Ces journées ont été organisées autour de quatre tables rondes. La première a fait un état des lieux des femmes et du syndicalisme dans trois pays européens : Allemagne, Royaume-Uni et État espagnol, des pays différents mais qui ont à peu près les mêmes caractéristiques concernant la précarité des femmes au travail, le faible taux de syndicalisation de celles-ci et leur sous-représentation dans les organisations syndicales... y compris dans les secteurs fortement féminisés. Malgré cela, on constate qu’en Allemagne et au Royaume-Uni par exemple, des avancées ont eu lieu sur la place des femmes dans les directions syndicales, cela grâce à une politique volontariste mais aussi aux batailles menées par les syndiquées elles-mêmes.
La deuxième table ronde était dédiée aux femmes et la création. Là aussi, les difficultés sont nombreuses pour que les femmes artistes soient réellement reconnues, souvent dévalorisées. C’est le cas par exemple pour le chant, la danse, les arts plastiques... Les différents témoignages prouvent que dans tous les domaines artistiques, faire reconnaître la capacité créatrice des femmes reste difficile.
Emploi et salaire
Le deuxième jour de ces intersyndicales était dédié à la domesticité d’une part, et à la bataille, en tant que syndicalistes, pour la nécessaire révision de la classification professionnelle dans le cadre de la lutte contre les inégalités salariales.
La domesticité a été abordée à travers le travail dans les services à la personne, avec une comparaison entre la France et l’Italie. Sans grande surprise, ces emplois sont très majoritairement féminin (98 % en France, 88 % en Italie) et le secteur est très isolé, divisé, peu syndiqué. Les stéréotypes sexistes et racistes y existent bel et bien. Mais c’est aussi un secteur qui peut se mobiliser, comme cela a été le cas à Lyon en 2009.
La lutte contre les inégalités salariales est un combat important pour les syndicalistes, ce qui passe par une bataille pour la revalorisation des classifications. Ainsi, le mot d’ordre « À travail égal, salaire égal » doit être interrogé, remis en cause, au profit de « À travail de valeur égale, salaire égal », car les femmes n’occupent pas les mêmes emplois que les hommes.
Indispensables, ces Journées illustrent une nouvelle fois que le syndicalisme est indissociable du féminisme.
Sandra Demarcq