L’activiste Joshua Wong a rencontré le ministre allemand des Affaires étrangères (10 septembre
En quête de soutiens internationaux, le militant pro-démocratie hongkongais Joshua Wong a rencontré lundi 9 au soir le ministre allemand des Affaires étrangères dans la capitale allemande, comparant l’ex-colonie britannique à « Berlin-Est pendant la guerre froide ».
« A Berlin, j’ai parlé au ministre des Affaires étrangères Heiko Maas des protestations actuelles et notre lutte pour des élections libres et la démocratie à Hong Kong », a expliqué le militant de 22 ans en commentaire d’une photo de lui aux côtés du ministre allemand sur Twitter.
Il a ajouté que « d’autres discussions avec des membres du Bundestag allemand » allaient suivre dans les prochains jours.
Cependant, il ne rencontrera pas la chancelière allemande Angela Merkel, avait annoncé le porte-parole du gouvernement allemand Steffen Seibert lundi.
« Si nous sommes maintenant dans une nouvelle Guerre froide, Hong Kong est le nouveau Berlin », a déclaré dans un post Facebook M. Wong, faisant référence à la scission de l’après-guerre entre le Berlin-Est communiste et l’Ouest démocratique.
Il a de même lancé un appel aux « Allemands (qui) se sont battus pour la liberté, en particulier à Berlin ».
« Soutenons Hong Kong+ est bien plus qu’un simple slogan, nous exhortons le monde libre à se joindre à nous pour résister au régime autocratique chinois », a-t-il ajouté.
Après avoir atterri à l’aéroport de Tegel tard lundi soir, M. Wong était l’invité d’honneur d’une soirée organisée par le quotidien populaire Bild dans le bâtiment du Bundestag, la chambre basse du Parlement allemand.
Visage du « Mouvement des parapluies » en 2014 à Hong Kong, M. Wong avait été arrêté fin août en même temps que plusieurs autres figures de la contestation hongkongaise. Inculpé pour « incitation à prendre part à un rassemblement interdit », il avait été rapidement libéré sous caution.
Dimanche 8, M. Wong a annoncé avoir été arrêté à l’aéroport de Hong Kong à son retour de Taïwan, pour avoir violé les conditions de sa libération sous caution.
Le militant a été libéré lundi 9 par la justice qui a estimé que cette arrestation était une erreur de procédure et que ses conditions de libération sous caution lui permettaient de voyager à l’étranger, a rapporté la chaîne hongkongaise RTHK.
La réception à Berlin d’un activiste suscite la colère de Pékin
La Chine s’en est pris mardi 10 à l’Allemagne à propos de la crise de Hong Kong, fustigeant la rencontre du militant Joshua Wong, en quête de soutiens internationaux, avec le chef de la diplomatie allemande.
L’activiste âgé de 22 ans, arrivé lundi soir à Berlin pour une visite de plusieurs jours dans la capitale allemande, a posté sur Twitter une photo de lui aux côtés du ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas, précisant avoir discuté « des protestations actuelles et de (la) lutte pour des élections libres et la démocratie à Hong Kong ».
Cette entrevue, organisée par le journal populaire Bild, a suscité la « ferme opposition » de Pékin qui a jugé inacceptable que « quelques médias et politiques allemands tentent d’augmenter leur attractivité et d’attirer l’attention sur eux en se servant de séparatistes anti-Chine ».
« C’est de l’irrespect vis-à-vis de la souveraineté de la Chine et une ingérence dans ses affaires intérieures », a martelé Hua Chunying, une porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères lors d’une conférence de presse régulière.
« Encore une déclaration déconcertante du ministère chinois des Affaires étrangères dans laquelle d’autres pays sont menacés », a déploré en retour M. Wong auprès de Bild.
M. Wong avait indiqué que « d’autres discussions avec des membres du Bundestag allemand » allaient suivre dans les prochains jours.
Cependant, il ne rencontrera pas la chancelière allemande Angela Merkel, avait annoncé le porte-parole du gouvernement allemand Steffen Seibert lundi.
« Si nous sommes maintenant dans une nouvelle Guerre froide, Hong Kong est le nouveau Berlin », a déclaré dans un post Facebook M. Wong, faisant référence à la scission de l’après-guerre entre le Berlin-Est communiste et l’Ouest démocratique.
Il a de même lancé un appel, trente ans après la chute du Mur, aux « Allemands (qui) se sont battus pour la liberté, en particulier à Berlin ».
« +Soutenons Hong Kong+ est bien plus qu’un simple slogan, nous exhortons le monde libre à se joindre à nous pour résister au régime autocratique chinois », a-t-il ajouté.
