Guide suprême de la République Islamique d’Iran
Ayatollah Sayed Ali Khamenei
Téhéran
République Islamique d’Iran
Paris, le 27 juillet, 2019
Monsieur le Guide suprême,
Deux mois après le rassemblement pacifique tenu le 1er mai 2019 à Téhéran, en face du Parlement iranien, la pression exercée sur les personnes arrêtées ne cesse de s’intensifier.
Parmi la cinquantaine de manifestant.es arrêté.es, la plupart de celles et ceux qui ont été provisoirement libéré.es sous caution, sont convoqué.es devant le tribunal et subissent des pressions permanentes.
Les militantes iraniennes des droits des salarié.es Anisha Assadolahi, Atefeh Rangriz et Neda Naji ainsi que la journaliste iranienne Marzieh Amiri ont été arbitrairement détenues pendant des semaines sans être autorisées à consulter un avocat.
Elles sont accusées d’atteinte à la sécurité nationale suite au rassemblement pacifique du 1er mai. Elles ont tout d’abord été tenues à l’isolement prolongé, ainsi que soumises à la torture et autres mauvais traitements. Néda Naji a ensuite été transférée à l’hôpital de la prison suite aux coups et blessures qu’elle a reçues sous la torture. Atefeh Rangriz et Neda Naji sont maintenant détenues parmi des femmes accusées de violences et risquent de subir des agressions.
Les journalistes iraniens Sanaz Alahyari et Amirhossein Mohammadifar sont en grève de la faim depuis le 4 juillet. Ils protestent contre la poursuite de leur détention, la répression en cours contre les militant.es des droits des salarié.es ainsi que contre les journalistes.
Ils sont arbitrairement détenus depuis le mois de janvier 2019 sans être autorisés à consulter un avocat. Ils sont inculpés de « rassemblement et collusion en vue de commettre des atteintes à la sécurité nationale », de « propagande contre le régime », de « diffusion d’informations mensongères » et d’« appartenance à un groupe formé dans le but de porter atteinte à la sécurité nationale ». Et cela uniquement pour avoir couvert des manifestations organisées par des ouvriers-ères de l’usine de canne à sucre de Haft Tappeh.
Les militant.es des droits des salarié.es Esmaïl Bakhshi et Sepideh Gholian, ont été à nouveau arrêté.es le 20 janvier, après s’être exprimé.es sur leur passage à tabac et autres sévices subis fin 2018 lors de leur détention. Ces deux personnes risquent fortement de subir de nouvelles tortures.
– Esmail Bakhshi est le porte-parole du syndicat ouvrier indépendant de la sucrerie de Haft-Tapeh.
– Sepideh Gholian est une jeune militante des droits des salarié.es qui a suivi les mobilisations ouvrières en cours des salarié.es de Haft Tappeh. Ces deux personnes subissent de fortes pressions pour les faire revenir sur leurs déclarations concernant les tortures subies en prison.
Les organisations syndicales signataires de cette lettre condamnent la répression et le harcèlement insupportables subis en Iran par les syndicalistes et les militant.es des droits des salarié.es.
Elles demandent au régime iranien de respecter les conventions internationales qu’il a ratifiées, dont celles sur la liberté d’association, de manifestation, de grève et de négociation collective.
Elles demandent solennellement la libération immédiate et inconditionnelle de tous/toutes les syndicalistes, journalistes et militant.es des droits des salarié.es emprisonné.es.
Veuillez, Votre Excellence, recevoir nos respectueuses salutations.
Copies à :
Monsieur Hassan Rohani, Président de la République islamique
Monsieur Ebrahim Raïssi, Chef de la magistrature