc.), cette mobilisation a été un succès. Le NPA était bien présent, avec un beau cortège, jeune et dynamique, de 300 manifestantEs venuEs de tout le pays, parmi lesquels Philippe Poutou. À 18 heures, la manifestation s’est terminée par un grand concert, festif et militant.
Le mercredi 2 novembre, le Forum des peuples a permis au travers de nombreux débats d’approfondir la discussion et la réflexion sur des thématiques aussi centrales que l’éducation, les inégalités, l’écologie, la Bourse… À l’initiative du NPA, le seul atelier politique unitaire réunissant toute la gauche de gauche, du Front de Gauche aux Alternatifs en passant par le MOC et la Fase, s’est tenu pour explorer les alternatives aux politiques d’austérité mises en œuvre par les gouvernements du G20. L’intervention de notre camarade Flavia a fait ressortir la nécessité et l’urgence d’une campagne unitaire de solidarité avec le peuple grec, articulée à celle pour un audit populaire de la dette. Elle a développé quelques-unes de nos « réponses à la crise » face à la dictature des marchés financiers et à la crise globale. Cette journée s’est ensuite terminée par un grand meeting unitaire.
Enfin, le jeudi 3 novembre, une action symbolique unitaire contre les paradis fiscaux s’est tenue à la frontière avec Monaco, dans la ville de Cap d’Ail, avec des centaines de participantEs déterminéEs à prendre au mot le G20 qui prétend s’attaquer à ces rouages essentiels du capitalisme alors qu’il laisse en réalité perdurer ces paradis fiscaux. Le Forum des peuples et un Banquet des alternatives ont clôturé en beauté ces trois journées d’action et de réflexion.
Au final, la mobilisation a été au rendez-vous, et nous avons pu faire entendre la voix des peuples face au camp des capitalistes réunis à quelques kilomètres. De Wall Street à Barcelone, de Rome à Athènes, de Paris à Berlin, les constats et les revendications sont désormais les mêmes : « Nous sommes les 99 %, ils ne sont que 1 % ». À l’heure où l’on aide les banques et pas les peuples, où l’on rassure les marchés en terrorisant les populations, ce contre-G20 montre à l’évidence que les peuples n’entendent pas se laisser faire, et qu’il faudra plus que jamais compter sur eux pour faire irruption sur la scène politique et se réapproprier leur avenir.
Antonio Molfese, porte-parole du NPA 06
* Publié dans : Hebdo Tout est à nous ! 123 (10/11/11).
AVEC PHILIPPE POUTOU, DANS LA MANIFESTATION CONTRE LE G20
Près de 10 000 personnes ont défilé le 1er novembre, à Nice contre le G20, dont notre camarade Philippe Poutou. Si les rendez-vous altermondialistes ne rassemblent plus autant que dans les grandes heures du mouvement, nous avons fait passer un message aux dirigeants de la planète : partout où ils se réuniront pour décider de notre sort, nous serons présents !
Ce G20 avait des enjeux majeurs pour les capitalistes : accorder tant bien que mal leurs violons pour faire payer la crise aux jeunes, aux travailleurs, aux peuples du Sud.
Pour nous aussi, ce rendez-vous revêtait une importance particulière. Nos résistances sont à l’image de la crise du capitalisme, multidimensionnelles. Elles sont écologistes, contre les forages de gaz de schiste ou pour la sortie du nucléaire. Elles sont antiracistes face aux expulsions de sans-papiers, internationalistes contre les dictatures et les guerres impérialistes. Le refus de l’austérité s’exprime dans les lycées, les universités, les quartiers populaires dans la défense des services publics. La résistance est dans les entreprises, contre les licenciements comme chez PSA ou pour la reprise en main de l’outil de travail comme chez les Fralib de Marseille, à qui Philippe a rendu visite à l’occasion... Le ras-le-bol mondial s’exprime à travers les rassemblements des IndignéEs de Madrid, des « 99 % » de New York, des grévistes à Oakland ou Athènes...
La présence de Philippe à Nice était donc naturelle. Notre campagne vise à contribuer à amplifier ces luttes une par une, à construire la convergence, ici mais aussi à l’échelle internationale, sortir de l’isolement sectoriel, refuser radicalement le repli national et affirmer notre solidarité internationaliste pour qu’un autre monde devienne possible !
Jean-Baptiste Pelé