9 janvier
http://lapresse.tn/component/nationals/?task=article&id=142190
Des jeunes de la campagne « fech nistanaw » (Qu’est-ce qu’on attend ?) se sont rassemblés, hier, à l’avenue Habib-Bourguiba à Tunis pour sensibiliser les gens à la nécessité de s’opposer à la loi de finances 2018, de réclamer
– la baisse des prix des produits de base
– le renoncement à la privatisation des entreprises publiques.
Ils ont appelé les citoyens à participer au mouvement de protestation qui sera organisé, vendredi, devant le siège du gouvernorat de Tunis pour soumettre les revendications sociales des habitants de la région.
Ils ont distribué le premier manifeste publié le 3 janvier 2018 à l’occasion du lancement de cette campagne sociale. Outre la réduction des prix des produits de base, le manifeste appelle à :
– garantir une couverture sociale et sanitaire aux personnes au chômage
– un logement aux familles à revenu limité,
– l’augmentation de l’allocation attribuée aux familles nécessiteuses,
– l’emploi d’un membre de chaque famille,
– la révision de la politique fiscale en fonction du revenu individuel,
– la mise en œuvre d’une stratégie nationale de lutte contre la corruption,
– la suspension de l’application de la loi de finances 2018.
– former des coordinations régionales pour réaliser ces revendications.
9 janvier
http://www.letemps.com.tn/article/106308/complot-instrumentalisation-ou-paranoïa-collective
‘Fech Nestanow ?’ (Qu’est-ce qu’on attend ?) est un collectif de jeunes – qui rappelle celui de Manich Msamah (1) – qui a réussi, à peine une semaine après sa création, à faire parler de lui et pour cause. Plusieurs jeunes de ce collectif ont été arrêtés par les forces de l’ordre pour des raisons encore inexpliquées. Bien que rapidement relâchés, l’arrestation de ces jeunes a laissé une mauvaise impression auprès du large public.
9 janvier
http://www.rfi.fr/afrique/20180109-tunisie-mort-affrontements-tebourba
Derrière ces manifestations : une campagne lancée par de jeunes activistes et intitulée « Fech Nestannew », « qu’est-ce qu’on attend ? ».
Sa principale cible : la hausse des prix, consécutive à une nouvelle loi de finances qui augmente les taxes sur certains produits. Bien que les produits de première nécessité ne soient pas concernés, cette loi agit comme un catalyseur du ras-le-bol qui agite la population. L’inflation a atteint 6,4% en 2017.
Et cette vague de mécontentement semble inquiéter le gouvernement : selon le mouvement Fech Nestannew, des dizaines de militants ont été arrêtés la semaine dernière alors qu’ils distribuaient des tracts appelant à manifester.
9 janvier
http://www.businessnews.com.tn/manifestation-a-tunis-suite-a-lappel-du-collectif-fe-nestanew,520,77193,3
Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées ce mardi 9 janvier 2018 devant le théâtre municipal de Tunis suite à l’appel à manifester du collectif Fech Nestanew.
Les manifestants ont brandi plusieurs slogans à l’instar de : « Le peuple veut l’abrogation de la Loi de finances, le peuple réclame la chute du régime, ni peur, ni crainte, le pouvoir appartient à la rue » et enfin « citoyen, travaille et persévère et donne ton salaire à Chahed ».
Une des manifestantes qui dit avoir été présente lors des contestations à Tebourba a relaté les faits « nous avons été agressés hier soir par les forces de l’ordre, mais nous ne baisserons pas les bras, nous protesterons jour et nuit contre la Loi de finances et nous manifesterons aujourd’hui dès l’enterrement du martyr Khomsi Ben Sadek Eliferni » a-t-elle indiqué.
Pendant cette manifestation, les membres du collectif Fech Nestanew ont annoncé la tenue d’une manifestation nationale le 13 janvier 2018 pour lutter contre la hausse des prix. Aussi, le collectif a communiqué l’adhésion du mouvement « Menich Msamah », qui a manifesté contre le projet de loi de réconciliation administrative et économique à leur campagne actuelle.
