Dans les pays d’Asie vers lesquels nous sommes tournés, il n’y a pas eu en 2016 de nouvelle catastrophe humanitaire majeure – du moins de celles que les médias couvrent abondamment. Or, il nous est très difficile de mener une campagne large, ponctuelle, de solidarité financière en l’absence d’une mobilisation médiatique significative : nous ne sommes pas à même de « faire l’événement » par nos propres moyens.
Le besoin d’aide n’a pas diminué pour autant. Il y a les catastrophes silencieuses, dont nos médias ne parlent pas, comme le récent typhon qui a frappé aux Philippines le nord-est de Mindanao. Il y a les catastrophes sans fin dont les effets dévastateurs se font sentir dans la longue durée. Nous essayons d’adapter en conséquence notre activité.
Dans un premier temps, à partir de 2005, nous avons lancé des appels à la solidarité politique et financière en réponse à des catastrophes de grande visibilité (tremblement de terre au Cachemire, tsunami et désastre nucléaire au Japon, super typhon aux Philippines…).
Puis, nous avons créé un Fonds permanent de solidarité Asie. Son existence permet en effet d’agir immédiatement en cas de crise humanitaire en envoyant un premier versement sans avoir à attendre les résultats d’un appel aux dons. Elle permet aussi d’apporter une aide en cas de désastres non médiatisés pour lesquels il est difficile d’initier une campagne « large ». Nous ne pensions cependant pas pouvoir maintenir une aide financière dans la durée, mais sur une ou deux années seulement.
Nous essayons maintenant de pérenniser notre soutien, en direction de quatre pays (plus un) où nous avons des rapports stables de collaboration avec des mouvements progressistes « de terrain ». Il s’agit de :
• L’Indonésie en collaboration avec le mouvement Perempuan Mahardhika (Femmes libres) qui mène un travail d’aide aux ouvrières dans une région industrielle au nord de Djakarta.
• Le Bangladesh en collaboration avec les associations paysannes BKF-BKS, affiliées à la Via campesina.
• Le Pakistan en collaboration avec la Labour Education Fondation qui a un champ d’initiative multisectoriel.
• Les Philippines en collaboration avec la coalition MiHands et ses diverses composantes, qui répond aux multiples situations de crise humanitaire dans l’île méridionale de Mindanao et dans le nord de l’île de Leyte.
A ces quatre pays, nous avons ajouté la Chine continentale au début 2017 – sans savoir encore si nous allons pouvoir maintenir durablement des liens indirects, mais effectifs, avec la condition ouvrière et populaire en RPC.
L’essentiel des dons que nous avons reçus en 2016 a alimenté le Fonds permanent de solidarité – et c’est ce qui nous a permis d’assurer cette aide financière régulière. Bien entendu, nous espérons aussi pouvoir répondre de façon au moins ponctuelle à des catastrophes qui se produiraient dans d’autres pays d’Asie –, mais nous souhaitons appuyer dans la durée le travail « sans fin » de solidarité assumé par nos partenaires, au moins dans les quatre ou cinq pays mentionnés ci-dessus. A quelles conditions est-ce possible ?
• Avoir des partenaires militants pour qui les aides financières que nous pouvons offrir comptent effectivement. Comme pour ESSF, les frais de mise en œuvre sont réduits au minimum, ce qui permet d’utiliser avec efficacité des financements même modestes.
Par ailleurs, nous donnons la priorité à des partenaires qui ne reçoivent pas régulièrement des financements importants d’autres sources. Notre aide représente donc une partie significative de leur budget et son interruption aurait des conséquences concrètes pour des populations sinistrées.
• Pouvoir maintenir notre fonds permanent de solidarité à un niveau « opérationnel ». C’est pour l’heure le cas grâce à la fidélité solidaire d’un certain nombre de personnes qui y contribuent tous les ans. La situation reste cependant fragile et la poursuite de nos activités au niveau actuel n’est pas garantie : pour ce faire, il faudrait élargir le cercle des « fidèles ». De plus, notre objectif est d’augmenter l’aide, pas de nous contenter de l’état actuel des choses.
• Nourrir une culture collective de la solidarité avec l’implication d’un nombre croissant d’organisations sur tous les plans : solidarités politiques, démocratiques, humanitaires et financières. Sans cela, les initiatives concrètes que l’on pourra prendre resteront marginales, très en deçà des besoins. Ces derniers temps, ESSF a notamment pu collaborer avec la Fédération de Paris du Secours populaire ou avec l’Union syndicale Solidaires.
C’est dans cette optique qu’ESSF s’est engagée, en 2016, dans la relance du projet Intercoll, à savoir le développement d’un site Internet multilingue, offrant un « espace international commun » de collectivisation de l’information, des analyses et des activités aux mouvements sociaux (via leurs propres sites Internet).
• Moins dépendre des grands médias. L’état de détresse humanitaire est devenu une réalité quotidienne du monde présent – il se banalise. Bien souvent, les médias ne couvrent pas des situations de crise, car elles n’ont plus rien d’exceptionnel ou sont trop « lointaines ». Les moyens techniques de diffuser de façon indépendante des « alertes à la solidarité » existent, mais pour être utilisé de façon efficace, il faut que le plus grand nombre possible de mouvements les relaie activement. ESSF a envoyé un courrier à ce sujet à un éventail d’organisations – avec pour l’heure peu de réponses, il faut l’avouer. Cent fois sur le métier, nous remettrons notre ouvrage…
Pierre Rousset
ESSF
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Bilan des campagnes financières d’ESSF
En 2016 :
ESSF (article 40123), Bilan des campagnes de solidarité financière Asie menées par ESSF en 2016 :
http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article40123
Une synthèse 2005-2015 :
ESSF (article 39722), 2005-2015 : Onze ans de solidarité – un bilan des campagnes financières d’ESSF :
http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article39722
Présentation de l’activité de MiHands à Ormoc (Philippines)
ESSF (article 39505), Philippines : Trois ans après le super typhon Yolanda, la reconstruction sociale de communautés sinistrées – L’expérience de MiHands à Ormoc, dans l’île de Leyte :
http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article39505
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