Le premier décret pris par le Président Morsi, à la suite de sa prise de la totalité du pouvoir d’Etat le 22 novembre, est un décret concernant la législation sociale. Il s’agit là d’une claire indication que Morsi est en, train de vouloir établir son monopole sur le mouvement ouvrier, d’abord en « frérisant » le Ministère du travail, et en agissant maintenant de même avec l’ETUF (la centrale syndicale officielle du temps de Moubarak).
Morsi est clairement en train de préparer une répression systématique contre le mouvement ouvrier égyptien, contre le droit de grève, contre le droit de s’organiser, ainsi que contre le pluralisme syndical.
Morsi cherche à se mettre le masque de la démocratie lorsqu’il souligne que la direction de l’ETUF avait été nommée par le régime de Moubarak. Mais en réalité, il n’est pas en train de chercher à instaurer la démocratie au sein de l’ETUF, il cherche seulement à peupler la direction de cette centrale avec des membres de son propre régime.
Le Ministère du travail, passé sous le contrôle des Frères musulmans, est en train de faciliter cette prise de contrôle de l’ETUF. Il s’agit là d’une ingérence flagrante et injustifiable de l’Etat dans les affaires syndicales.
L’indépendance syndicale est en effet protégée par les accords internationaux, et en particulier les Conventions 87 et 98 de l’OIT, que l’Etat égyptien a ratifiées dans les années 1950.
Nous ne resterons jamais silencieux face à ces transgressions. La centrale indépendante EFITU s’élève contre la prise de contrôle totale du pouvoir d’Etat par Morsi, ainsi que contre la prise de contrôle de la centrale ETUF par le Ministère du travail. La centrale indépendante participe au sit-in illimité contre les décrets dictatoriaux de Morsy, et a planté deux tentes sur la place Tahrir.