10 janvier
http://paroles-citoyennes.net/spip.php?breve316
Une manifestation à l’appel de plusieurs organisations de la société civile a rassemblé sans incident une centaine de personnes mardi dans le centre de la capitale Tunis.
« La pauvreté et la faim ont augmenté, oh citoyen opprimé ! », scandaient les manifestants, en majorité des jeunes.
"Nos revendications sont les suivantes :
– suspendre la loi de finances 2018,
– revenir aux prix initiaux des denrées,
– embaucher une personne de chaque famille pauvre« , a assuré Hamza Nasri, membre de la campagne »Fech Nestannew" (Qu’est-ce qu’on attend, ndlr) lancée en début d’année pour protester contre les hausses de prix.
10 janvier
« C’est l’expression du ras-le-bol généralisé de la jeunesse, des étudiants, des chômeurs face à leur marginalisation en raison de la mauvaise gestion des ressources du pays », explique Henda Chennaoui, l’une des porte-parole de la campagne « Fech Nestannew » (« Qu’est-ce qu’on attend ? » en dialecte tunisien), qui a appelé à la protestation depuis le 3 janvier.
La militante tunisoise de 34 ans, journaliste indépendante, jointe par téléphone, rappelle que des manifestations se produisent tous les ans depuis 2011 pour célébrer l’anniversaire de la révolution du jasmin.
Si le mouvement a pris une telle ampleur cette année c’est parce que la majorité de la population est touchée par la crise économique, l’augmentation des prix et la chute continue du pouvoir d’achat. « Les gens ne voient aucune lumière au bout du tunnel et les promesses ne se concrétisent pas depuis sept ans », affirme Henda Chennaoui en insistant sur « le caractère pacifique d’un mouvement citoyen qui traduit l’impatience des jeunes Tunisiens d’avoir leur part de démocratie ».
Les contestataires réclament une révision de la loi de finances, qui a augmenté la TVA et créé différentes autres taxes, ainsi qu’une meilleure couverture sociale pour les familles en difficulté et un plan de lutte contre la corruption.
La « campagne » est totalement indépendante des partis politiques, assurent les militants de Fech Nestannew, même si l’opposition soutient les revendications de la société civile.
Face à cette nouvelle mobilisation des jeunes Tunisiens, « le gouvernement est revenu à ses vieux réflexes de traiter les manifestants de terroristes et de pilleurs », juge Henda Chennaoui.
Les batailles font rage sur les réseaux sociaux massivement suivis par les Tunisiens. Aux campagnes de protestation, le ministère de l’Intérieur a répondu par un hashtag : « Ne détruis pas ton pays, la Tunisie a besoin de toi. » Pouvoir et contestataires s’accusent mutuellement des débordements de violence et des pillages des deux derniers jours. « Le terrorisme véritable est celui qui affame la population », dit un protestataire sur les réseaux sociaux.
« On n’a rien à perdre », répète Henda Chennaoui, comme les autres jeunes manifestants tunisiens, alors que les militants de la campagne « Fech Nestannew » ont appelé à manifester massivement vendredi à travers tout le pays.
10 janvier
http://lapresse.tn/component/nationals/index.php?option=com_nationals&task=article&id=142244
les membres de la campagne « Fech Nestanaou », et l’Union générale des étudiants de Tunisie, ont organisé un sit-in devant le théâtre de Tunis, suivi d’une marche à l’avenue Habib-Bourguiba en direction du ministère de l’Intérieur pour revendiquer l’annulation de la loi de finances 2018.
Les participants à ce sit-in ont appelé à retirer la loi de finances et à la remplacer par une autre loi qui prend en considération le pouvoir d’achat des classes sociales dépourvue et moyenne.
Selon l’activiste et coordinateur de la campagne, Wael Naouar, ce sit-in a pour objectif d’annoncer la poursuite des protestations contre la loi de finances 2018, la politique des arrestations et la hausse des prix.
Pour Anis Harrathi, membre de la campagne, la politique discriminatoire contre les pauvres est la cause de l’émergence de ces mouvements de protestation, affirmant la poursuite des hostilités lors des prochains jours jusqu’à satisfaction des revendications, estimant que cette loi a été adoptée pour satisfaire le FMI.
