Il y a un an, le Cachemire et le nord du Pakistan ont été frappés par un tremblement de terre meurtrier qui a fait près de 74.000 morts et laissé plus de 3 millions de sans abris. Le silence médiatique est trop vite retombé sur cette région meurtrie. Mais les anniversaires ont du bon : le pays vient de percer à nouveau le mur de l’information. Pour des nouvelles qui, malheureusement, ne sont pas seulement mauvaises mais aussi intolérables.
Selon les rapports publiés par des organisations humanitaires comme Médecins du Monde, 1,8 millions de personnes vivent encore dans des habitations de fortune, alors que l’hiver —un second hiver !— approche. Or, nous parlons d’un pays montagnard où les villages sont souvent établis à plus de deux ou trois mille mètres d’altitude : « De nouveau, la rudesse [hivernale] menace une population qui ne s’est pas encore remise des conséquences du tremblement de terre » souligne MDM (l’Humanité du 9 octobre).
Le pouvoir pakistanais, dominé par les militaires, ladites « communauté internationale » des gouvernants et les grandes institutions humanitaires para-étatiques ne peuvent aujourd’hui se défausser sur le manque de temps. De petites associations de solidarité ont bien réussi à reconstruire des habitats en dure, dans l’urgence, avant le premier hiver ! L’indifférence, le cynisme de la raison d’Etat, les calculs politiques, la prévarication et le clientélisme expliquent la situation d’abandon dans lequel se retrouvent les Cachemiris.
Les responsables sont coupables.