LE RISIBLE COMMUNIQUÉ DE CHRISTIANE TAUBIRA À PROPOS DE LA RÉVOLTE GUYANAISE
Après s’être enfuie de la Guyane en plein mouvement de grève et alors que les barrages se multipliaient un peu partout à travers le territoire, après avoir appelé les 500 frères à « enlever leurs cagoules afin de discuter démocratiquement », Christiane TAUBIRA, critiquée de toutes parts pour avoir été longtemps ministre de la justice et n’avoir rien fait pour la Guyane, se fend aujourd’hui d’un communiqué d’une risibilité sans précédent dans les annales politiques des dernières colonies françaises d’Amérique [voir ci-dessous].
Elle commence par dire que la mobilisation en Guyane est « exemplaire » et qu’elle s’appuie sur de « réels retards structurels » en matière de santé, de sécurité, de formation etc... comme si TAUBIRA découvrait seulement maintenant lesdits retards. Comme si sa position de ministre d’Etat ne l’avait pas, durant de longues années, placée en meilleure position que tous les élus et parlementaires guyanais pour commencer à envisager des solutions à tous ces problèmes. Comme si au lieu de perdre son temps à se présenter à l’élection présidentielle française pour ne faire qu’1,5% des voix, ce qui avait causé la défaite de Lionel JOSPIN et favorisé le retour de la Droite au pouvoir en France, elle n’aurait pas mieux fait de concentrer son énergie sur sa région d’origine.
TAUBIRA poursuit dans son communiqué en relativisant le mouvement actuel de manière plus ou moins habile en rappelant toutes les mobilisations guyanaises du passé et en remontant jusqu’à 1992 c’est-à-dire il y a 15 ans !!! C’est tout juste si elle n’est pas remontée jusqu’à l’ultime combat du dernier chef amérindien, CEPEROU, contre les colons français au 18è siècle. Démagogie quand tu nous tiens ! Puis, son communiqué continue en saluant la « revendication statutaire » comme étant une « victoire de la dignité et de la responsabilité », faisant mine d’oublier que ni elle ni son parti, Walwari, n’ont été très en pointe sur cette question au cours des années écoulées. Euphémisme pour dire que ce sujet n’était absolument pas leur tasse de thé.
La fin de ce communiqué est d’un pitoyable dans la banalité qui laisse songeur : « Les Guyanais veulent travailler et veulent que leur travail ait du sens et des effets sur leur cadre de vie et l’avenir de leurs enfants ». Ce charabia, émanant d’une personne qui affiche fièrement le drapeau bleu-blanc-rouge sur sa page Facebook alors que les manifestants défilent à Cayenne, Kourou, Saint-Laurent etc., avec le drapeau guyanais vert-jaune-rouge, est révélateur de son désarroi. C. TAUBIRA ne sait pas comment rentrer en grâce auprès de ses compatriotes guyanais et s’y prend comme un manche.
Il lui reste un lot de consolation tout de même : l’affection des militants socialistes pro-HAMON de l’Hexagone où elle fait en ce moment même campagne avec ce dernier. Ils lui trouveront sans doute, en cas de victoire, une circonscription dans l’Hexagone, histoire de la recaser, ou une ville quelconque pour qu’elle en devienne la mairesse. En tout cas, fini ton bal paré-masqué, madame C. T. !...
* Montray Kreyol. Mercredi, 5 Avril, 2017 - 20:18 :
http://montraykreyol.org/article/le-risible-communique-de-christiane-taubira-a-propos-de-la-revolte-guyanaise
COMMUNIQUE DE PRESSE
Christiane Taubira
La mobilisation populaire en #Guyane est exemplaire, par sa haute tenue et sa constance.. Elle est fondée sur des retards réels dans les principaux services publics : éducation et formation ; santé ; transports publics ; services culturels ; services de sécurité.
Elle s’inscrit dans la filiation des grands mouvements précédents, en 1992, 1996 et 2008 où les Guyanais se sont saisis de sujets qui relèvent des pouvoirs publics : la survie de l’économie locale en 1992 ; la création d’un rectorat et d’une académie en 1996 ; la lutte contre la hausse des carburants et la vie chère en 2008. On pourrait y ajouter les mouvements, moins massifs mais très déterminés de 2003 et 2013, pour la création d’une Université de plein exercice.
Mais elle remonte également à une longue tradition de lutte politique et sociale.
Ces derniers jours, la revendication statutaire a recommencé à faire partie des issues possibles. C’est une victoire de la dignité et de la responsabilité. C’est en effet en créant un cadre institutionnel, plus favorable aux décisions locales, que les extraordinaires ressources agricoles, écologiques, minières, marines, et même simplement géographiques propices à l’activité spatiale, seront mises au service de la prospérité et du bien-être des habitants sur la totalité du territoire. Nous avons pour cela les ressources humaines, sur place et à l’extérieur. C’est à ce prix que les générations ne seront plus contraintes, les unes après les autres, de recommencer des combats de revendications budgétaires pour une solidarité qui relève des obligations républicaines.
Les Guyanais veulent travailler et veulent que leur travail ait du sens et des effets sur leur cadre de vie et l’avenir de leurs enfants.