Selon un bilan officiel et toujours provisoire, le typhon Washi (de son nom international) ou Sendong (de son nom philippin) a fait, sur toute l’île de Mindanao et pas seulement la province d’Iligan, 1 260 morts et plus de 750 000 sinistrés.
Le RDRRAC met régulièrement en ligne des informations précises sur ses activités de solidarité sur son site Internet [2] ; informations que nous reproduisons largement dans la rubrique en langue anglaise de notre propre site [3]. Pour résumer :
* Le RDRRAC a mobilisé tout un réseau d’organisations populaires, d’associations et d’ONG à Iligan comme dans les provinces alentours pour collecter de l’aide, notamment en nature, réunir des moyens logistiques, en particulier des véhicules [4], et faire venir sur place plusieurs dizaines de volontaires.
* Il a reçu l’aide (financière ou matérielle) d’un large éventail d’organisations tant aux Philippines qu’en Europe ou Amérique du Nord. Il annonçait avoir reçu au 8 janvier 296.936,50 pesos (la monnaie philippine), 765,38 dollars US, 200 dollars canadiens, 2.230 euros, 760 livres sterling. Il a aussi reçu de la nourriture (sacs de riz et de farine, boites de sardines…), ainsi que divers biens de première nécessité (des matelas aux instruments de cuisine, des vêtements aux brosses à dents) pour des familles qui ont tout perdu dans la catastrophe.
* Le RDRRAC étant lui-même basé à Iligan, ses membres ont été victimes des inondations, même si personne n’a perdu la vie, et sa logistique a été désorganisée. Il a cependant rapidement réorganisé ses moyens d’action pour commencer à apporter sur place les secours (une première liste des actions de terrain a été mise en ligne).
* Il a mobilisé des équipes médicales de médecine populaire et alternative (dont des acuponcteurs) pour porter des soins d’urgence et une aide psychologique [5].
* Il a formé des volontaires à la gestion des secours et des camps de personnes déplacées avec l’aide Tri-People Organization against Disasters (TRIPOD) Foundation (Organisation des Trois Peuples contre les catastrophes) qui a accumulé une importante expérience en ce domaine à Mindanao.
* Le RDRRAC fait connaître aux personnes déplacées leurs droits, les victimes ayant souvent l’impression de ne plus en avoir – elles ont en effet souvent le sentiment de ne plus pouvoir rien exiger ni mériter de respect, de dépendre entièrement de la charité et du bon vouloir des institutions [6]. De même, il s’est intéressé aux personnes déplacées qui n’ont pas trouvé place dans les centres officiels d’accueil et que l’administration ne recense pas. Ceci n’a pas empêché le RDRRAC de répondre à un appel de la municipalité et d’adopter un centre d’évacuation de la ville d’Iligan, celui de l’école élémentaire Mangga (barangay Tubod). Plus largement, il coordonne son action avec les autorités compétentes en vue « de s’assurer que les secours et l’aide à la réhabilitation arrivent de façon régulière aux survivants, qu’ils se trouvent dans le camp ou en dehors ».
* La campagne de secours initiée par le RDRRAC a pour nom « Duyog Iligan Tri-People Solidarity for Sendong Survivors » (Réseau de solidarité des Trois Peuples pour les survivant.e.s de Sendong) [7]. Elle rassemble en effet des volontaires issus des trois « peuples » de Mindanao – communautés chrétiennes, musulmanes (Bangsamoro) et montagnardes (Lumads) – dans une région qui est le théâtre de violents conflits – des conflits qui sont souvent au fond socio-économiques, mais qui prennent des formes intercommunautaires, interconfessionnelles. La solidarité envers toutes les communautés victimes des inondations et ainsi l’occasion de renforcer les solidarités entre les communautés, une question de première importance.
Parce qu’elle s’appuie sur un réseau militant d’organisations populaires – y compris dans les zones directement affectées par la catastrophe – l’action du RDDRAC peut s’inscrire dans la durée et aider les populations victimes à dépasser une situation de dépendance absolue pour reprendre le contrôle de leur propre destin. Elle permet aussi de rompre avec un discours fataliste – « la faute au typhon » – qui exonère Etat, entreprises et grands possédants de leurs responsabilités. Il est en effet évident que l’ampleur de la catastrophe est due à la déforestation massive des flancs de montagnes, aux activités incontrôlées des compagnies forestières et minières, à l’impotence et aux complicités de l’administration. De plus, de très nombreux troncs d’arbre abattus, rassemblés le long des rivières, ont été emportés par les flots faisant de terribles dommages sur leur passage [8].
La solidarité financière
Même si elle est menée de façon militante et non pas à grands frais comme les secours officiels ou les ONG de haut standing, cette campagne de solidarité exige évidemment beaucoup de moyens. ESSF participe à une initiative de solidarité internationale. Les dons peuvent être transférés directement sur le compte du RDRRAC, à Iligan, ou, quand c’est plus simple, envoyés à ESSF.
Nous avons reçu au 10 février 2012, 4178,87 € via ESSF pour les victimes du typhon à Iligan.. Il s’agit de dons en provenance de :
Allemagne : 1270 (dons individuels)
Etat espagnol : 100 € (IA)
France : 1160 € (dons individuels)
Grande-Bretagne : 58,48 € (don individuel)
Japon : 650 € (JRCL-NCIW)
Québec : 250 € (don individuel)
Suisse : 390,39 € (GA)
Turquie : 300 € (Cours nouveau – Yeniyol)
Dès le 17 décembre, nous avons profité d’un voyage pour transmettre 200 €, puis deux transferts bancaires de 2150 et 600 €, puis 500 € transmis à l’occasion d’un autre voyage.
4050 € ont donc été transmis à ce jour (5 mai 2012) (rappelons que d’autres dons sont envoyés directement au RDRRAC).
Compte tenu de 128,87 € de frais (surtout bancaires), le solde est à zéro :
solde : 0 €
Pierre Rousset
Pour la solidarité financière
Au Ranaw Disaster Response and Rehabilitation Center, Inc. (RDRRAC)
Les dons peuvent être transférés par virement ou via Pay Pal. Informations disponibles sur leur site :
http://rdrrac.wordpress.com/donate
***
Vous pouvez aussi envoyer des dons via Europe solidaire sans frontières (ESSF) :
Ne pas oublier d’écrire « Philippines » au dos des chèques ou lors des transferts.
Chèques
chèques en euros seulement et payable en France à l’ordre d’ESSF à être envoyés à :
ESSF
2, rue Richard-Lenoir
93100 Montreuil
France
Banque :
Crédit lyonnais
Agence de la Croix-de-Chavaux (00525)
10 boulevard Chanzy
93100 Montreuil
France
ESSF, compte n° 445757C
Coordonnées bancaires internationales :
IBAN : FR85 3000 2005 2500 0044 5757 C12
BIC / SWIFT : CRLYFRPP
Compte au nom de : ESSF
En France, ces dons donnent droit à des déductions d’impôt. Pour vous envoyer un reçu fiscal, il nous faut votre adresse (en général indiquée sur les chèques).