LE DROIT D’EXPRIMER SES OPINIONS PACIFIQUEMENT, UNE RESPONSABILITÉ DES POUVOIRS PUBLICS
Communiqué LDH
La décision du ministère de l’Intérieur d’interdire une manifestation en faveur des droits du peuple palestinien au motif « de ne pas importer le conflit israélo-palestinien en France », après avoir autorisé la précédente, constitue une entrave manifeste à une liberté constitutionnelle, et un déni de la réalité.
Exiger la reconnaissance du droit du peuple palestinien à un Etat souverain aux frontières, aussi sûres et reconnues que celles de l’Etat d’Israël, ce n’est pas importer un conflit, c’est inscrire la politique française dans les principes qu’elle prétend défendre.
Au moment où la liste des victimes civiles – même si le rappel de la prohibition absolue de tels actes envers toutes les populations civiles s’impose – s’allonge de manière effrayante, il ne sert à rien de tenter d’étouffer le sentiment de révolte que provoque l’intervention militaire israélienne contre la population de Gaza, sauf à vouloir un peu plus accréditer que le gouvernement a fait le choix partisan d’un camp.
La LDH entend rappeler avec force que le conflit israélo-palestinien ne peut conduire à assigner à résidence communautaire telle ou telle partie de la population. A ce titre, s’en prendre à des lieux de culte et aux croyants est inadmissible et doit être sanctionné.
En même temps, à en croire les comptes rendus de presse, les faits en cause ont fait l’objet d’un traitement judiciaire partial, en ne rendant pas compte du rôle de la Ligue de défense juive dans leur déroulement. La LDH a déjà eu l’occasion de s’étonner du traitement de faveur dont bénéficie cette organisation qui n’a jamais caché qu’elle se comporte, à l’encontre de la loi, en milice supplétive de certains partis politiques israéliens membres du gouvernement de M. Netanyahou.
C’est sur les pouvoirs publics que pèse, avant tout, la responsabilité de faire respecter le droit de chacun à exprimer ses opinions pacifiquement et dans le cadre des lois de la République. La paix civile comme le libre débat démocratique ne peuvent être préservés que si les pouvoirs publics ont une attitude claire et impartiale.
Paris, le 18 juillet 2014
Solidarité avec le peuple palestinien
Communiqué de l’Union Syndicale Solidaires
L’Union syndicale Solidaires tient à exprimer sa solidarité totale avec la population de Gaza soumise depuis plusieurs jours à des bombardements meurtriers et depuis le 18 juillet à une intervention armée terrestre.
Les conséquences sont nombreuses : morts, blessés, destructions d’habitations, d’écoles, de structures médicales, de puits et le désespoir de toute une population dans et hors des territoires palestiniens. Elles ne sauraient être justifiées d’aucune manière par l’assassinat de trois jeunes Israéliens.
Le gouvernement israélien, responsable du blocus de la bande Gaza depuis 2006, montre une nouvelle fois sa totale responsabilité dans les conflits et les violences.
L’union syndicale condamne l’attitude des gouvernements occidentaux et en tout premier lieu celle du gouvernement français qui s’est senti autorisé à demander une riposte “avec retenue”, qui menace les manifestant-e-s qui veulent exprimer leur colère. Il s’est refusé lui aussi à imposer à Israel le respect des conventions internationales, et résolutions de l’ONU. Il refuse en toute connaissance de cause toute pression économique sur le gouvernement israélien qui ne respecte pas les droits humains et s’en prend directement aux populations civiles.
L’union syndicale réaffirme son engagement dans la campagne BDS (boycott, désinvestissement, sanctions) au côté de nombre de ses structures syndicales, utilisant ainsi les moyens que peuvent avoir chacun et chacune de refuser la politique actuelle de l’Etat d’Israel et de faire pression pour que cela cesse.
Elle réaffirme son souhait de voir progresser une solution politique basée sur les principes du droit international, ce qui ne saurait se faire sans la levée du blocus de Gaza, la fin de l’occupation et le démantèlement des colonies.
Elle exige du gouvernement français qu’il utilise tout ce qui est en son pouvoir pour faire cesser les crimes contre la population palestinienne et en particulier qu’il œuvre en faveur de la suspension de l’accord d’association UE-Israel.
Elle appelle à participer aux manifestations qui auront lieu dans les jours qui viennent et proteste contre la volonté du gouvernement français de réprimer et d’interdire le droit de manifester et d’exprimer sa solidarité avec le peuple palestinien.
