À l’appel de quelques camarades d’Attac, un petit noyau de militantEs culturels réunionnais et de militantEs de base de la LDH, de SUD éducation, de la FSU, la CGTR, du Front de Gauche et du NPAR, ainsi que de militantEs isoléEs (se déclarant libertaires ou écolos) s’était réuni le samedi 28 janvier à Saint-Paul, dans l’ouest de l’île, pour former un comité provisoire à l’annonce de la venue de Marine Le Pen à la Réunion.
Ils/elles décidèrent d’appeler à une réunion élargie le mardi suivant à Saint-Denis, ouverte aux organisations syndicales, politiques, culturelles, mais sans succès, à l’exception du FdG...
Ils firent ensuite une conférence de presse annonçant qu’un comité d’accueil (« De moune contre la démagogie et le populisme ») mènerait des actions à l’occasion de sa venue pour faire savoir que ses idées, comme celles de Claude Guéant ou d’Hortefeux, n’étaient pas les bienvenues ici à la Réunion, et qu’ils/elles mettraient tout en œuvre pour l’empêcher de diffuser son message raciste.
Le 7 février, jour de son arrivée à l’aéroport de Gillot, nous étions une soixantaine de militantEs à l’attendre de pied ferme avec nos panneaux antiracistes et nos chants en créole, bientôt rejoints par deux ou trois dizaines de personnes ameutées par notre tintamarre.
Le comité d’accueil officiel de Marine Le Pen tenta sans succès de s’imposer dans la salle de l’aéroport et une bousculade s’ensuivit lors de l’arrivée de celle-ci, qui ne s’attarda pas à répondre aux journalistes et se dépêcha de quitter les lieux, protégée par un cordon de policiers.
Une manifestation bon enfant donc, non violente mais déterminée (un camarade réussit à l’arroser de quelques cl d’eau pour lui rafraîchir les idées, en cette période estivale, provoquant la réaction musclée du service d’ordre mis en place par le préfet).
Dans l’après-midi, Le Pen se rendit à Saint-Louis, invitée par un prêtre tamoul dans son temple, et fut accueillie de la même façon par des militantEs de la région ouest, rejoints par des militantEs du PCR menés par le maire, Claude Hoareau...
Le soir rebelote enfin devant le restaurant de Saint-Leu où elle avait convié des personnalités et des sympathisants du FN : 200 à 250 personnes s’étaient réunies pour bloquer l’accès au restaurant et filtrer (de manière non violente mais collective et combative) le passage des personnes cherchant à s’y rendre à pied, faute de pouvoir passer en voiture...
Ce fut là aussi l’occasion de bousculades avec les forces de l’ordre dont la mission était de laisser passer le cortège de Le Pen.
Nous avons réussi, avec peu de forces militantes au départ, à poser la question de la légitimité du combat du FN pour se faire entendre.
Correspondant