Oui, on ne peut pas aimer tout le monde, à la fois les « entrepreneurs » et les salariéEs. Le message du gouvernement est très clair : un soutien entier au patronat avec une accumulation incroyable de cadeaux très divers, et dans le même temps une aggravation des attaques contre le monde des salariéEs, en particulier les plus fragiles.
De ce point de vue, les dernières déclarations, mardi 2 septembre, du ministre du Travail Rebsamen sont édifiantes de cynisme. « Je demande à Pôle emploi de renforcer les contrôles pour être sûr que les gens cherchent bien un emploi. (…) Si ce n’est pas le cas, il faut qu’il y ait, à un moment, une sanction. »
Face au chômage toujours en hausse, il s’agirait donc de s’assurer que les chômeurs cherchent bien un emploi, de « renforcer les contrôles » et de « sanctionner » par la radiation ceux qui auraient un mauvais comportement. Quelle brutalité et quelle bêtise !
Qui doit contrôler qui ?
La servilité zélée de ce gouvernement envers les possédants conduit à une surenchère illimitée et grave de conséquence. Chaque attaque, chaque recul social renforce la prétention du patronat à vouloir tout prendre et pour cela à vouloir détruire tout ce qui protège encore les salariés : travail du dimanche, seuils sociaux...
Au moment où les fortunés détournent toujours plus de richesses (exil fiscal, exonérations de cotisations ou impôts…), où les patrons licencient, ferment et restructurent impunément, oui la question du contrôle et des sanctions se posent avec urgence. Mais c’est le camp des riches qu’il faut contrôler et sanctionner. Et c’est à la population, aux travailleurs de le faire collectivement. Cela s’appelle la réquisition, la socialisation, l’autogestion, le partage des richesses... Une réponse nécessaire et profondément d’actualité.
Philippe Poutou