La manifestation du 19 avril a été une réussite du point de vue de la jeunesse : elle a concrétisé, avec de beaux cortèges étudiants, animés non pas par des « professionnels du désordre » mais par des milliers d’étudiants opposés à la LORE, l’explosion du nombre de jeunes dans les assemblées générales. De nombreuses universités sont bloquées et/ou occupées pacifiquement.
Mais le gouvernement a peur de cette mobilisation, qui peut encourager les mobilisation des cheminots, des jeunes et des salariés contre l’ensemble des attaques que subissent les classes populaires.
Le gouvernement a donc fait attaquer les cortèges étudiants hier. De nombreux étudiants ont été blessés par des grenades de désencerclement (6 étudiants de Jussieu notamment), et les CRS s’introduisaient à l’intérieur des cortèges afin de disperser les jeunes, de leur faire peur, sans parler des dizaines de grenades lacrymogènes qui ont été envoyées. Partout, les étudiants commencent donc à discuter de la nécessité de structurer des services d’ordre pour se défendre.
Ce matin, à Tolbiac, après les déclarations mensongères et loufoques du président Haddad visant à discréditer les étudiants et personnels mobilisés de son université, la police est intervenue pour tenter de casser militairement un pilier de la mobilisation. 4 étudiants ont été hospitalisés [1], d’autres ont été interpelés, le site de France Inter rapporte des violences contre une les dizaines de jeunes qui dormaient dans la fac. Des dizaines de personnes sont encerclés par la police devant Tolbiac.
Nous appelons à venir dès maintenant pour s’opposer à l’intervention, et massivement à 12h au rassemblement de soutien et à la conférence de presse qui auront lieu à Tolbiac. Nous exigeons l’arrêt des violences policières et refusons la dérive autoritaire, antidémocratique de Macron et son gouvernement.
NPA, Montreuil, le 20 avril 2018
La fac d’Avignon mobilisée !
Les étudiants de l’Université d’Avignon ont mis du temps à se mobiliser contre la loi O.R.E qui organise l’exclusion des classes populaires à l’université. Mais ces dernières semaines, la dynamique s’est enclenchée et nous étions près d’une centaine en A.G. ce midi du jeudi 18 avril.
Alors que l’AG venait de voter l’occupation d’un amphi pour le lendemain matin, l’administration est venue prévenir que de toute façon, tous les amphis seraient fermés à clef dès l’ouverture. L’AG a donc décidé à l’unanimité moins une voix… d’avancer l’occupation au soir ! Dès 17h, une trentaine d’étudiants et quelques personnels commençaient à décorer le plus grand amphithéâtre de l’université et à débattre des différents moyens d’inviter les autres secteurs en lutte.
Les étudiants en lutte étaient joyeux et fiers de passer à un niveau supérieur de la mobilisation. On pouvait entendre des “Enfin ! Ca ressemble à une vraie fac !”. Mais assez rapidement, le directeur général des services (anciennement secrétaire général) est venu lire l’arrêté que la présidence venait de prendre : fermeture administrative jusqu’à lundi (reconductible).
Il a cru bon d’ajouter “je ne suis pas contre que vous vous exprimiez, mais ce n’est pas comme ça qu’on se fait entendre”. Je lui ai lancé “ne restez pas dans la contestation ! Faites des propositions... et l’AG décidera !”. Mais il est parti précipitamment avec son équipe. La fermeture administrative est évidemment un coup dur pour la mobilisation. Mais c’est aussi un risque important pour la présidence. Car tout le monde sait bien que l’occupation était pacifique, qu’il n’y avait aucun risque de violence ou de dégradation. C’est la présidence qui bloque la fac. La chienlit c’est lui… A l’heure où j’écris, l’amphi est toujours occupé et les personnels de la fac se retrouvent en manif le 19.
* Créé le Jeudi 19 avril 2018, mise à jour Jeudi 19 avril 2018, 09:56 :
https://npa2009.org/actualite/jeunesse/la-fac-davignon-mobilisee