L’Allemagne, refuge de dissidents chinois (11 septembre)
Après un discours prévu mercredi 11 au soir à l’université Humboldt de Berlin, M. Wong doit se rendre aux Etats-Unis pour chercher de nouveaux soutiens. Selon son parti politique, Demosisto, il sera à l’étranger jusqu’à fin septembre.
Sa visite à Berlin survient quelques jours après un voyage en Chine de Mme Merkel durant lequel elle avait souligné vendredi, après avoir rencontré le Premier ministre chinois Li Keqiang, que les droits et libertés des habitants de Hong Kong « devaient être garantis ».
En amont de sa visite, des manifestants du territoire semi-autonome avaient appelé la chancelière allemande à les soutenir. M. Wong lui-même avait écrit une lettre ouverte à Merkel, lui demandant son soutien.
Ces dernières années, l’Allemagne est devenue un refuge pour plusieurs dissidents chinois, notamment Liu Xia, la veuve du lauréat du Nobel de la Paix Liu Xiaobo, décédé en 2017.
En mai, deux anciens militants pour l’indépendance de Hong Kong ont obtenu le statut de réfugié en Allemagne, devenant les premiers dissidents hongkongais à recevoir une telle protection.
Hong Kong, ex-colonie britannique rétrocédée à la Chine en 1997, est secouée depuis juin par un mouvement de protestation dirigé contre l’exécutif local, sur fond de craintes d’une emprise croissante du gouvernement central.
Né de l’opposition à un projet de loi — désormais retiré — visant à autoriser les extraditions vers la Chine continentale, le mouvement s’est mué en une campagne plus large en faveur d’un système plus démocratique.
Ce mouvement n’a officiellement pas de dirigeant mais Joshua Wong, secrétaire général de Demosisto qui milite pour « l’autodétermination » du territoire, s’implique via de nombreuses prises de position publiques.
La Chine a régulièrement accusé des « forces étrangères », notamment les Etats-Unis, de soutenir les manifestations à Hong Kong, dont certaines ont dégénéré en violences contre les forces de l’ordre.
Hong Kong met en garde Washington contre toute ingérence dans la crise politique
Hong Kong (AFP) - La cheffe de l’exécutif hongkongais, Carrie Lam, a mis en garde mardi 10 Washington contre toute ingérence dans sa gestion de la crise qui ébranle l’ex-colonie britannique, où des manifestants pro-démocratie ont exhorté les Etats-Unis à accroître la pression sur Pékin.
L’ex-colonie britannique est depuis trois mois le théâtre d’actions et de manifestations quasi-quotidiennes sans précédent depuis la rétrocession en 1997, un défi inédit pour Pékin et le gouvernement de la région semi-autonome.
Dimanche 8, une foule compacte s’est rassemblée devant le consulat des États-Unis à Hong Kong afin d’appeler le Congrès américain à adopter un projet de loi exprimant son soutien au mouvement pro-démocratie.
Un tel texte pourrait porter atteinte aux relations commerciales privilégiées entre Hong Kong et les Etats-Unis, en imposant aux autorités hongkongaises des contrôles pour vérifier si elles respectent la loi fondamentale et les libertés uniques de cette région du Sud de la Chine.
Carrie Lam, qui concentre la colère des manifestants, a affirmé mardi 10, lors d’une conférence de presse, que tout changement dans ses relations économiques avec Washington menacerait leurs « intérêts mutuels ».
« Il est extrêmement inapproprié pour un pays de s’ingérer dans les affaires de Hong Kong », a-t-elle déclaré aux journalistes.
« J’espère que plus personne à Hong Kong ne se mobilisera pour demander aux États-Unis d’adopter une telle loi. »
Des membres de la classe politique américaine, démocrates comme républicains, ont exprimé leur soutien aux manifestants.
L’administration du président américain Donald Trump, en plein conflit commercial avec les autorités chinoises, a adopté une position plus pragmatique.
Donald Trump a ainsi appelé à une résolution pacifique de la crise politique tout en rappelant qu’il revenait à la Chine de gérer ce conflit.
Washington a rejeté les allégations de Pékin selon lesquelles les Etats-Unis soutiennent les manifestants. De son côté, la Chine a fourni peu de preuves à ce sujet, à l’exception de déclarations de soutien de personnalités politiques américaines.
Les manifestations pro-démocratie ont débuté en juin pour rejeter un projet de loi controversé sur les extraditions vers la Chine. L’annonce surprise la semaine dernière, par Carrie Lam, du retrait définitif de ce projet ne semble pas avoir apaisé la colère des manifestants.
