Ce titre est à la fois vrai et faux. Faux, parce que les membres de la Fédération des femmes du Québec (FFQ) ne représentent pas les « féministes du Québec ». Vrai, parce que dans son ensemble la société québécoise et les féministes, DE GAUCHE COMME DE DROITE, appuient largement la laïcité de l’État, incluant le non affichage de signes religieux par les employé-es de l’État.
L’article donne le ton des débats au Québec sur la laïcité et illustre le clivage entre le monde anglo-saxon et la société québécoise francophone qui se bat pour obtenir une loi sur la laïcité depuis des décennies et non pas, comme bien des jeunes le pensent, depuis l’arrivée d’une immigration importante en provenance des pays musulmans.
Rappelons que le concept de laïcité n’existe pas en anglais. Et en tant que groupe dominant au Canada, les anglosaxons entendent bien imposer leur vision du monde, communautariste, pro libertés individuelles sans égard au bien commun. L’auteure de cet article, Toula Drimonis, est un pur produit des universités anglosaxonnes, qui taxent de racisme toute velléité de laïcité.
La FFQ, longtemps un organisme féministe, n’est plus considéré comme tel par l’ensemble des Québécoises. L’influence de certains lobbys, dont celui de la légalisation/décriminalisation de la prostitution et un autre, pro voile, se devine facilement dans la composition de ses divers Conseils d’administration depuis des années. L’argument de l’analyse « intersectionnelle » n’est souvent qu’un prétexte, comme on le constate avec la position pro travail du sexe dans lequel sont pourtant prisonnières une majorité de femmes démunies, pauvres, migrantes et immigrantes, autochtones, racisées. Malgré cette évidence, la FFQ n’a utilisé qu’une seule grille d’analyse : Mon choix, c’est mon droit. Les femmes et les hommes du Québec ne se sont dupes : ils refusent massivement de reconnaitre le « travail du sexe ». C’est cette position que défend d’ailleurs le groupe féministe Pour les droits des femmes du Québec (PDF Québec) qui travaille dans une perspective abolitionniste.
Quant au vote sur le voile, la résolution était tellement mal ficelée que les membres qui ont encore un peu d’analyse ont préféré faire reporter le vote. En 2009, lors d’un premier vote de la FFQ sur l’affichage de signes religieux par les employé-es des services publics, les femmes présentes avaient pu constater que le CA avait décidé du résultat du vote avant même la consultation des membres.
Il faut également savoir que la FFQ appuie activement la contestation de l’interdiction du niqab dans les services publics. En effet, une femme québécoise convertie à l’islam poursuit actuellement le gouvernement du Québec, avec l’aide de deux associations basées en Ontario, le National Council of Canadian Muslims (NCCM) et la Corporation of the Canadian Civil Liberties Association dans le but de contrer l’interdiction du niqab lorsqu’on donne ou reçoit un service public.
La pensée de la FFQ se rapproche de plus en plus de celle du Parti des indigènes de la République, bien connu en France. Leur défense du communautarisme sous prétexte de lutte antiraciste ou anticolonialiste n’est en fait qu’une autre version de l’idéologie du dominant mondial, le néolibéralisme anglo-saxon.
Diane Guilbault
Présidente
Pour les droits des femmes du Québec (PDF Québec)