Chômage à 27,1 %, violences quotidiennes, manque criant d’infrastructures et pression migratoire : depuis plus de trois semaines, le département de Mayotte fait face à un large mouvement de contestation face à ces problématiques sociales. Onze points de barrage ont été comptabilisés dans toute l’île et la venue de la ministre des Outre-mer, Annick Girardin, n’a pas apaisé la situation.
Géographiquement, Mayotte est l’une des quatre îles de l’archipel des Comores (avec Ngazidja, Ndzuani et Mwali), qui a proclamé son indépendance en 1974 alors que Mayotte choisissait de rester française à 63 %. Aujourd’hui, l’immigration massive venue des îles voisines est l’un des problèmes mis en avant par les manifestants. À cela, le journal comorien Al-watwan répond, dans un édito du 14 mars, que la France est entièrement responsable de la mauvaise situation de Mayotte : “S’il n’y avait pas la présence illégale de la France, il n’y aurait pas, sur l’île comorienne de Mayotte, de dizaines de centaines d’enfants de la rue comme il n’y en a pas à Ngazidja, à Ndzuani et à Mwali.”
"S’il n’y avait pas la France, il n’y aurait pas une insécurité record comme il n’y en a pas à Ngazidja, à Ndzuani et à Mwali.”
D’après le principal quotidien de l’archipel, les autorités françaises sont aussi responsables des tensions entre migrants et Mahorais. “S’il n’y avait pas la présence illégale de la France, il n’y aurait pas sur l’île comorienne des jeunes prêts à voler, à humilier d’autres jeunes, Comoriens comme eux, parce qu’ils sont venus habiter sur ‘leurs’ îles’”, assure la publication, qui rejette le statut français de Mayotte.
Pour cela, Al-watwan s’appuie principalement sur l’ONU, qui n’a jamais reconnu la partition politique de l’archipel des Comores. D’après le journal, il s’agit donc d’une “occupation illégale” du territoire par la France, “un pays [qui] viole le droit international et ne veut pas se plier à la volonté du concert des Nations, plus de quarante années durant”.
“S’il n’y avait pas la présence illégale de la France, il n’y aurait pas, annuellement, entre Ndzuwani et Mayotte – ce territoire marin du seul et même pays – des centaines de morts noyés tout simplement parce qu’ils voulaient se rendre d’un point à un autre de leur pays en paix.”
Courrier International
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