Dimanche 8, après le rassemblement pacifique devant le consulat des Etats-Unis, les manifestations ont dégénéré.
Dans la soirée, des affrontements se sont produits entre la police et les manifestants les plus radicaux qui ont bloqué des rues, vandalisé des stations de métro et mis le feu à des barricades.
« Les dégâts insensés commis dans les stations de métro montrent que les manifestants ont agi au-delà de l’expression de leurs opinions sur la loi d’extradition et de leurs autres revendications », a-t-elle affirmé.
« L’escalade de la violence ne peut pas résoudre les problèmes auxquels nous sommes confrontés à Hong Kong », a ajouté Carrie Lam.
Hong Kong : le militant pro-démocratie Joshua Wong demande le soutien de Trump et du Congrès (14 septembre)
AFP - New York - Le militant pro-démocratie hongkongais Joshua Wong a appelé vendredi Donald Trump à inclure une clause sur les droits humains dans ses négociations commerciales avec la Chine, au premier jour d’une visite aux Etats-Unis destinée à rallier des soutiens pour le mouvement qui agite l’ex-colonie britannique.
« Il est important d’ajouter une clause sur les droits humains dans les négociations commerciales et de mettre les manifestations de Hong Kong au programme de ces négociations. Surtout quand un centre international est menacé de lois d’urgence équivalentes à la loi martiale et d’envois de l’armée », a déclaré à l’AFP Joshua Wong, après avoir participé à une conférence à l’université Columbia, à New York.
« Si la Chine n’a pas l’intention de protéger la liberté économique de Hong Kong, cela affectera et nuira à toute l’économie mondiale », a ajouté cet étudiant de 22 ans, alors que plus de 1.200 entreprises américaines sont installées à Hong Kong.
Chine et Etats-Unis sont engagés depuis l’an dernier dans une guerre commerciale, qui s’est traduite par l’imposition de part et d’autre de droits de douane sur des centaines de milliards de dollars d’échanges bilatéraux.
Les deux pays ont annoncé mercredi une pause dans l’escalade, et de nouveaux pourparlers sont prévus en octobre à Washington.
L’administration Trump a exclu jusqu’ici d’inclure le dossier de Hong Kong dans ces négociations commerciales.
« Cela relève du département d’Etat, pas du commerce », a indiqué mercredi le secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin.
Washington après New York
Joshua Wong, qui doit se rendre mardi 17 à Washington, a également appelé le Congrès américain à adopter un projet de loi actuellement en attente sur les « droits humains et la démocratie à Hong Kong ».
Le texte, auquel les leaders républicain et démocrate du Congrès se sont montrés favorables, prévoit un réexamen annuel du statut économique spécial de Hong Kong, et des sanctions pour tout responsable qui supprimerait « des libertés fondamentales » dans ce territoire semi-autonome, rétrocédé à la Chine en 1997.
Dans la capitale fédérale américaine, Joshua Wong devrait notamment rencontrer le sénateur républicain Marco Rubio, très critique de Pékin, et être entendu par une commission du Congrès.
Aucun rendez-vous avec l’administration Trump n’a été évoqué.
La visite de Joshua Wong aux Etats-Unis s’inscrit dans le cadre d’une tournée internationale pour rallier des soutiens à la cause des manifestants hongkongais.
« L’été de la colère est en train de devenir l’année de la colère », a-t-il affirmé devant quelque 200 étudiants de Columbia.
En début de semaine, l’étudiant, qui s’est fait connaître en 2014 avec le « Mouvement des parapluies », était à Berlin, où il a notamment rencontré le chef de la diplomatie allemande, Heiko Maas.
Cette rencontre a suscité l’ire du gouvernement chinois, qui a convoqué l’ambassadeur d’Allemagne en Chine pour protester.
Pékin a notamment jugé inacceptable que « quelques médias et politiques allemands tentent d’augmenter leur attractivité et d’attirer l’attention sur eux en se servant de séparatistes anti-Chine ».
Les manifestations qui secouent Hong Kong ont commencé en juin, pour demander le rejet d’un projet de loi hongkongais visant à autoriser les extraditions vers la Chine.
Le texte a été définitivement abandonné depuis, mais le mouvement a élargi ses revendications, demandant notamment des réformes démocratiques et dénonçant le recul des libertés dans l’ex-colonie britannique et l’ingérence grandissante de Pékin dans les affaires intérieures de cette région semi-autonome.
Vendredi 14, des milliers de manifestants pro-démocratie ont illuminé de torches, lanternes ou pointeurs laser deux des collines de Hong Kong, profitant de l’ouverture de festivités traditionnelles d’automne pour rappeler la détermination de leur mouvement.