18 Juillet 2014
Israël massacre les palestiniens, Hollande interdit la solidarité
Communiqué du NPA
Alors que le début de l’offensive terrestre de l’armée israélienne marque une étape dans la politique d’agression contre le peuple palestinien, la préfecture de police de Paris vient donc de décider d’interdire la manifestation de solidarité organisée ce samedi 19 juillet à Paris. Cette décision scandaleuse, qui repose sur le prétendu risque de « troubles à l’ordre public », est une atteinte grave aux droits démocratiques et à la liberté de manifester. Aux 4 coins du monde, des manifestations d’opposition à l’opération meurtrière en cours à Gaza sont organisées. La France est le seul pays à les interdire. Après les lamentables déclarations de soutien, de la part d’Hollande, à l’offensive de l’État d’Israël contre la population de Gaza, le temps du muselage des opposants à Israël serait-il venu ? Le NPA est indigné de cette interdiction et exige des autorités qu’elles reviennent sur cette décision. Si tel n’était pas le cas, nous appellerions tout de même, avec les forces politiques, syndicales et associatives attachées aux respects des droits démocratiques et révoltées par les crimes commis à Gaza, à se rassembler pour protester publiquement.
Montreuil, le 18 juillet 2014
Interdiction de la manifestation de solidarité avec la Palestine : une décision antidémocratique et intolérable !
Communiqué du Mouvement Jeunes Communistes de France
L’armée israélienne a débuté hier soir une incursion dans la bande de Gaza. Le premier bilan de cette nuit, ajouté aux bombardements précédents fait état de plus de 270 victimes palestiniennes et d’un soldat israélien.
Alors que le massacre se poursuit, que la désinformation est à l’œuvre sur les motifs de l’agression israélienne, voici que la préfecture de police de Paris interdit une manifestation parisienne demain après-midi. Prétextant les menaces d’importation du conflit, on remet en cause le principe de liberté d’expression et de manifester. C’est une décision politique totalement antidémocratique.
Interdire une manifestation de solidarité aux mots d’ordre pacifiques qui appellent à l’arrêt des bombardements et à une intervention internationale constitue une menace aux principes républicains. C’est au contraire en laissant le champ libre aux extrémistes, aux tenants d’une grille de lecture religieuse de la situation au Proche-Orient qu’on alimente les troubles.
Il faudrait au contraire poursuivre pour incitation à la haine des personnalités comme Thierry Mariani, qui a ouvertement stigmatisé nos concitoyens musulmans, laissant entendre qu’ils étaient à l’origine de troubles. Il faut surtout permettre d’avoir un réel débat démocratique au sein de l’Assemblée nationale, comme en Grande-Bretagne, pour prendre une position forte que les Français attendent : celles de sanctions internationales et de la reconnaissance internationale de l’Etat palestinien.
M. Hollande, sachez que vous vous déshonorez à interdire une manifestation de solidarité internationale, autorisée même en Israël. Plutôt que de reprendre les positions du gouvernement israélien (réellement extrémiste celui-là) et de copier votre prédécesseur Guy Mollet, il faut enfin preuve de courage politique.
C’est le sens des manifestations partout en France qui se déroulent dans un esprit responsable et solidaire. Il incombe aux pouvoirs publics d’éviter tout débordement. Il incombe aux jeunes de ce pays de continuer de faire entendre le message de solidarité et de paix.
le 18 juillet 2014
Nous, députés, pensons que les soutiens à la Palestine ont le droit de manifester samedi à Paris !
Communiqué de presse de députés du PS
Ce matin, le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve s’est prononcé en faveur de l’interdiction de la manifestation de soutien à la Palestine prévu samedi à Paris. Le ministre considère qu’il y a un risque important de troubles à l’ordre public.
Cependant, l’interdiction de manifester ne se justifie que par une menace à l’ordre public qui doit être exceptionnellement grave. Si aucun acte antisémite et raciste ne doit être toléré dans notre République, celle-ci doit se donner les moyens de les sanctionner fermement. Mais en aucun cas, elle ne doit remettre en cause une liberté fondamentale, au travers d’une mesure d’exception que nous considérons disproportionnée.
La liberté de tous ne saurait être remise en cause par la volonté de sanctionner les actes présupposés d’une minorité malveillante, comme il en existe d’ailleurs et malheureusement dans de nombreuses manifestations.
La liberté d’expression et le droit à manifester pacifiquement font partie des libertés fondamentales dans notre pays. Chaque année se tient à Paris plus de 4 000 manifestations et l’interdiction du principe de rassemblement doit rester une décision véritablement exceptionnelle. Dans le cas contraire, ce serait une atteinte grave aux libertés publiques dans notre pays. C’est ici le cas.
