Plus approche l’entrée du pays au sein de l’OMC (Organisation mondiale du commerce), plus le milieu estudiantin cherche à se renseigner sur cette adhésion et ce qu’elle impliquera.
À chaque fois que l’Institut des relations internationales de Hanoi organise une conférence sur l’OMC où participent des spécialistes nationaux et étrangers, l’amphithéâtre est empli d’étudiants. Un public actif qui plus est, les traditionnelles questions - réponses donnant souvent lieu à un forum vivant, preuve d’un véritable intérêt que portent les étudiants à la question.
Nguy Dinh Tùng se contente des journaux et de la télévision pour comprendre les rouages de cette institution mondiale. Il a monté lui-même un dossier de presse où il puise ses connaissances. « L’intégration devient réelle sous nos yeux, » dit l’étudiant. « Nos futurs emplois subiront les influences de l’adhésion vietnamienne. Si je ne connais rien sur cette organisation, sur les principes de fonctionnement d’un pays membre, je ne pourrais pas m’adapter au nouvel environnement économique découlant de cette intégration », explique le jeune homme qui sera diplômé dans un an.
Les universités mises en cause
Comme Nguy Dinh Tùng, Ta Quynh Nhung, étudiante en 4e année à l’École supérieure d’économie extérieure de Hanoi, voit dans l’OMC un espoir. Elle et ses camarades attendent avec impatience les occasions qui naîtront de l’adhésion. Consciente de cela, elle suit assidûment ses cours portant sur le sujet.
Mais si l’intérêt des étudiants est réel, les universités ont du mal à le combler. Les futurs diplômés avouent en effet ne posséder que des connaissances générales sur la question. Ta Quynh Nhung explique que dans le cadre de son cursus, il n’y a pas de matière spécifique à l’OMC, ce qui est quand même surprenant pour des études en commerce extérieur. Les connaissances sont distillées à travers diverses disciplines, chacune abordant une facette du problème. Du coup, les étudiants manquent de liant, de visibilité et peinent à se faire une véritable opinion sur la question.
Les enseignants eux même reconnaissent cet état des choses. Nguyên Ba Diên, professeur à la faculté de droit de l’École supérieure d’économie nationale de Hanoi, affirme que « l’enseignement sur l’OMC se limite à une présentation générale et n’est pas approfondi. Le temps consacré au sujet est court ».
Trân Van Nam enseigne à l’École supérieure d’économie nationale de Hanoi. Il constate que les connaissances sur l’OMC se trouvent dans des spécialités comme le droit, l’économie, l’économie internationale, le commerce international. Pourtant, aucune discipline n’est exclusivement consacrée à l’adhésion et ses conséquences.
Cette question est répartie entre les matières et ne compte que pour 10% à 30 % du programme par discipline.
Pour combler ce manque, de nombreux étudiants cherchent d’autres sources. Mais là encore, l’information relève du parcours du combattant, comme l’explique Hoàng Thi Phuong Anh, étudiante en droit économique de l’École supérieure d’économie nationale. « Sur l’internet, il y a beaucoup d’informations sur le sujet, mais elles sont en anglais. Et pour mieux comprendre ces documents, il faut que le lecteur possède à la fois un riche vocabulaire et des connaissances approfondies sur le sujet ».
Hoàng Hoa/CVN