La chute d’Alep est une tragédie humaine et un désastre politique. Quant à ses conséquences, elles sont moins évidentes.
Une certaine real politik va inviter à un lâche soulagement, sur le thème « le pire est à présent passé », « le retour à la paix devient possible »… avec conseil à celles et ceux qui ont manifesté leur solidarité avec le peuple syrien et sa révolution de « se faire une raison », d’admettre que l’heure est venue de tourner la page.
Notre compréhension est tout autre.
L’agonie d’Alep n’est pas la fin de la guerre en Syrie. Bachar al-Assad et ses alliés russe et iranien continuent leur travail criminel, en vue de détruire toutes les forces rebelles. Ils concentrent à présent les rebelles et leurs familles à Idleb, ce qui fait craindre un assaut et des sièges dans cette zone pour en faire la prochaine Alep… Leur objectif reste d’écraser la révolution syrienne qui a surgit en 2011, pour la démocratie et la justice sociale. De son côté Daech va tirer de nouvelles forces de cet amoncellement de ruines.
Tant que Bachar restera au pouvoir, nulle solution politique ne sera possible.
Ce pourquoi la solidarité militante et internationale avec la Syrie est plus que jamais un impératif.
Le martyr d’Alep génère une onde de choc qui secoue les opinions et les consciences. Travaillons à ce que celle-ci donne à cette solidarité l’ampleur et la force qui lui ont jusqu’à présent fait défaut.
Souria Houria & Collectif « Avec la Révolution syrienne » (Alternative libertaire, CEDETIM, EELV, Émancipation, Ensemble !, NPA, Union Syndicale Solidaires, UJFP)
Les articles de la lettre traduisent la diversité des organisations parties prenantes