MESSAGE DE L’ASSOCIATION DES MEDECINS FRANCAIS POUR LA PREVENTION DE LA GUERRE NUCLÉAIRE (IPPNW, prix Nobel de la paix 1985)
Nous avons pris connaissance avec amertume et tristesse de l’article signé par F.HOLLANDE, dans le numéro du Nouvel Observateur du 22 décembre 2011, au sujet de la dissuasion nucléaire. Il s’agit en effet d’une reprise identique de la position de l’actuel Président de la République. Hélas, cette attitude idéologique a conduit au blocage systématique de toute amorce de désarmement nucléaire à l’ONU et au refus de toute participation vers une diminution des armes nucléaires, avec un calendrier raisonnable et par étape et la vision d’ “un monde sans armes atomiques”.
Pire encore, la France a refusé au sein de l’OTAN (avec la Hongrie et la Lituanie) le retrait des armes nucléaires tactiques US, malgré la demande de la majorité des pays membres, malgré l’accord tacite des USA, malgré le caractère révolu et obsolète de ces armes du passé, et contre toute logique, puisque la force de frappe française est supposée indépendante. Un espoir était né avec la future élection présidentielles car certains candidats semblaient être favorable à un changement d’attitude de notre pays, avec un retour dans le concert des nations. Cette démarche a été préconisé en son temps par M. ROCARD, A.JUPPE, dans une tribune libre du Monde (LE MONDE, 14.10.09). Un des candidats importants vient de rejoindre le camp des jusqu’au-boutistes de l’atome militaire.
Nous, médecins, sommes consternés par cette orientation, car actuellement cette menace pèse uniquement sur des populations civiles (les cibles militaires sont inatteignables sans informations des USA). De plus, le maintien comme la modernisation de ces engins atomiques continuent à altérer la santé des personnels exposés, comme ce fut aussi le cas pour les vétérans des essais nucléaires.
Seule l’opinion publique peut faire revenir ce candidat à une position conforme à celle défendue par Lionel Jospin en son temps : il faut saisir toute chance de désarmement multilatéral et la pousser le plus loin possible pour la transformer en réalité. En temps qu’acteur de la santé publique nous continuerons à œuvrer pour “l’élimination totale des armes nucléaires”, but souligné en 1995 par notre pays.
A BEHAR MD PHD
Past IPPNW co-president
Président de l’AMFPGN
Communiqué à l’AFP, vendredi, 23 Dec 2011, 18:29:32