Le journal de la capitale américaine rappelle que Trump avait jusque-là “apporté son soutien verbal à une mission de paix onusienne, mais avait continué de soutenir” les Saoudiens par le biais du renseignement et la fourniture d’armes.
“Désormais, avec un Congrès où l’humeur plaide pour l’arrêt de toute assistance américaine, l’administration Trump pose les paramètres pour une désescalade.” Toutefois, ces paramètres restent plutôt favorables aux Saoudiens. Car Washington ne veut pas qu’un cessez-le-feu apparaisse comme une victoire pour les Houthis, qui contrôlent toujours de larges pans du Yémen, notamment la capitale. Ainsi, selon le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo, “les Houthis doivent d’abord cesser leurs tirs de missiles contre l’Arabie Saoudite et, par la suite, les frappes saoudiennes doivent cesser dans toutes les zones habitées”.
Certes, les Houthis ne font pas preuve d’une réelle volonté à engager un processus politique, explique le journal. Mais les Saoudiens non plus ne semblent guère sérieux quand ils se disent ouverts à des négociations : “Leurs atermoiements au sujet du Yémen sont étrangement semblables à ceux qu’on a pu constater autour de l’affaire Khashoggi. Après avoir largué une bombe sur un bus scolaire [en août, faisant des dizaines de victimes], ils ont d’abord affirmé qu’ils avaient visé une cible légitime, puis qu’il s’agissait d’un accident, puis qu’ils étaient eux-mêmes victimes d’une cabale internationale montée de toutes pièces autour de cette attaque, et enfin que c’était la faute à des ‘éléments incontrôlés’, en promettant une enquête et la punition des responsables.”
Il en va de même aujourd’hui, selon le site d’opposition Al-Khaleej Online (“Le Golfe en ligne”), qui titre : “La coalition saoudo-émiratie passe outre aux appels à l’arrêt de la guerre en lançant trente raids aériens sur Sanaa.” L’information est corroborée par le quotidien saoudien Al-Riyadh, dont le site titre sur “la destruction de sites de lancement de roquettes et de drones appartenant aux Houthis”, sur une base militaire qui jouxte l’aéroport civil de la capitale yéménite, Sanaa, aux mains des Houthis.
De même, le journal émirati Al-Ittihad rapporte des raids aériens dans la soirée du jeudi 1er novembre autour de Hodeida, sur la mer Rouge, et annonce des “renforts énormes” pour une nouvelle offensive sur cette ville où se situe un port stratégique. Pas moins de 10 000 hommes supplémentaires y seront envoyés, selon The National, autre journal émirati.
Courrier International
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