
Dans toutes les régions du pays, y compris dans le grand sud, l’entame du dixième mois de notre Hirak révolutionnaire est marquée par l’indiscutable confirmation du rejet de la présidentielle prochaine par la majorité de notre peuple. Dans un élan sans précédent, les travailleurs, les jeunes, les femmes et l’ensemble des masses populaires intensifient la lutte pacifique contre la continuité du régime libéral, prédateur et autoritaire.
Ainsi, depuis l’annonce publique des cinq candidats retenus, tous issus du même régime honni de Bouteflika, et surtout depuis le début de leur campagne électorale, la mobilisation s’amplifie dans toutes les wilayas : manifestations nocturnes, empêchements des meetings électoraux, renvois et chasse des candidats, massification des marches hebdomadaires, grèves locales et sectorielles et la préparation d’une grève générale nationale. C’est une formidable campagne de boycott massif et très actif pour faire échec à la mascarade électorale du « douzdouze » !
Ce pouvoir est illégitime, ces décisions aussi !
Paradoxalement, le pouvoir de fait incarné par l’état-major de l’armée, aveuglé par ses propres turpitudes, s’acharne à maintenir, contre la volonté et la souveraineté populaires, son coup de force électoral afin d’assurer la continuité du régime. Dans ce cadre, le gouvernement illégitime et illégal de Bédoui a été chargé de préparer, dans l’urgence et surtout pour l’effet d’annonce, une batterie de mesures « populaires » et « sociales » scandaleusement électoralistes. Ainsi, à quelques deux semaines du simulacre de scrutin présidentiel, un conseil des ministres, non moins illégitime et illégal, promulgue la création de dix nouvelles wilayas et quarante-quatre nouvelles wilayas déléguées, la titularisation des travailleurs du pré emploi entre fin 2019 et 2021, la délivrance dans quelques mois de centaines de milliers d’actes de propriété aux acquéreurs de logements publics, etc.
Dans cette même stratégie, le parlement illégitime avait ratifié en catimini la nouvelle loi sur les hydrocarbures, et pour bientôt la loi de finances 2020, garantissant en contrepartie de concessions économiques aux multinationales le soutien des puissances impérialistes au régime. Mais, parallèlement à ces mesures politiciennes, c’est l’accentuation de la répression, comme celle de ce mercredi 27 novembre à Bouira, avec ses lots de dizaines d’arrestations quotidiennes et de multiples atteintes aux libertés démocratiques, qui marque le contexte d’une part et, d’autre part, l’intensification d’une campagne de propagande médiatique monolithique, digne des dictatures staliniennes, glorifiant l’armée et son chef et présentant « l’élection présidentielle » comme la « seule alternative au chaos ».
Dans ce contexte de bras de fer imposé au peuple algérien, où les cinq candidats semblent avoir un seul et même programme libéral, qu’ils persistent à présenter sous la protection d’une armada de services de sécurité devant des salles absolument vides, la priorité est évidemment de faire échec pacifiquement à cette mascarade électorale burlesque et surréaliste.
À cette occasion, le PST réitère son appel à l’impérative auto-organisation démocratique de notre Hirak révolutionnaire, à travers des comités, des collectifs et des coordinations populaires, dans tous les secteurs d’activités, dans toutes les couches populaires et dans toutes les régions du pays. Aussi, loin des appels unilatéraux, le PST considère que la préparation de la grève générale et sa mise en œuvre doivent s’inscrire dans une démarche unitaire. Dans cet esprit, le PST s’inscrit dans les concertations déjà en cours, regroupant les partis et les organisations membres du PAD et l’ensemble des syndicats et des corporations du pays, dans le but de définir ensemble la date, la durée et les conditions d’une grève générale nationale avant la mascarade du 12 décembre. Mais, comme notre soulèvement populaire vise un changement démocratique et social radical qui s’inscrit dans la durée, notre combat pour la réappropriation de la souveraineté populaire et pour une assemblée constituante souveraine continuera au-delà de toute échéance électorale.
• Non à la présidentielle, pour une transition démocratique !
• Non à la continuité du régime, pour une assemblée constituante souveraine !
Le Secrétariat National du PST
Alger, le 27 novembre 2019