Cette photo, prise au parc des beaumonts (Montreuil, 93) est-elle celle d’un ancien nid, haut-perché, dégradé, de frelons asiatiques ? Réponse positive de l’association Abeilles Paysannes à qui Bérénice Cahard (Est Ensemble [1]) l’a fait suivre.
Nid dégradé de frelon asiatique, parc des Beaumonts, 25 février 2019. Cliché Pierre Rousset.
Ce nid de frelon asiatique datant de l’année passée n’est plus néfaste.
Note d’information sur le nid de frelon asiatique
Il s’agit bien d’un nid de 2018 qui est dégradé par les oiseaux et par les intempéries.
Durant l’hiver si le nid n’a pas été détruit et retiré, il reste en place puis se dégrade sous l’effet de la pluie, de la neige, du vent et des animaux (ils sont assez costauds par rapport à des nids de nos espèces communes).
Les oiseaux sont généralement les premiers à s’y attaquer dés l’automne lorsque le nid n’est plus agressif, et/ou qu’il n’y reste que quelques ouvrières en fin de vie.
Les pies, les corneilles s’y attaquent plus franchement en attaquant l’enveloppe extérieur, puis les mésanges et quelques autres passereaux viennent s’y promener pour se nourrir des restes des dernières larves qui y sont mortes et divers dépôts nutritifs.
Il faut s’habituer à voir ce type de nids qui vont désormais « fleurir » tous les ans et feront parti « du paysage ».
Le seul problème majeur, c’est lorsque les nids sont gazés à la permétrine et laissés en place.
Les oiseaux s’y attaquent pendant l’automne et l’hiver et s’empoisonnent. Les nids gazés finissent toujours par tomber et empoisonnent également le sol et les eaux.
Il n’existe aucun pesticide biologique pour le moment, donc toute méthode de lutte classique impose un retrait complet des nids et bouts de nids au sol, avec obligation de les incinérer en filière spécialisée en produits toxiques.
Concernant la réoccupation d’un nid, il faut savoir que dans la biologie de tous les frelons du monde qui ont un cycle annuel, aucun nid n’est réutilisé d’une année à l’autre.
Les fondatrices n’hivernent pas non plus dans ces nids car elles suivent un principe de dispersion de l’espèce et s’éloignent pour aller fonder une autre communauté au printemps suivant, en maximisant ainsi la survie de l’espèce, même si cette dispersion n’est que de quelques centaines de mètres.
Pour rappel pour différencier une ouvrière frelon d’une fondatrice, seule une dissection permet de déterminer leur statue de chacune. une autre méthode est de les peser (une reine fait du gras pour passer l’hiver).
A l’oeil nu on ne peut en aucun cas faire la différence, contrairement à ce qu’on peut lire sur internet.
C’est pour cela qu’une grande confusion règne sur la présence éventuelle de fondatrice dans les nids « morts » l’hiver.
Il n’est pas exclu de retrouver des fondatrices dans un nid l’hiver, mais cela n’est pas un cas normal pour la colonie, probablement plus un « loupé » de la biologie.
Par contre, si l’emplacement d’un nid est extrêmement favorable à l’espèce, il est possible que d’autres nids s’y réimplantent d’une année sur l’autre.
Dans ce cas, ce seront de nouveaux nids, avec une nouvelle colonie.
J’espère avoir pu répondre à votre questionnement.
N’hésitez pas si vous avez d’autres questions.
Cordialement,
Charlotte Chiarelli
Abeilles Paysannes
Le Muséum national d’Histoire naturelle a sur son site un lien consacré au frelon asiatique :
http://frelonasiatique.mnhn.fr/