Une centaine de personnes se sont rassemblées, mardi 25 septembre, devant le siège de l’ambassade du Nicaragua en France à l’appel du Collectif de solidarité avec le peuple du Nicaragua (CSPN). Elles avaient l’intention de remettre un courrier à l’ambassadrice réclamant la fin de la répression (assassinats, emprisonnements, disparitions, tortures) ainsi que la lettre signée par 300 personnes publiée en France au mois de juillet dénonçant cette situation.
Elles ont trouvé porte close. Tout comme les féministes espagnoles qui, le même jour, essayaient de remettre un appel à l’ambassade de Madrid en solidarité avec les femmes nicaraguayennes.
Une lettre de la coordination des mouvements sociaux au Nicaragua (Articulacion de movimientos sociales y OSC) adressée à la solidarité a été lue (voir traduction ci-jointe). Après les interventions du représentant du Collectif de solidarité, celle d’Amnesty International et de la centrale syndicale Solidaires, des signataires de la lettre des 300 appartenant au NPA, au Parti de gauche, à Ensemble, ont tenu à intervenir aussi pour dénoncer les atteintes aux droits humains et appeler à la solidarité avec le mouvement populaire.
L’ambassade, qui n’était pas aussi vide que l’avaient prétendu les autorités nicaraguayennes, a laissé soudain sortir quelques individus munis de drapeaux du FSLN et traitant les manifestants d’« assassins ». Cette farce, digne des pires régimes dictatoriaux, montre encore une fois la conception du gouvernement Ortega-Murillo du dialogue et de la démocratie. Même à l’étranger, le pouvoir nicaraguayen tente d’étouffer l’opposition.
Le CSPN remercie les participants à ce rassemblement. D’autres actions de solidarité seront organisées dans les jours qui viennent.
Collectif de solidarité avec le peuple du Nicaragua (CSPN), Paris, le 26 septembre 2018
Appel à rassemblement
Mardi 25 septembre à 18h30 devant l’Ambassade du Nicaragua en France, 34, avenue Bugeaud - Paris 16e (M° : Victor-Hugo)
Depuis le mois d’avril et le début du mouvement populaire contre le gouvernement Ortega au Nicaragua, les organisations internationales et des droits humains ont recensé plus de 300 morts, 2 000 blessés, 300 personnes arrêtées (des manifestants, de jeunes étudiants, des responsables sandinistes, dont un ancien héros de la révolution, le colonel à la retraite Carlos Brenes). Des cas de séquestrésdisparus ont également été signalés. Une terrible répression s’abat sur la population et notamment sur les responsables étudiants et paysans, le gouvernement Ortega ayant recours, en plus de la police, à des groupes paramilitaires très bien organisés et équipés d’armes de guerre.
Des dizaines de milliers de Nicaraguayens ont, comme aux heures les plus sombres de la dictature somoziste, dans les années 1970, pris le chemin de l’exil vers le Costa Rica voisin, notamment. La torture serait, selon les témoignages, utilisée dans les interrogatoires.
En juillet, plus de 300 personnes, ami.e.s du Nicaragua, anciens militant.e.s de la solidarité avec la révolution sandiniste, militant.e.s associatif.ve.s, politiques et syndicaux ont signé un appel exigeant l’arrêt des violences, une enquête internationale sur la répression et les crimes commis et des sanctions contre leurs responsables, la démission du gouvernement actuel et de la direction de la police, la formation d’un gouvernement de transition avec une large participation des mouvements sociaux et l’organisation d’élections libres. La répression du mouvement social s’est accentuée au cours des deux derniers mois.
Nous exigeons :
– l’abrogation de la loi antiterroriste adoptée en juillet ;
– la libération immédiate des prisonniers politiques ;
– la réapparition des disparus ;
– la fin de la répression ;
– et l’abandon des poursuites judiciaires contre les représentants du mouvement social.
Collectif de solidarité avec le peuple du Nicaragua (CSPN), 17 septembre 2018
(solidarite.peuple.nicaragua gmail.com)