10 janvier
http://paroles-citoyennes.net/spip.php?breve316
Une manifestation à l’appel de plusieurs organisations de la société civile a rassemblé sans incident une centaine de personnes mardi dans le centre de la capitale Tunis.
« La pauvreté et la faim ont augmenté, oh citoyen opprimé ! », scandaient les manifestants, en majorité des jeunes.
"Nos revendications sont les suivantes :
– suspendre la loi de finances 2018,
– revenir aux prix initiaux des denrées,
– embaucher une personne de chaque famille pauvre« , a assuré Hamza Nasri, membre de la campagne »Fech Nestannew" (Qu’est-ce qu’on attend, ndlr) lancée en début d’année pour protester contre les hausses de prix.
Mise à jour du 11 janvier
Qui sont les militants de « Fech Nestanew », qui mobilise contre la vie chère en Tunisie ? (D’après des extraits réaménagés d’un article de Syrine Attia)
http://paroles-citoyennes.net/spip.php?article756
« Ce sont les jeunes de la révolution qui ont pris l’habitude d’agir sur le terrain qui mènent cette campagne »
À l’instar d’autres campagnes tels que « Manich Msamah » (1), créée dans le but de s’opposer au très polémique projet de loi de réconciliation nationale, ou encore la campagne « Mansinekomch » (« On ne vous a pas oublié », en français) en soutien aux martyrs et aux blessés de la révolution, cette campagne a été initiée par un groupe de jeunes qui ont choisi la rue pour interpeller le gouvernement.
Les militants de « Fech Nestanew ? » présentent le mouvement comme une campagne citoyenne sans leader. « Notre structure est horizontale », affirme ainsi l’une de ses porte-paroles, Henda Chennaoui. Journaliste indépendante de 34 ans, elle décrit le mouvement comme « essentiellement formée par des jeunes », dont des chômeurs.
(NB : Wael Naouar, un autre porte-parole de la campagne, se reconnait par ailleurs dans le Front Populaire).
Cette initiative a aussi réussi à réunir des jeunes venant de toutes les classes sociales et de différentes régions du pays. Elle trouve ainsi un écho dans des villes telles que Gafsa (sud-ouest), Sfax (est), Tabarka (nord-ouest)… « Ce sont les jeunes de la révolution qui ont pris l’habitude d’agir sur le terrain qui mènent cette campagne », résume Henda.
Toutefois, si elle se revendique sans structure horizontale, la campagne s’organise à travers sa page Facebook, sur laquelle sont diffusés les appels aux différentes actions.
Le mouvement a obtenu le soutien de plusieurs partis d’opposition, dont le Front Populaire ou encore le parti Al-Joumhouri, mais est aussi appuyé par des acteurs de la société civile hostiles au pouvoir.
Obtenir l’abrogation de la loi de Finances 2018
La première revendication est l’abrogation de la loi de Finances 2018. Pour les militants de « Fech Nestanew », cette loi exacerbe les problèmes de gouvernance. Ils jugent illégitime la politique d’austérité mise en place par le gouvernement Chahed : « Ce n’est pas au peuple tunisien de payer le prix de la mauvaise gestion et de la corruption et de la faillite politique », proteste Henda.
En cas de fin de non-recevoir des autorités, les porte-parole du mouvement menacent de hausser le ton, mais assurent se refuser à avoir recours à la violence. « Notre campagne est pacifiste et les autorités tentent de nous faire passer pour des casseurs et de réduire notre message à des scènes de pillage. En faisant cela, ils ne feront qu’augmenter la colère de la rue et nous finirons par demander leur départ », assène Wael Naouar.
Pour ce mouvement, les dirigeants n’ont pas tiré les leçons de la révolution de 2011, déclenchée par des manifestations ayant pour fondement des raisons économique.
Henda Chennaoui. :« La rhétorique de Youssef Chahed concernant les manifestations de nuit, me rappelle étrangement celle de Ben Ali en décembre 2010 », surenchérit la militante.
