Alexei Gaskarov, jeune économiste et activiste de gauche, défenseur des forêts de Khimki et de Tsagovskii, a été à nouveau arrêté le 27 avril 2013 à Moscou. La police entend clore cette affaire retentissante par une longue peine de prison. Alexei s’est fait connaître comme « otage de Khimki » en 2010 : le lendemain d’une action de protestation à Khimki, il a été arrêté comme porte-parole d’initiatives antifascistes et écologiques. Après trois mois de détention provisoire et un acquittement complet il n’a pas cessé son activité. Au contraire, il s’est engagé plus activement dans l’auto-administration locale de sa ville natale, Joukovskii (région de Moscou) ; il a pris part aux débats publics sur diverses questions sociales ; et il a coordonné une série de campagnes sociales et écologiques. Antifasciste célèbre, Alexei est devenu ces deux dernières années, grâce à son énergie et à sa compétence, une figure publique, un jeune politique.
Comment Alexei Gaskarov est-il connu ?
Alexei investit de grands efforts dans l’aménagement de sa ville, dans la mise en place d’initiatives citoyennes, d’un club de débats indépendant. Il défend les forêts de Khimki et de Tsagovskii. En mars 2013 il a été élu au Soviet populaire, instance d’auto-administration locale de Joukovskii. C’est une marque de reconnaissance de la part des habitants pour son travail. Alexei cherche des lieux où articuler publiquement ses positions. Il collabore à l’Institut Action collective en tant que journaliste et analyste ; il est l’un des porte-parole du mouvement antifasciste ; il soutient le réseau autogéré « Action autonome » ; il participe à la coordination du mouvement écologiste de la région de Moscou. Depuis 2011 il s’investit dans le mouvement de protestation et prend part régulièrement à des débats publics et prend la parole dans les médias. En octobre 2012 il est élu au Conseil de coordination de l’opposition où il met en place un agenda social.
À la police, le tristement célèbre département « E » (pour « anti-exstrémisme ») ne peut pardonner à Alexei son rôle-clef dans les mouvements sociaux. Depuis son acquittement triomphal dans l’affaire de Khimki, la police fait pression sur lui, organise des provocations. Cette fois, la police essaie de poursuivre Gaskarov dans un dossier fabriqué de toute pièce sur les « désordres » du 6 mai 2012 lors d’un meeting autorisé à Moscou. Voir plus loin des compléments d’information sur les accusations et le montage de l’affaire.
La semaine internationale des actions unies, 17-23 juin 2013
La solidarité internationale a déjà montré plus d’une fois son efficacité dans les cas mêmes les plus difficiles. Grâce à votre soutien, en octobre 2010 les « otages de Khimki » ont été libérés. La campagne internationale de soutien fêtait là une véritable victoire. Depuis, de nouvelles répressions se sont abattues sur les activistes citoyens, qui ont appelé des réponses. Ainsi, des fonctionnaires russes coupables de corruption à grande échelle et d’actes criminels se sont vu interdire l’entrée sur le territoire de certains pays. Désormais votre soutien est surtout importante pour les personnes jetées en prison. Le Comité d’instruction a fait enfermer des dizaines de personnes et s’apprête à en faire arrêter d’autres dans un dossier inventé de toutes pièces. Votre participation est indispensable pour montrer à la police et au pouvoir en Russie que l’arbitraire de sera pas ignorée.
Le 18 juin Alexei Gaskarov fête son anniversaire. Sur la décision d’un tribunal illégal il passera la prochaine année de sa vie en prison. Nos actions de solidarité sont nécessaires pour obtenir sa libération et celle de dizaines d’innocents détenus dans le cadre de cette affaire montée de toute pièce. Le groupe d’initiative gaskarov.info déclare les 17-23 juin « Semaine internationale des actions unies ». Rejoignez-nous, agissons ensemble contre l’arbitraire et les répressions politiques en Russie !
Comment aider ?
1. Diffusez par tous les moyens à votre disposition cet appel et l’information sur l’affaire Gaskarov et les détenus du 6 mai. Exigez leur libération immédiate. Élevez la voix contre les arrestations politiques et les répressions policières en Russie.
2. Signez la pétition électronique que nous remettrons au Comité d’instruction et au Parquet :
https://www.change.org/petitions/free-alexei-gaskarov-and-political-prisoners-in-russia
3. Organisez des action de solidarité, comme des piquets et des démonstrations devant les ambassades et représentations de la Russie. Vous trouverez dans les programmes de juin des manifestations culturelles et politiques de votre ville les événements auxquels la Russie participe et vous pourrez y organiser vos actions. Vous pouvez organiser des meetings, happenings, art actions, et sit-in de solidarité dans votre ville. Vous pouvez écrire aux instances publiques de votre pays et aux organisations internationales pour exiger qu’elles prêtent attention à l’affaire Gaskarov et du 6 mai. Communiquez-nous vos actions, envoyez-nous vos textes et photo à l’adresse : gaskarov.info gmail.com
4. Écrivez aux instances russes officielles des lettres de soutien à Alexei Gaskarov et aux autres détenus du 6 mai, en exigeant :
– leur libération immédiate et la levée de toutes les accusations portées contre eux,
– l’instruction minutieuse des actions de la police envers les manifestants pacifiques.
