AFRIQUE
Zimbabwe
My first contact with Claude was in 1975 shortly after I had been recruited into what I later discovered to be affiliated to the FI, the group ‘Africa in Struggle’ (AIS). We were a small collection of Africans in the diaspora, most being in exile from their countries and engaging clandestinely in left politics. We new recruits were initially introduced to Claude, who was evidently the architect of AIS, through his regular writings in the publication. It was clear from his always consistent, and often very critical, comments on our draft articles – in my case on Zimbabwe and Southern Africa – that his political acumen was very well-developed and his analysis very sharp, and his commitment to Africa profound. I eventually met Claude in London at an AIS meeting where he led wide-ranging discussions on the political opportunities and challenges in many African countries. He was impressive and somewhat intimidating !
I spent time with Claude some years later after I had returned to Zimbabwe. He was paying a visit to Southern Africa to assist comrades engaged in political struggles to refine their analyses and strategies. At this he was expert. Claude was staying with Carl Brecker and Kate Truscott, who were at the centre of our small left grouping that included several South Africans in exile in Zimbabwe. Claude accompanied me on a visit into Zimbabwe’s rural areas where I was working. My main intention was to show him that, unlike in South Africa, the peasantry was still a significant social group. Sadly, on that very day Claude had news of his father’s sudden and unexpected death. While travelling with him, Claude’s otherwise well-concealed softness revealed itself. We assisted him to leave Zimbabwe earlier than he had planned.
My last few encounters with Claude have been in South Africa through Brian and Mercia. It was clear that Claude was already very ill, but that his analytic mind was as strong as ever. During those few encounters it was a pleasure to meet Sylvie.
Claude played an important role in my political development – as he has done with countless others. The best tribute to him will be for us to continue his work.
Hamba Kahle Claude !
David Sanders,
Cape Town,
April 24 2016
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C’est avec un profonde sentiment de tristesse que je viens d’apprendre le décès de Claude Jacquin « Gabriel »Je l’ai connu pendant la lutte de libéartion nationale de l’Angola où il a été engagé dans les contacts avec les mouvements de libération de ex-colonies portugaises.
En mon et au nom des miliants dU Parti Democratique Angolais nous présentons à Sylvie et et à touts les militants et amis de « Gabriel » nos profondes condoléances.
António Alberto NETO
« LORCA »
Président du Partido Democrático Angolano (PDA)
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Mauritius
Thank you for forwarding me these sad news. He was also a good friend and a dedicated comrade who helped us here.
Lolo (Jean-Claude Bibi, Mauritius)
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UNE DEMARCHE
Claude
Claude JACQUIN vient de décéder. Je l’avais connu sous son « nom de plume », Claude GABRIEL, dans les années 80. Membre de la Ligue Communiste Révolutionnaire. Il était membre de sa commission « Afrique », et collaborateur de la revue « Afrique en Lutte ». C’est dans ce cadre que je l’ai rencontré, ayant besoin de conseils et d’aide pour le contact militant que j’avais à cette époque avec des étudiants africains qui étaient en fac à Besançon et qui s’intéressaient à la LCR, mais étaient aussi très demandeurs de discussion sur leurs pays, la Côte d’Ivoire et le Tchad. J’ai pu apprécier la rigueur de Claude, son opiniâtreté et la constance de son engagement. Sa disponibilité aussi, et ses grandes connaissances sur « l’Afrique Noire ». Il a contribué au suivi de la situation en Afrique du Sud, bon connaisseur de ses aspects sociaux et de son univers syndical et politique, au moment de la sortie de l’apartheid et après.
Expert auprès des comités d’entreprise Claude a aussi précieusement contribué à l’enrichissement de la pensée de notre courant politique concernant le salariat dans sa diversité sous le capitalisme mondialisé. Il a ainsi permis, par ses articles et contributions (publiées pour certaines dans la revue Contretemps) que beaucoup d’entre nous s’émancipent d’une vision un peu schématique propre à l’extrême gauche des années 70 … et que certaines organisations ont conservé jusqu’à aujourd’hui. Claude JACQUIN est aussi connu pour être co-auteur, avec Laurent Garrouste, Michel Husson et Henri Wilno d’un bouquin utile pour la réflexion Supprimer les licenciements publié en 2006 aux éditions Syllepse.