Celles et ceux qui prétendent ne pas vouloir importer le conflit, en soutenant une mesure d’exception, n’obtiendront en fait que l’effet contraire. C’est pourquoi, nous demandons avec gravité que la lumière soit faite sur les incidents survenus le 13 juillet dernier en marge de la première manifestation.
Le seul camp que la France doit choisir, c’est celui de la paix. Aujourd’hui, nous refusons la décision trop hâtive du ministère de l’Intérieur et appelons le gouvernement français à lever rapidement cette interdiction de manifester. Le précédent qu’elle constitue ne saurait être tolérée dans notre République.
Co-signataires :
Alexis Bachelay, Député des Hauts-de-Seine, Porte-parole de la Gauche Forte ; Yann Galut, Député du Cher, Porte-parole de la Gauche Forte ; Razzy Hammadi, Député de Seine-Saint-Denis ; Mathieu Hanotin, Député de Seine-Saint-Denis ; Pascal Cherki, Député de Paris ; Philippe Doucet, Député du Val d’Oise ;
Vendredi 18 juillet 2014
Communiqué de l’UJFP suite à la décision du Tribunal Administratif d’interdire la manifestation de samedi 19 juillet
L’UJFP dénonce l’atteinte intolérable à la liberté d’expression que représente la volonté gouvernementale d’interdire les manifestations de solidarité avec la résistance du peuple palestinien. Les preuves sont maintenant à la disposition de tous que les incidents de la manifestation du 13 juillet rue de la Roquette ont été délibérément provoqués par les voyous de la Ligue de Défense Juive. Que ce gouvernement en prenne argument pour limiter la liberté démocratique fondamentale de manifester est une dérive insupportable.
Avec plusieurs autres organisations, qui appelaient comme nous à la manifestation du 19 juillet, nous avons déposé un référé-liberté contre l’interdiction qui nous a été signifiée par la Préfecture de Paris. Le tribunal administratif vient ce soir de rejeter notre recours. Nous ne nous satisfaisons pas de cette décision et dès demain nous participons à un appel devant le Conseil d’Etat.
Plusieurs organisations qui appelaient à cette manifestation annoncent qu’en tout état de cause elles maintiennent leur appel demain. Dans l’état actuel de la situation, et dans l’attente de la décision du Conseil d’Etat, ne sachant pas si les conditions sont réunies d’une manifestation assurant la sécurité de ses participants, l’UJFP réserve sa décision.
Dans tous les cas, elle sera partie prenante des manifestations de solidarite avec le peuple palestinien qui seront appelées dans les prochains jours avec ses partenaires associatifs, syndicaux et politiques.
Le Bureau National de l’UJFP,
le 18 juillet 2014
Manifestation interdite / EELV pour la liberté d’expression et la mobilisation pacifique
Communiqué
EELV s’insurge contre l’interdiction de la manifestation prévue samedi à Paris en réaction à la situation dramatique en Palestine et en particulier à Gaza.
Si l’interdiction est confirmée, la France serait alors le premier pays à interdire ces manifestations. Pour EELV, le rôle de la France est au contraire de dénoncer les violences envers les civils, de soutenir les droits du peuple palestinien tout mobilisant la communauté internationale en faveur de la paix. Le Président de la République et le ministre des affaires étrangères doivent condamner sans appel les opérations militaires et de se mobiliser pour obtenir un cessez-le-feu pour un retour aux négociations.
Cette interdiction de manifestation décidée au dernier moment fait par ailleurs courir le risque de troubles importants à l’ordre public. Ce conflit est suffisamment compliqué, la situation suffisamment tendue pour ne pas donner l’occasion de heurts inutiles et dangereux.
Alors qu’on peut manifester à Tel Aviv, à Berlin ou à New York pour dénoncer l’opération militaire israélienne en Palestine, les pouvoirs publics doivent permettre que ce rassemblement puisse avoir lieu dans le calme et le respect des opinions de chacun.
Julien Bayou et Sandrine Rouseau, porte-parole nationaux
18 juillet 2014
Collectif National pour une Paix Juste et Durable entre Israéliens et Palestiniens
ATTEINTES A LA LIBERTE D’EXPRESSION
En interdisant la manifestation prévue le 19 juillet à Paris en faveur des droits du peuple palestinien notre gouvernement est-il en train d’inventer une exception française pour ce qui concerne la liberté d’expression ?
On peut le craindre lorsque l’on rapproche l’exploitation qui a été faite des incidents en marge de la manifestation du 13 juillet à Paris (dont la responsabilité incombe clairement à la Ligue de Défense Juive), les déclarations gouvernementales rapportées par la presse, et les interdictions ou tentatives des autorités administratives d’interdire les rassemblements ou manifestations à Nice, à Paris ou ailleurs, qui étaient appelés en réaction à l’agression israélienne contre la population de Gaza.
