“Si Hong Kong devient chaotique, Pékin prendra la main.” Lors de la réunion qui a eu lieu à Shenzhen, le 7 août, sur la situation de l’ancienne colonie britannique, Zhang Xiaoming, directeur du Bureau des affaires de Hong Kong et de Macao, a cité cette phrase de Deng Xiaoping – prononcée à deux reprises par l’ancien dirigeant de la Chine, en 1984 et 1987 –, suggérant ainsi que l’intervention militaire chinoise à Hong Kong était plus que probable si les mouvements de protestation ne se calmaient pas. “Zhang a lancé ces mots très durs”, constate le site du journal chinois de Malaisie, Xingzhou Ribao, qui rapporte aussi que Zhang Xiaoming a précisé :
“Selon la loi fondamentale de Hong Kong, le gouvernement central dispose de suffisamment de méthodes et moyens pour étouffer rapidement tous les types possibles d’agitation.”
Dans le Hk01, média indépendant de la Région administrative spéciale (RAS), Siu-Kai Lau, vice-président de l’Association chinoise des études sur Hong Kong et Macao (soutenue par Pékin), a livré son interprétation. Selon lui, le discours de Zhang Xiaoming signifie que “la situation actuelle à Hong Kong est proche de ‘l’intervention’ du pouvoir central”.
“Même si l’Armée populaire de libération intervient, cela ne contreviendra pas au principe ‘un pays, deux systèmes’”, justifie pour sa part Elsie Leung, ancienne secrétaire à la Justice du territoire de Hong Kong, note Lianhe Zaobao, journal de Singapour..
Cinq revendications
Comme attendu, un communiqué officiel sur le discours très attendu de Zhang Xiaoming a été publié dans le Quotidien du peuple,, organe du Parti communiste chinois, qui en rappelle les points importants : “Si la situation à Hong Kong s’aggrave davantage et que le gouvernement de la Région administrative spéciale de Hong Kong n’arrive pas à la maîtriser, le gouvernement central ne pourra pas rester inactif, a donc proclamé Zhang Xiaoming, en soulignant que le mouvement de contestation du projet de loi sur l’extradition est dénaturé, il a les caractéristiques des révolutions de couleur [référence aux révolutions qui se sont déroulées entre 2003 et 2006, en Géorgie, en Ukraine, au Kirghizistan, etc. Pour la plupart, soutenues par l’Occident]”. D’ailleurs, Zhang a réaffirmé que “soutenir la cheffe de l’exécutif de l’administration de Hong Kong, soutenir la police, c’est la clé pour stabiliser la situation actuelle”.
De quoi désespérer les Hongkongais, dont deux des cinq revendications sont la démission de Carrie Lam, cheffe de l’exécutif de la Région administrative, et l’enquête sur les violences policières.
Zhang Zhulin
Abonnez-vous à la Lettre de nouveautés du site ESSF et recevez chaque lundi par courriel la liste des articles parus, en français ou en anglais, dans la semaine écoulée.