Je suis né au Havre en 1921. J’ai travaillé dès mes quatorze ans, mais, acharné de savoirs, je n’ai cessé de lire et de me cultiver. Pendant la guerre mondiale, réfractaire au STO (Service du travail obligatoire), je suis passé à la clandestinité, puis à la résistance trotskyste. À partir de 1946, je suis membre du comité central du Parti communiste internationaliste (IVe Internationale) et serai à plusieurs reprises membre du Comité exécutif de cette Internationale. Je n’en quitterai les rangs qu’en 1988. Je resterai ensuite membre de la rédaction de la revue Critique communiste, dont j’étais l’un des fondateurs et où j’ai écrit de nombreuses études de théorie marxiste, d’histoire ancienne, moderne et de la pensée, ainsi que des critiques littéraires et d’art. J’ai continué cette activité après la fusion de cette revue avec celle de ContreTemps, en 2009.
À la fin de 1947, j’ai commencé une carrière dans l’édition, que je terminerai en 1974 comme chef du service de lecture-correction de l’Encyclopædia Universalis. En 1950, j’ai mené une activité de critique littéraire, d’abord sous le pseudonyme de Pierre Géraume.
En 1955, j’entreprends de traduire, avec Soledad Estorach, les Œuvres de Christophe Colomb, qui ne seront publiées qu’à partir de 1979 aux Éditions Maspero. J’ai complété ce travail par deux biographies et plusieurs ouvrages.
Dans les années soixante, j’ai entamé une série d’études sur la littérature utopique, sujet repris aujourd’hui dans une Histoire et défense de l’utopie, à paraître. En 1967, j’ai entrepris d’écrire sur les arts plastiques, d’abord dans divers journaux, puis, en dernier lieu et pendant douze ans, dans Politis. Plusieurs préfaces de catalogues de peintres ont été publiées ainsi qu’un recueil théorique, Marxisme et Esthétique.
Je suis coauteur de trois courts-métrages : Setubal, ville rouge, sur la révolution portugaise, la Mort de Léon Sedov, fils de Trotsky (interviews), et le Peintre Jean Pons, film d’art.
De 1978 à 1995, j’ai été membre du groupe surréaliste maintenu. À quatre-vingts ans, j’ai décidé de me consacrer à terminer et à publier mes nombreux livres restés inachevés, dont Contre-révolution dans la Révolution. À quatre-vingt-seize ans, je ne désespère pas d’avoir le temps de finir le tome 2 de mes Grandes Dames des lettres (d’Olympe de Gouges à Nathalie Sarraute et Joyce Mansour), mon Un seul marxisme (dont les premiers chapitres sont parus dans ContreTemps), mon essai Pour une nouvelle histoire de l’art, et enfin, un roman, Arthur et Viviane"
Michel Lequenne