Faut-il le rappeler ? Nous ne tolérons pas, nous ne tolérerons jamais, que des paroles ou des actes antisémites dénaturent nos actions pour le droit international, pour les droits nationaux du peuple palestinien, contre la politique israélienne et les crimes commis par l’État d’Israël.
La loi française condamne et réprime les propos et les actes antisémites : c’est très bien ainsi. Mais tout ce qui va au-delà de la simple application de cette loi, sous couvert de lutte contre l’antisémitisme ou contre une supposée « importation du conflit israélo-palestinien en France », comme les circulaires Alliot-Marie/Mercier qui ne sont toujours pas abrogées, ou les limitations du droit de manifestation, constituent des atteintes insupportables à la liberté d’expression. La seule expression autorisée, dans l’avenir, serait-elle celle qui est formatée par les communiqués du gouvernement israélien, de son armée, de son ambassade en France et de ses relais habituels ? Il est inadmissible de s’abriter derrière de tels arguments pour empêcher des manifestations pacifiques demandant l’application du droit international et l’arrêt de bombardements sur une population civile.
Ceux qui se prétendent pompiers en proclamant vertueusement qu’ils ne veulent pas « importer le conflit israélo-palestinien en France » ne sont-ils pas les pires incendiaires lorsqu’ils confondent sciemment la lutte contre l’antisémitisme et le soutien à la politique criminelle de l’État d’Israël, ou lorsqu’ils cèdent aux pressions de Nétanyahou dans leur prise de position ?
Le Collectif National pour une Paix Juste et Durable entre Palestiniens et Israéliens * demande :
– l’application pleine et entière du droit constitutionnel de manifester en France,
– une enquête impartiale et indépendante sur les incidents de la rue de la Roquette
– la dissolution de la LDJ, groupe ultra-violent d’extrême-droite, déjà interdit aux États-Unis.
– et toujours l’abrogation des scandaleuses circulaires Alliot-Marie / Mercier
* Agir Contre le Colonialisme Aujourd’hui (ACCA) - Alliance for Freedom and Dignity (AFD) - Alternative Libertaire (AL) - Américains contre la guerre (AAW) - Association des Travailleurs Maghrébins de France (ATMF) - Association des Tunisiens en France (ATF) - Association France Palestine Solidarité (AFPS) - Association Nationale des Elus Communistes et Républicains (ANECR) - Association pour la Taxation des Transactions financières et pour l’Action Citoyenne (ATTAC) - Association pour les Jumelages entre les camps de réfugiés Palestiniens et les villes Françaises (AJPF) - Association Républicaine des Anciens Combattants (ARAC) - Association Universitaire pour le Respect du Droit International en Palestine (AURDIP) - Campagne Civile Internationale pour la Protection du Peuple Palestinien (CCIPPP) - Cedetim / IPAM - Collectif des Musulmans de France (CMF) - Collectif Faty Koumba - Collectif interuniversitaire pour la coopération avec les Universités Palestiniennes (CICUP) - Collectif Judéo-Arabe et Citoyen pour la Palestine (CJACP) - Collectif Paix Palestine Israël (CPPI Saint-Denis) - Comité de Vigilance pour une Paix Réelle au Proche-Orient (CVPR PO) - Comité Justice et Paix en Palestine et au Proche-Orient du 5e arrt (CJPP5) - Ensemble - Europe Ecologie les Verts (EELV) – Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives (FTCR) - Fédération Syndicale Unitaire (FSU) - Gauche Unitaire (GU) - Génération Palestine - La Courneuve-Palestine - le Mouvement de la Paix – les Alternatifs - les Femmes en noir - Ligue des Droits de l’Homme (LDH) - Ligue Internationale des Femmes pour la Paix et la Liberté, section française de la Women’s International League for Peace and Freedom (WILPF) (LIFPL) - Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples (MRAP) - Mouvement Jeunes Communistes de France (MJCF) - Mouvement Politique d’Emancipation populaire (M’PEP) - Organisation de Femmes Egalité – Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) - Parti Communiste des Ouvriers de France (PCOF) - Parti Communiste Français (PCF) - Parti de Gauche (PG) - Participation et Spiritualité Musulmanes (PSM) - Une Autre Voix Juive (UAVJ) - Union des Travailleurs Immigrés Tunisiens (UTIT) - Union Générale des Etudiants de Palestine (GUPS-France) - Union Juive Française pour la Paix (UJFP) - Union Nationale des Etudiants de France (UNEF) - Union syndicale Solidaires