Le gouvernement néo-zélandais veut dépénaliser l’avortement, annonce The New Zealand Herald. Lundi 5 août, le ministre de la Justice, Andrew Little, a présenté les détails du projet de loi qui constitue la première réforme majeure sur le sujet depuis 1977. Les femmes auront accès à l’avortement jusqu’à vingt semaines de grossesse sans passer par des procédures légales.
En Nouvelle-Zélande, l’avortement reste un crime mais des dérogations permettent d’y avoir droit. Les femmes enceintes peuvent ainsi y recourir si deux médecins attestent qu’une grossesse les exposerait à un risque physique ou mental. Un processus considéré comme lent et stigmatisant, selon The New Zealand Herald. Le projet de loi sera présenté au Parlement en première lecture le jeudi 8 août.
Des “zones de sécurité”
Parmi les dispositions de ce texte, la création de “zones de sécurité” de 150 mètres aux abords des cliniques, afin d’éloigner les manifestants pro-vie. “Cela empêcherait les gens de distribuer des brochures ou d’approcher les femmes qui s’y rendent”, détaille le quotidien. La décision appartiendra à la femme, en consultation avec son médecin. Lors de la présentation du projet de loi, le ministre de la Justice a déclaré :
“L’avortement est la seule procédure médicale qui constitue encore un crime en Nouvelle-Zélande. Il est temps que cela change.”
“Après des années d’abjecte inaction, le gouvernement de la Nouvelle-Zélande a enfin décidé d’amender la loi pénale en vigueur afin d’en retirer l’avortement”, annonce Stuff. Pour le site d’information cependant, le projet de loi aura encore beaucoup de chemin à parcourir, notamment en raison de l’opposition “très forte” des conservateurs. Même chez les travaillistes, certains députés ayant de profondes convictions religieuses risquent de voter contre ou de s’abstenir.
En outre, Stuff regrette que des dirigeants politiques se soient longtemps cachés derrière le système de dérogations permettant aux femmes d’avorter.
“Vous ne devriez pas avoir à mentir pour bénéficier de soins médicaux tout en redoutant de possibles poursuites pénales.”
Selon des chiffres officiels, quelque 13 000 avortements ont été pratiqués l’an dernier dans le pays, dont 57 après la vingtième semaine de grossesse. Stuff révèle cependant que 2 500 demandes ont été refusées au cours de la dernière décennie.
Courrier International
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