MOTION DU MEETING ANTIRACISTE DU MERCREDI 13 NOVEMBRE 2013-MAISON DE LA MUTUALITE A FORT DE FRANCE !
Plus de 210 personnes ont voté la motion suivante à la fin du meeting :
La population martiniquaise dans toutes ses composantes ethniques et dans sa pluralité culturelle est très inquiète quant à ce qui se passe aujourd’hui en République dominicaine. Elle s’alarme de la décision du tribunal constitutionnel reflétant la montée de l’inhumanité et de la barbarie dans notre monde et dans notre Caraïbe. Le 23 septembre, il a été décidé que les personnes dont les parents sont d’origine étrangère n’auront pas la nationalité dominicaine si elles sont nées après 1929.
Cette mesure vise de fait essentiellement les centaines de milliers de dominicains et dominicaines d’origine haïtienne (plus de 300 000) qui vivent depuis 3 à 4 générations dans un pays qui est le leur.
La crise mondiale extrêmement dure est utilisée par les dirigeants économiques et politiques pour exacerber les tensions et durcir les antagonismes servant à diviser les couches travailleuses par le racisme : La répression contre l’étranger, contre l’autre s’amplifie : xénophobie, rivalités régionales, mesures d’expulsion, législation plus répressive contre les immigrés, contrôles au faciès, destructions brutales de logements pour les « dits clandestins », refus d’aider les immigrés dans les aides médicales et leurs handicaps (voyages clandestins et périlleux, ceux de Lampedusa, ceux des îles de la Caraïbe), acharnements contre des groupes particuliers (Les Noirs, les Beurs, les Arabes ,les Roms, les Haïtiens et tous les autres…), et cetera.
Trop sera trop ! Il faut réagir !
La conscience citoyenne se doit de se révolter contre cette montée de l’inhumanité indigne !
Nous, Caribéens et Caribéennes, devons faire savoir notre indignation.
NOUS VOTONS CETTE RESOLUTION :
Nous demandons au pays, à son peuple et à ses représentants et représentantes de réagir.
Nous demandons au Conseil régional, puisque notre pays est membre de l’OECS de rejoindre la protestation du gouvernement de Saint Vincent et de faire connaître solennellement notre condamnation de la décision du 23 septembre.
Nous demandons à nos six parlementaires d’adresser des questions écrites et des prises de paroles dans les instances parlementaires pour que le gouvernement de République dominicaine soit interpellé par les autorités françaises et son ambassadeur.
Nous demandons au Conseil général, aux communautés de communes et aux 34 conseils municipaux de voter des motions dans ce sens.
Nous demandons à toutes les associations démocratiques de faire connaître leur ferme attitude et de s’impliquer unitairement dans la bataille tant en Martinique que dans le bassin caribéen.
Cette affaire concerne toutes les Martiniquaises, tous les Martiniquais.
Il faut résolument combattre, avant qu’il ne soit trop tard le fléau du racisme et la montée de l’Ombre.