Wael Naouar : « Si cette situation continue, ce sera peut-être bientôt : du pain, de l’eau et pas de Nidaa et d’Ennahdha », conclut le porte parole. Un écho au célèbre slogan de la révolution tunisienne : « Du pain, de l’eau et pas de Ben Ali. »
La manifestation du dimanche 7 janvier
Une des premières manifestations, une marche organisée sur le Boulevard Bourguiba de Tunis dans la soirée du dimanche 7 janvier, avait pour mot d’ordre principal la hausse des prix, mais aussi la libération des militants arrêtés.
Le premier moyen d’action utilisé a été la distribution de tracts, avec l’objectif déclaré d’enclencher le débat directement avec la population. « Nous voulions interpeller la population sur la nécessité de se mobiliser. Ainsi, nous avons pu collecter les demandes de chaque quartier, nous disposons aujourd’hui de plusieurs documents comportant des demandes sociales spécifiques suites à ces opérations de tractage », explique Henda Chennaoui.
Une méthode des « cahiers de doléances » similaire à celle observée dans la ville marocaine de Jérada, théâtre d’une forte contestation populaire depuis la mort accidentelle de deux mineurs le 22 décembre. La population s’y est organisée sans le recours aux cadres traditionnels (partis, syndicats, etc.) pour élaborer la liste des revendications.
Autre moyen d’action du mouvement : les tags relayant les slogans « Fech Nestanew ? ». Ce type d’action s’est fait de manière spontanée par les militants d’après les deux portes-paroles.
« Plus de cinquante de nos membres ont été arrêtés lors d’opérations de tracts ou bien encore en taguant les murs de la ville de nos messages.
L’accélération du calendrier de mobilisation
Le premier communiqué de « Fech Nestanew » appelait à un premier rassemblement devant les sièges des différents gouvernorats du pays le 12 janvier prochain.
C’est la répression qui nous a poussés plus tôt dans la rue » assure Wael Naouar.
Une autre manifestation a été lancée à l’appel de « Fech Nestanew » à Tunis, en réaction à la mort d’un manifestant à Tébourba lundi 8.
L’organisation d’un « rassemblement national » devant l’une des institution de l’État est également en préparation, selon Wael Naouar.
12 janvier : Qui est derrière la campagne « Fech Nestannew » ?
En quelques jours, la campagne « Fech Nestannew » est parvenue à mobiliser dans toutes les régions du pays contre la hausse des prix et la nouvelle loi de Finances. Mais qui est à l’origine de cette campagne ? Et que veulent ses militants ?
Perrine Massy
Si le mécontentement est bien réel, les manifestations de ces derniers jours en Tunisie ne sont pas pour autant spontanées. Elles sont le résultat d’une campagne lancée par des activistes jeunes mais expérimentés et proches du terrain : « Fech Nestannew ? » (« Qu’est-ce qu’on attend ? », en dialecte tunisien). Comprenez : qu’est-ce qu’on attend pour protester ?
« Fech Nestannew » n’est ni un parti, ni une association : il s’agit d’un mouvement plutôt horizontal, qui dispose de relais dans toutes les régions du pays. Parmi les militants qui l’ont fondé : des activistes indépendants, d’anciens blogueurs très actifs pendant la révolution de 2011, des membres de parti de gauche comme le Front populaire, ou encore des syndicalistes étudiants.
« Nous nous sommes réunis, et avons décidé de lancer la campagne le 3 janvier 2018, à une date symbolique : celle de la commémoration des émeutes du pain de 1984 », raconte Henda Chennaoui, journaliste indépendante de 34 ans et porte-parole de la campagne.
Les militants taguent le slogan « Fech Nestannew » sur les murs de plusieurs villes, et arpentent les quartiers populaires de toutes les villes du pays pour distribuer des tracts appelant à protester contre la loi de finances 2018, leur principale cible.
« Dès le départ, c’était très clair pour nous : notre revendication est précise, c’est l’abrogation de cette loi de finances qui impose des mesures d’austérité et vise les plus pauvres, ceux qui ont déjà fait tous les sacrifices depuis la révolution », explique Henda Chennaoui.
En appelant à manifester contre cette loi à haute portée symbolique, et en s’attaquant au préoccupations quotidiennes des Tunisiens, la stratégie de « Fech Nestannew » porte rapidement ses fruits. Très vite, la campagne gagne de nombreux soutiens sur les réseaux sociaux et sur le terrain.