Je souhaitais ici rendre hommage à cet excellent camarade
Gaby Viennet
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Savoir combiner le constat le plus lucide et notre projet de transformation sociale
Je me rappelle mon premier échange avec Claude. C’était dans les années 80. Un petit groupe d’économistes du GTE (groupe de travail économique de la LCR), dont je faisais partie, était allé - très intimidés - rencontrer Ernest Mandel au local d’Inprecor. Claude, que j’avais déjà croisé, travaillait à un bureau, et je lui demandai : « Que fais-tu là ? ». Avec un regard fixe, il me répondit : « moi, je suis fou ». C’était son humour british, qui m’a plu d’emblée. Il était tout simplement en arrêt de longue durée pour dégager un poste de permanent.
Nous avons eu ensuite l’occasion de travailler ensemble : en 1992, avec Daniel Bensaïd, pour un dossier Rouge (« Pour une Europe des travailleurs et des peuples. Maastricht, c’est non ! », http://goo.gl/vzcakh). En 2003, nous avions créé un groupe de travail intitulé Gresil (« Groupe de recherche sur l’emploi et sur l’interdiction des licenciements ») dont on trouvera les archives ici : http://goo.gl/s6fMts. Ce travail a débouché sur la publication en 2006 d’un petit ouvrage : Supprimer les licenciements (Laurent Garrouste, Michel Husson, Claude Jacquin, Henri Wilno, Syllepse, http://goo.gl/fN92Oq). Nous nous sommes revus plus récemment, en décembre 2014, pour une journée de débat-formation en direction de la Fédération CGT des Sociétés d’Etudes sur le thème de la compétitivité (http://goo.gl/Nu6GxS).
Ces rappels pour dire deux choses. La première est qu’à chaque fois, Claude apportait à ces différents travaux une qualité finalement assez rare dans les milieux militants : savoir combiner le constat le plus lucide et le plus précis - une pensée au scalpel - et notre projet de transformation sociale. Claude ne se réfugiait jamais dans une rhétorique « révolutionnariste » et nous faisait profiter de son expérience concrète tirée de son travail auprès des comités d’entreprise. Cela pouvait conduire à un certain pessimisme réaliste, auquel cependant il ne s’est jamais résigné.
La seconde est plus personnelle. En dépit de nos collaborations finalement espacées, Claude faisait partie d’un de ces cercles informels qui se créent entre militants liés par des sentiments permanents - et précieux - d’estime, de confiance et d’affection pudique. Voilà pourquoi, l’absence de Claude est une perte douloureuse, pour moi comme pour beaucoup d’autres.
Michel Husson
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Fidélité, regard ouvert
Gabriel est resté très longtemps pour moi une signature. Impossible à ne pas remarquer tant les textes étaient toujours soignés, sans concession, mais sans polémique de bas étage, n’évitant jamais les difficultés ou se camouflant derrière des slogans vides. C’est peut-être surprenant, mais ce n’est que très récemment qu’une figure (déjà malade m’avait-on dit) s’est superposée pour moi aux textes, à la signature, au pseudo. Et l’homme, le camarade, correspondait aux textes. Toujours à la recherche du débat d’idées.
S’en est suivie des échanges personnels réguliers, fouillés où les interrogations étaient plus libres forcément. Je crois que c’était un des camarades qui me donnaient le plus ce sentiment désabusé que la plage se réduit fortement où sont possibles des élaborations à la fois rigoureuses, non figées et évitant les délires post modernes si répandus aujourd’hui dans la gauche radicale.
Fidélité aux combats révolutionnaires, regard ouvert sur la marche du monde (difficultés et opportunités - fallait lire l’enthousiasme récent qu’il cherchait à faire partager quant à l’évolution de Afrique du Sud), culture immense : une perte assurément.
Samy Johsua
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Forgé le socle de ma conscience
Après cette cérémonie digne et à la hauteur de la personnalité de Claude je retourne dans la Nièvre, et je travaille pour préparer une conférence de presse locale ce soir à Nevers au sujet de l’accueil de réfugiés en France. Et je me dis que c’est la meilleure manière de continuer la lutte que Gabriel (pas que lui) m’a aidé et appris à mener.
L’École d’Amsterdam, des stages de la Ligue, et Montreuil. Tout ça a forgé le socle de ma conscience, et m’a donné de force, et on ne me l’enlèvera pas. Merci Claude.
Je ne savais pas à qui le dire, donc je te le dis à toi, Charles.
Sabine (Rosa)
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CAMPS JEUNES
Quelque chose d’exceptionnellement important
Chers ami(e)s et camarades,
L’annonce du décès de Claude m’a fortement ému. N’étant plus dans les circuits d’antan, je ne savais pas qu’il était malade. Mille mercis à ma chère camarade Penny pour m’avoir mis au courant, bien que la nouvelle était extrêmement affligeante.