Envoyez vos lettres aux adresses suivantes :
– Moscow City Prosecutor’s Office
ul. Novokuznetskaya, 27
115184 Moscow
Russian Federation
Vous adresser par la voie électronique
Fax :+7 (495) 951-5040
– Central Investigation Department of the Russian Federal Investigative Committee for Moscow
ul. Arbat, 16/2, str. 1
19002 Moscow
Russian Federation
Vous adresser par la voie électronique
Fax (après 16h CET) : +7 (495) 691-6315
– Russian Federal Investigative Committee
Tekhnichesky pereulok, 2
105005 Moscow
Russian Federation
Vous adresser par la voie électronique
Fax : +7 (499) 265-9077
Télephone : +7 (495) 986-7710
– Russian Federal Prosecutor General’s Office
ul. Bolshaya Dmitrovka, 15a
GSP-3 125993 Moscow
Russian Federation
Fax : +7 (495) 692-1725
– Russian Federal Human Rights Ombudsman
ul. Myasnitskaya, 47
101000 Moscow
Russian Federation
Page Facebook
Prière d’envoyez copie de vos lettres à l’adresse gaskarov.info gmail.com
5. Envoyez-nous vos lettres de soutien, nous les traduirons et les transmettrons à Alexei, et nous les publierons sur le site gaskarov.info. Voici l’adresse pour vos lettres de solidarité : gaskarov.info gmail.com.
6. Faites un don pour régler les frais d’avocat et la campagne de défense de Gaskarov et d’autres détenus du 6 mai. Le compte PayPal est dmitry.cw gmail.com.
7. Dessinez votre solidarité avec Alexei Gaskarov ! Envoyez vos dessins à l’adresse gaskarov.info gmail.com, ils seront exposés sur le site gaskarov.info. Les œuvres les plus expressives seront distribuées à Moscou sous forme d’autocollants.
Envoyez-nous les articles de presse où vous écrivez sur Alexei Gaskarov et les répressions politiques en Russie.
Si vous pouvez d’une manière ou d’une autre informer les gens sur le sort d’Alexei Gaskarov, écrivez-nous sur gaskarov.info gmail.com
Merci pour votre solidarité ! Suivez les mises à jour du site http://gaskarov.info. Outre le russe, les nouvelles du site sont diffusées en plusieurs langues.
De quoi sont accusés Alexei et les autres prévenus de « l’affaire du 6 mai » ?
Ce jour-là des formations spéciales de la police ont fait un usage massif de violence afin de provoquer les manifestants, violant ainsi la liberté de réunion publique. Les débats publics du 22 avril 2013 ont montré de manière irréfutable que la police était responsable de ces incidents et de la violation de la loi. Plus de 600 témoignages indépendants et l’analyse de vidéos et photos disponibles en grand nombre ont étayé cette responsabilité. Pourtant les pouvoirs russes n’ont jusqu’à ce jour pas lancé d’enquête sur les actions de la police. Au contraire, le Comité d’instruction a été utilisé pour intimider les participants de cette manifestation. Le montage de l’affaire a commencé le 27 mai 2012, avec l’arrestation du premier suspect, une étudiante de 18 ans, Alexandra Doukhanina. Depuis, sans aucune logique, la police a arrêté encore 27 personnes. Parmi eux on trouve des étudiants, des entrepreneurs, des chercheurs, des activistes, des retraités, des citadins lambda. Alexei Gaskarov a été arrêté en dernier. Le 6 mai 2012 il a été blessé lors du meeting par un policier qui l’a d’abord jeté à terre puis lui a mis un coup de pied au visage. Gaskarov s’en est sorti avec des points de suture. Il a envoyé une plainte au Parquet. Mais comme avec d’autres cas de violence policière le 6 mai 2012, le Parquet n’a pas donné suite à sa plainte.
On observe un schéma général dans le montage de cette affaire : chacun des accusés est d’abord enfermé pour deux mois, puis la détention provisoire est prolongée plusieurs fois. Les juges refusent de prendre en compte les arguments de la défense et les falsifications patentes de preuves. Certains des interpellés ont montré, pièces justificatives en main, qu’ils n’étaient pas à Moscou ce jour-là. Et pourtant, eux aussi ont été écroués. Il ne fait aucun doute qu’Alexei Gaskarov connaîtra le même sort si nous n’agissons pas résolument. Les répressions menacent encore au minimum quelques dizaines de participants au meeting. Sur son site, le Comité d’instruction déclare que « l’identification de tous les personnes sans exception qui ont pris part aux désordres de masse » va continuer. À nous de nous opposer aux répressions politiques !