Alors que la pandémie du coronavirus bas son plein, avec son lot quotidien de nouveaux décès, de nouvelles personnes contaminées, de pénuries et d’augmentation des prix des denrées alimentaires et des produits de protection sanitaire, le pouvoir illégitime et autoritaire, incarné par un président désigné par la haute hiérarchie de l’armée, profite de cette situation de pause du Hirak pour nous imposer dans la foulée du confinement des restrictions sur nos droits démocratiques et sociaux, en accentuant la répression et en imposant son agenda politique au peuple algérien.
Pour la libération immédiate de toutEs les détenus politiques et d’opinion !
La condamnation inacceptable du militant politique Karim Tabou, dans des conditions aussi terribles que celles où il aurait contracté un malaise grave au niveau de sa santé, est tout simplement révoltante. Le maintien en prison de détenus politiques et d’opinion, au moment où le Hirak populaire n’a jamais cessé d’exiger leur libération, est une autre preuve de la faillite politique du régime qui ne peut tolérer ni la liberté d’expression, ni la liberté de manifestation, ni la réappropriation par le peuple algérien de sa souveraineté.
Le harcèlement policier et judiciaire de ces derniers jours contre des militantEs politiques, syndicalistes et autres activistes, tels que Yanis Adjlia et ses camarades à Béjaia, ou des journalistes comme Khaled Derrarni, traduisent la nature absolument répressive du pouvoir de fait actuel. Dans le contexte d’aujourd’hui, cette escalade renseigne sur ses véritables intentions futures en ce qui concerne nos libertés démocratiques et nos droits économiques et sociaux. C’est une raison de plus pour rappeler non seulement l’impérative reprise de notre Hirak dès que possible, mais aussi la nécessité de consolider qualitativement le processus révolutionnaire populaire du 22 février 2019.
Contre la future Constitution de Tebboune et ses experts, imposons une Assemblée Constituante Souveraine !
La réception par Tebboune des amendements de la constitution, concoctés par sa commission d’experts, n’est qu’une autre tentative de passage en force après la mascarade historique de la présidentielle du 12 décembre passé. Imitant le procédé anti démocratique de Bouteflika et son régime de « 3issaba », Tebboune confie une question éminemment politique, telle que le contenu de la future constitution, à une commission de techniciens du droit constitutionnel qu’il a désignée lui même. Excluant ainsi le peuple algérien de tout débat à ce sujet, le pouvoir de fait autoritaire et illégitime usera du même parlement illégitime, croupion et corrompu de Bouteflika pour approuver ces amendements. Ensuite, si référendum il y a, le peuple algérien aura juste le droit de dire, sous contrôle de la commission électorale qui a validé la farce de la dernière présidentielle, « oui ou non » à cette future constitution qui sera taillée sur mesure pour les intérêts de classe de ceux qui dominaient hier et nous imposaient les politiques libérales désastreuses, c’est-à-dire le patronat, les oligarques et les multinationales.
Quant à nos aspirations pour la liberté, la dignité, l’égalité, la justice sociale et la souveraineté sur nos richesses nationales et nos choix socio-économiques, il nous faudra continuer le combat pour les inscrire dans une autre constitution. Celle qu’imposeront les travailleurs, les jeunes, les femmes et tous les opprimés à travers le Hirak et les luttes sociales et démocratiques. Une autre constitution qui sera élaborée, après un débat national, démocratique et sans entraves, par une Assemblée Constituante Souveraine représentative de nos intérêts et aspirations démocratiques et sociales.
Agissons pour l’auto organisation et contre la pandémie et les tentations autoritaires du régime !
En ces temps de pandémie, les travailleurs et les démunis, les jeunes et les femmes, contraints de travailler ou de se débrouiller pour survivre, de se délester de leurs salaires ou de leurs congés annuels, de garder les enfants dans conditions de logement exigüe et précaire, nous devons exiger la fermeture de toutes les entreprises et les services non strictement indispensable. Le confinement doit s’appliquer aux travailleurs sinon il n’a aucun sens. Les salaires doivent être maintenus et la distribution gratuite des produits alimentaire de base dans nos quartiers et villages. Les syndicats et les collectifs de travailleurs doivent exercer le droit de retrait pour préserver leur santé. Le matériel de protection doit être assuré pour le peuple d’en bas et surtout pour les travailleurs qui sont en première ligne. La réquisition du secteur privé doit être accélérée (hôpitaux, textile, hôtellerie, industrie pharmaceutique, etc.)
Aussi, dans ce contexte de pandémie, de confinement et de restauration du couvre-feu, il est plus que jamais impératif d’amplifier, notamment dans le cadre de la solidarité et de l’entraide contre la pandémie du coronavirus, la mise en place de cadres d’auto organisation et d’initiatives de luttes, même symboliques, par le biais d’actions alternatives aux manifestations et aux rassemblements de masses.
Il s’agit de maintenir allumée la flamme de notre Hirak populaire pour la défense de nos libertés et nos droits sociaux. Il s’agit d’alimenter notre nouveau rêve collectif pour la construction d’une nouvelle Algérie démocratique, sociale et égalitaire !
Alger, le 25 mars 2020
Secrétariat National du PST