Un succès immédiat
« Beaucoup d’entre nous avions fait partie auparavant de la campagne « Manich Msameh » ( “je ne pardonne pas” - note 1). Et nous n’avions pas eu ce succès immédiat et populaire à l’époque. Le sujet était peut-être moins évident, trop politique. Cette fois c’est différent », raconte la porte-parole.
Une première manifestation de Fech Nestannew a lieu à Tunis, le dimanche 7 janvier, sur l’avenue Bourguiba, et est réprimée par la police qui disperse les manifestants. À ce moment-là, plusieurs activistes de la campagne ont déjà été arrêtés par la police alors qu’ils distribuaient des tracts.
« Les autorités n’ont pas l’habitude de ce mode d’action, sourit doucement Henda Chennaoui. Ils n’avaient jamais vu des gens distribuer des tracts comme cela dans les quartiers populaires. C’est nouveau ici. »
La réaction des autorités trahit en tout cas l’inquiétude du pouvoir face à ce mouvement de protestation, récent mais déjà influent. Très vite les manifestations se multiplient à travers le pays et dégénèrent plusieurs nuits d’affilée en affrontements avec les forces de l’ordre. Un manifestant est tué à Tebourba, près de Tunis, le 8 janvier. À Thala, près de la frontière algérienne, un poste de la garde nationale est attaqué dans la nuit 10 au 11 janvier. Le 11 janvier le ministère de l’Intérieur a communiqué le bilan de ces jours de colère : 70 policiers blessés et plus de 600 arrestations. L’armée a annoncé avoir déployé des hommes pour protéger les principaux bâtiments publics et gouvernementaux.
Si toutes les manifestations ne sont pas violentes, le chef du gouvernement Youssef Chahed a fustigé les « casseurs », et accusé l’extrême gauche et des mouvements mafieux d’être derrière les protestations.
« Franchement, discréditer les manifestants avec des théories du complot, ça rappelle les déclarations de Ben Ali à l’époque de la révolution ! », s’exclame Henda Chennaoui.
« Je n’encourage pas les violences bien sûr, poursuit-elle. Mais il y a des jeunes qui se retrouvent sans avenir, sans perspective, enfermés dans leur quartier, et pour qui il s’agit aussi d’une façon de s’exprimer. C’est inévitable lors de mouvements de protestations. »
« Renverser le rapport de force »
Mais cette fois, l’objectif n’est pas le renversement du régime ou un changement de gouvernement : « À quoi cela servirait-il ? », soupire la jeune femme.
« Personnellement je vois plutôt cela comme la continuité de la révolution, explique Henda Chennaoui. Il y a eu une transition politique, avec des élections libres. Maintenant, nous attendons le changement économique que nous réclamons depuis le début ! Il est temps de réaliser les objectifs de justice sociale de la révolution. Nos dirigeants n’ont plus d’excuse. On va leur mettre la pression : il faut renverser le rapport de force. »
Med Dhia Hammami, un analyste politique qui suit de très près les mouvements sociaux, reconnaît que la campagne « Fech Nestannew » est « très structurée, avec une stratégie bien précise ». Et surtout, contrairement à d’autres mouvements sociaux qui ont pu éclater ces dernières années, comme souvent au mois de janvier, elle arrive à un moment où la confiance semble particulièrement rompue entre les Tunisiens et leurs dirigeants. « Il y a un très grand désenchantement vis-à-vis de l’élite politique », résume-t-il.
Alors que d’importantes manifestations sont prévues le vendredi 12 janvier dans tout le pays à l’appel de « Fech Nestannew », Henda Chennaoui se dit « déterminée » : « Nous avons une dizaine de militants qui sont toujours détenus. J’espère que les manifestations vont attirer du monde, mais je m’attends de toute façon à une répression de la part du pouvoir. »
Note :
1. Concernant la campagne Manich Msamah, voir en particulier les propos de Samar Tlili :
http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article36458.
D’autres articles à son sujet sont disponibles sur ce site :
http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article35780
http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article35827
http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article35989
http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article36012
http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article35870
http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article36012