Près de 12 000 « gilets jaunes » se sont rassemblés samedi 22 juin, selon le ministère de l’intérieur, à l’occasion de leur 32e journée d’action. Une participation en hausse par rapport à la semaine dernière où 7 000 personnes s’étaient mobilisées pour l’acte XXXI.
A Paris, la manifestation a réuni 1 100 personnes contre 950 la semaine dernière, selon le ministère. Elles se sont dispersées dans le calme vers 16 h 30, dans le IXe arrondissement. A Marseille, entre 500 à 600 « gilets jaunes » ont défilé depuis le Vieux-Port, encadrés par des forces de l’ordre plus visibles et nombreuses que les samedis précédents.
Le cortège a défilé sans heurt majeur, et à 17 heures, la police faisait état de 12 interpellations, dont quatre pour des jets de projectiles, et huit de personnes ayant le visage masqué et casquées. « C’était soi-disant un gros rassemblement national, mais il n’y a pas beaucoup de monde », a regretté Claire Johnson, venue de Simiane-la-Rotonde dans les Alpes-de-Haute-Provence, et habituée aux rassemblements marseillais.
Derrière les « gilets jaunes », quelques dizaines de militants CGT, dont son chef de file dans les Bouches-du-Rhône, Olivier Mateu. « La persistance des manifestations, c’est l’illustration du décalage entre les politiques, leurs annonces et le ressenti réel. La vie chère, c’est une réalité pour tous ».
Le port de Saint-Malo bloqué
Parmi les autres rassemblements, pour cet acte XXXII, des « gilets jaunes » ont rejoint la manifestation de soutien aux salariés de General Electric à Belfort. 300 d’entre eux ont ensuite tenté de brûler une palette devant le site industriel.
Ils étaient également quelques centaines à Toulouse, plus de 200 à Lille selon une source policière, plusieurs dizaines à Avranches (Manche), et 750 selon la préfecture à Bordeaux, où la mobilisation a connu un petit sursaut.
Des incidents ont éclaté à Charleville-Mézières (Ardennes), où la manifestation, non déclarée, a donné lieu à « des violences » envers les forces de l’ordre, selon la préfecture : « jets de pierres, de projectiles divers, de gros pétards », « plusieurs dégradations ont été commises » et 13 personnes ont été interpellées. Dans l’Oise, le sous-préfet de Clermont Michaël Chevrier, venu sur le péage de Chamant, près de Senlis, ou avait lieu une « opération péage gratuit » organisée par des « gilets jaunes », a été victime de « tentatives d’intimidations », sans agression physique, a fait savoir la préfecture.
Dans plusieurs départements comme l’Hérault (200 manifestants au total dans ce département), des rassemblements ont aussi eu lieu sur des ronds-points ou des barrières de péage, des « gilets jaunes » tentant des opérations péage gratuit. 40 à 50 « gilets jaunes » ont bloqué le port de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) dans la matinée et le trafic des ferries a été perturbé. La gendarmerie a arrêté six personnes, notamment pour « entrave à la circulation », à Frouard (Meurthe-et-Moselle).
Le matin, un automobiliste d’une quarantaine d’années avait été placé en garde à vue après avoir forcé un barrage sur un rond-point de Saint-Avold (Moselle), et blessé légèrement un « gilet jaune », selon la police.
AFP