Face au scandale provoqué par la négligence des autorités pakistanaise, IndustriALL Global Union a lancé, aujourd’hui, une campagne LabourStart [1], en demandant au gouvernement pakistanais de mener une enquête et punir les responsables, et d’indemniser les proches des morts et les personnes blessées.
Divers rapports indiquent qu’il était impossible d’échapper à l’incendie car le bâtiment ne répondait pas aux normes minimums de sécurité en cas d’incendie et manquait de sorties de secours.
L’incendie chez Ali Enterprises, une usine de confection située Hub river road, dans la zone industrielle Sindh Industrial Trading Estate (SITE) à Karachi a tué plus de 289 travailleurs et travailleuses. Beaucoup de gens sont mort de suffocation du fait qu’ils étaient bloqués dans le sous-sol. Un grand nombre de personnes se sont blessées gravement en sautant dans le vide pour échapper aux flammes. L’usine était établie illégalement sans être enregistrée comme le prescrit la loi sur les usines. L’usine de confection qui comportait quatre étages n’avait qu’une seule sortie et manquait de matériel de lutte contre l’incendie ou d’extincteurs. Toutes les fenêtres étaient fermées par du grillage métallique et des marchandises prêtes à être livrées ou en cours de fabrication encombraient les embrasures de porte et les escaliers.
Comme c’était un jour de paie, au moins 1.000 personnes se trouvaient dans l’usine au moment où l’incendie s’est déclaré. Le sous-sol est rempli par l’eau qui a servi à éteindre l’incendie et on craint que de nombreux corps ne se trouvent encore sous les décombres. On signale également que l’identification des personnes décédées présente un problème important du fait que beaucoup de travailleurs et travailleuses étaient des contractuels embauchés par une tierce partie sans véritable contrat et sans enregistrement au régime de sécurité sociale du gouvernement ou venant d’un bureau d’aide sociale.
Dans un autre incendie dans une fabrique de chaussures de quatre étages à Lahore, environ 25 travailleurs et travailleuses ont trouvé la mort. L’usine était située dans un quartier d’habitations de la ville. Les premiers rapports semblent indiquer que l’incendie s’est produit alors que des travailleurs tentaient de mettre en marche un groupe électrogène durant une panne d’électricité, et que des étincelles auraient atteint des produits chimiques servant à la fabrication des chaussures.
IndustriALL Global Union se joint à ses affiliés, la fédération nationale des syndicats (NTUF), la fédération des métallurgistes du Pakistan (PMF), la fédération des syndicats des travailleurs de la chimie, de l’énergie, des mines et interprofessionnels du Pakistan (PCEM) et la fédération des travailleurs du textile, de l’habillement et du cuir, pour critiquer la négligence des services gouvernementaux et exiger une action immédiate contre le propriétaire de l’usine, ainsi qu’une indemnisation juste des familles des morts et des personnes blessées avec accès gratuit aux soins médicaux.
Dans une lettre au Premier ministre pakistanais, Jyrki Raina, secrétaire général de IndustriALL a écrit : “En 2010, les objectifs de la politique du travail au Pakistan portaient, entre autres, sur la garantie à tous les travailleurs et travailleuses de conditions de travail justes et humaines. Nous voudrions beaucoup voir cette promesse se réaliser finalement et s’appliquer aux travailleurs et travailleuses de la confection et de la fabrication de chaussures qui représentent au Pakistan 30 pour cent de la main-d’œuvre du pays et subissent certaines des conditions de travail les plus inhumaines” [2].
Nasir Mansoor, secrétaire général de la NTUF a déclaré : “Les usines au Pakistan ressemblent plus à des endroits bourrés de dangers qu’à des lieux de travail, les travailleurs et travailleuses sont plus traités comme des esclaves que comme des êtres humains”. Lors une manifestation de rue organisée le 12 septembre, la NTUF a réclamé une inspection stricte des usines en coordination avec les organes représentatifs des travailleurs et travailleuses, l’enregistrement de toutes les usines que prescrit la loi sur les usines, l’application de la législation sur la santé et la sécurité dans un esprit de vérité, l’abolition du système de travail contractuel, la délivrance d’un contrat d’emploi à toutes les personnes au moment de l’embauche, et l’enregistrement des travailleurs et travailleuses aux régimes de sécurité sociale. La NTUF soutient également l’appel à la grève nationale lancé par le Parti travailliste pakistanais pour le 15 septembre pour marquer la solidarité avec les familles des victimes.
Entreprendre une action et envoyer aujourd’hui une lettre au Premier ministre pakistanais sur Labour Start, ici :
http://www.labourstartcampaigns.net/show_campaign.cgi?c=1570