Plusieurs milliers d’employés de l’industrie textile ont manifesté, lundi 17 novembre, au Bangladesh contre le nouveau salaire minimum. Au cours de heurts très violents avec la police, qui a ouvert le feu, deux employés qui sortaient d’une usine ont trouvé la mort et une trentaine d’ouvriers ont été blessés. 140 usines ont été fermées.
Nayla Ajaltouni, de l’ONG Collectif éthique pour l’étiquette explique au Monde les raisons de ces violentes tensions.
Nicole Vulser – Pourquoi les manifestations continuent alors qu’un accord a été trouvé pour que le salaire mensuel moyen des ouvriers du textile soit enfin augmenté de 76 % à 68 dollars (50,30 euros) en décembre ?
Nayla Ajaltouni – Cette augmentation est une bonne chose, elle a été acquise de haute lutte, mais les ouvriers du Bangladesh restent toujours parmi les moins bien payés au monde. Les syndicats réclamaient 103 dollars de salaire minimum, ce qui permettrait de vivre dans des conditions plus dignes.
Ces 68 dollars ne sont pas suffisants. D’autant moins que l’inflation est très forte, à deux chiffres, au Bangladesh. Je comprends l’impatience et la colère des ouvriers du textile.
Qui plus est, cette hausse de salaires ne s’appliquera pas à tous : elle sera réservée à ceux qui ont un salaire de base. Les ouvriers les plus qualifiés n’en bénéficieront pas. De plus, certains patrons en profitent pour supprimer les primes, notamment celles accordées pour les transports et les repas.
Propos recueillis par Nicole Vulser