Le 4 janvier 2012, il participait, avec des membres de la FEMAE, à une marche qui se tenait à Temuco – capitale de la province de Cautin – à 650 km de Santiago. Une marche organisée avec les ami·e·s et membres de la famille de Matias Catrileo, un jeune Mapuche assassiné le 3 janvier 2008. L’enquête a confirmé que sa mort était due à trois balles d’une mitraillette Uzi (de fabrication israélienne). Elle indique aussi que l’assassin était un membre du Groupe des opérations spéciales, groupe répressif particulier au sein des carabiniers. La Cour suprême, le 15 décembre 2011, suite à un recours de la famille de Matias Catrileo, a confirmé l’impunité de facto de l’assassin : le carabinier Walter Ramirez, condamné à 3 ans de « résidence surveillée » par une instance juridique militaire.
Lors de la marche commémorant cet assassinat, José Ancalao a été arrêté avec la mère et la sœur de Matias Catrileo. Sur Twitter, José a décrit la brutalité de son arrestation et de son transfert à la caserne de police. Il est significatif que cette arrestation ait eu lieu à l’occasion d’une marche dénonçant l’impunité des membres du Corps des carabiniers, y compris suite à un assassinat « documenté ».
Pablo Millalen, porte-parole de la FEMAE, a déclaré à la publication Azkintuwe que lors de cette arrestation, les carabiniers « lui avaient cassé le nez. Il saignait beaucoup lors de son transfert… Il m’a indiqué qu’il avait été frappé sur diverses parties du corps au même titre que Diego Zaldivia » et d’autres jeunes Mapuches arrêtés. Millalen indique : « Ils ont réprimé José pour le rôle qu’il a au sein du mouvement étudiant… Nous avons revendiqué les droits du Peuple Mapuche et avons pris la parole, fortement, comme étudiants Mapuches. Nous revendiquons une Université Mapuche. Nous exigeons une éducation de qualité. Nous revendiquons des bâtiments pour les étudiant·e·s et cela a été catalogué par les gouvernements [de la Concertation de Pinera] comme des ‹ nids de terroristes ›.? » Millalen souligne les comportements racistes des fonctionnaires du corps des carabiniers, une pratique courante et trop peu dénoncée...
José Ancalao est venu à plusieurs reprises en Europe, en Allemagne, en France et en Suisse (sur invitation du Mouvement pour le socialisme), pour expliquer les inégalités profondes que subissent les étudiant·e·s et les membres de la communauté mapuche dans le système chilien.
solidaritéS s’associe à la condamnation de ces actes barbares, et réaffirme tout son soutien à la lutte des étudiants et des Mapuches pour leurs droits.
Pierre Vanek