Les principales mesures frappent les chômeurEs, avec d’abord le durcissement des conditions d’accès à l’assurance chômage par la modification de la durée d’affiliation. Il faudra avoir travaillé 6 mois sur une période de 24 mois au lieu de 4 mois sur une période de 28 mois. Cette seule réforme va exclure de l’assurance chômage plusieurs centaines de milliers de chômeurEs. Les jeunes vont être massivement touchés, retardant encore l’accès à l’indemnisation et excluant du chômage celles et ceux qui travaillaient pendant la période estivale. Les conditions de « rechargement » des droits seront également durcies : il faudra avoir travaillé six mois au lieu d’un mois pendant sa période de chômage pour voir son indemnisation prolongée d’autant.
Les demandeurEs d’emploi qui avaient un revenu de travail supérieur à 4 500 euros brut par mois verront leur indemnisation réduite de 30 % à partir du septième mois. Cette mesure, qui ne concerne pas les chômeurEs de plus de 57 ans, sera appliquée jusqu’à un plancher d’indemnisation de 2 261 euros net.
Pour tenter de donner le change, le gouvernement a fait deux annonces. Un bonus-malus sera appliqué dans sept secteurs, « abusant » des contrats précaires : l’hébergement et la restauration, l’agroalimentaire, l’eau et les déchets, la plasturgie ou encore le bois et papier, avec une taxe par CDD d’usage dont le montant sera de 10 euros. Le bâtiment et la santé, deux gros secteurs utilisant beaucoup de CDD, échappent à la mesure. Et l’on annonce que plus de 1 000 nouveaux conseillerEs Pôle emploi seraient recrutés pour mettre en place de nouveaux services d’accompagnement public… soit à peine davantage que les 800 équivalents temps plein supprimés par le gouvernement en 2018.
Des mesures qui ne changeront rien à une situation où, aujourd’hui, moins d’un chômeurE sur deux est indemnisé, et plus de 6,5 millions de chômeurEs et précaires sont inscritEs à Pôle emploi, soit 25 % de la population active.
Robert Pelletier