Je n’oublierai jamais le moment où un certain ‘Gabriel’ venait s’occuper du ‘travail jeunes’, de l’organisation des camps d’été internationaux, des réunions du ‘secrétariat européen jeunes’ à Paris, des ‘écoles jeunes’ à Amsterdam et – au moins dans ma mémoire – de cette inoubliable école de 1992 où des ‘dirigeants jeunes en fin de carrière’ d’un peu partout dans le monde étaient mis ensemble pendant un mois avant qu’ils et elles allaient se relancer comme cadres dirigeants de leurs organisations respectives.
‘Gabriel’ avait réussi avec nous, ces jeunes, quelque chose d’exceptionnellement important. Au-delà de nos cultures et traditions d’organisation différentes, il avait su forger une vraie équipe de camarades, d’ami(e)s, qui – sans nier les spécificités nationales ou régionales – étaient capable de surmonter les différences pour vraiment se comprendre et pour réaliser un vrai travail en commun.
Pendant ces années, on a tous et toutes pu profiter de ces connaissances, de sa capacité de synthèse et on gagnait en maturité politique grâce à la confiance qu’il nous donnait. Au cours de ces années, ‘Gabriel’ était devenu pour nous beaucoup plus qu’un membre dirigeant de l’internationale, il était devenu un ami avec lequel on pouvait partager nos doutes, mais surtout aussi nos blagues. Les moments où on s’est tordu de rire avec les anecdotes amusantes qu’il savait raconter ou avec des sketch qu’on avait préparé – y compris une imitation de ‘Gabriel’ – sont innombrables.
Aujourd’hui, nous ne sommes plus tellement jeunes et Claude n’est plus parmi nous. Comme me disait à juste titre un camarade et bon ami ce matin : « Tu ne vis qu’une seule fois et tes amis ne meurent qu’une seule fois. Sautes sur le tgv et vient mercredi matin à Paris ». Hélas, cela n’a pas été possible, de là que je vous envoie ce petit mot via Penny… Juste pour vous dire que demain, dans mes pensées, je serais avec vous, pour Claude, par gratitude, par amitié, par solidarité avec ses proches, et aussi parce que sa lutte est la nôtre et parce que, où nous soyons, il faut la poursuivre.
Vincent Scheltiens
Anvers
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Bonjour
Juste un petit mot pour vous dire que je ne pourrai être là demain matin aux obsèques de Claude. Cela m’attriste mais je ne peux faire autrement. Je les trouve importants les moments de communion pour dire au revoir à quelqu’un, alors demain, malgré mon absence, je serai avec vous par les pensées.
Bisous
Flavia
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Toujours handicapé je pourrais être avec vous. Dur, dur, je l’avais eu au tél une semaine avant pour échanger sur nos soucis de santé -faible mais nickel intellectuellement- saloperie d’époque !.
Bien à vous,
Olive
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Desde México
Estimados camaradas, compartimos el dolor y la tristeza por la pérdida de tan entrañable militante evolucionario. Recordaremos siempre su compañia y sus contribuciones en la prensa de la IV Internacional. Desde México y a nombre de las organizaciones que integramos la Coordinadora Socialista Revolucionaria, reciban sus familiares y amigo/as un fraternal abrazo.
José Luis Hernández Ayala
Celular 55 9191 7210
Casa 5578 1171
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A just and great tribute
Dear Pierre,
It is always a huge loss if someone dies too young like Claude Gabriel, especially for the family and the friends. In a way also for the movement, but that’s of course very different.
I have seen Claude once. In february 1992 we had a congress of the Dutch section in Amsterdam and because there was a international meeting of the Fourth International in the IRRE at the same time it was possible that Claude came to give the greetings on behalf of the International.
I remember that Robert was very postive about Claude, both as a human being and for his political qualities.
You have given your friend a just and great tribute at Europe-Solidaire.
Greetings,
John
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Merci Pierre pour ces belles pages de témoignages de ce que nous a apporté aux unes, aux uns et aux autres Claude.
C’est une lapalissade, les histoires ne se recoupent pas mais leurs conclusions, les sentiments qu’elles nous laissent, si. Nous ne nous sommes pas trompés d’ami.
J’ai connu des hommages à des grands militants, Rosenthal, Guérin, Bensaïd. Mais quand il s’agit de quelqu’un que tu as connu, c’est à dire dont tu t’es enrichi de la pensée et de la démarche par l’échange et le partage, cela conforte le sentiment d’avoir eu le plaisir et la chance de fréquenter quelqu’un de bien qui t’aura apporté et laissé quelque chose.
Zaparucha