Une loi de 1953 interdisait l’avortement en Corée du Sud. Selon le Korea Joongang Daily, elle punissait à la fois les femmes et les médecins. En effet l’article 269 du code pénal stipulait qu’“une femme qui se fait avorter en consommant des médicaments ou par d’autres moyens est passible d’une peine de prison maximale d’un an ou d’une amende maximale de 2 millions de wons [1 500 euros]”. Par ailleurs, selon l’article 270, “un médecin, une sage-femme ou un pharmacien qui provoque la fausse couche d’une femme à sa demande ou avec son consentement est passible d’une peine d’emprisonnement maximale de deux ans”.
Seules exceptions : le viol, l’inceste ou s’il y a un risque pour la mère. Tout est parti d’une requête déposée à l’encontre d’un médecin, poursuivi pour avoir pratiqué 69 interruptions volontaires de grossesse de 2013 à 2015, explique le quotidien sud-coréen. Le praticien a demandé au tribunal de se prononcer sur la constitutionnalité des deux clauses légales interdisant l’avortement. Et la Cour constitutionnelle a tranché. Elle a ordonné l’amendement, d’ici la fin de l’année, de la loi de 1953. “L’interdiction de l’avortement limite le droit des femmes à accomplir leur propre destin et viole leur droit à la santé en restreignant leur accès à des procédures sûres en temps opportun”, a-t-elle écrit dans un communiqué.
Si cette annonce a provoqué des scènes de joie dans la rue, la communauté catholique sud-coréenne a elle exprimé ses préoccupations, raconte le Korea Joongang Daily. La Conférence des évêques catholiques de Corée a publié jeudi une déclaration critiquant cette décision. “Elle prive le fœtus de son droit à la vie, alors qu’il est un être humain respectable dès sa conception mais incapable de se défendre”, a déclaré l’archevêque Hyginus Kim Hee-joong, président du groupe des dirigeants catholiques. “Elle fait également porter aux femmes la responsabilité des grossesses non désirées, tout en épargnant les hommes.”
Fondé en 1965, “Le Quotidien du centre” affiche des tendances politiques conservatrices modérées qui lui valent nombre de lecteurs de la classe moyenne sud-coréenne. Outre la publication de l’édition en coréen de Newsweek, le journal
JoongAng Ilbo
Ser Myo-Ja
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