L’interdiction des rassemblements dans le cadre de la lutte contre le nouveau coronavirus n’aura pas eu raison du mouvement de contestation prodémocratie à Hong Kong. Plusieurs milliers d’habitants sont ainsi descendus dans les rues vendredi pour marquer le premier anniversaire des affrontements avec les forces de l’ordre.
« Gloire à Hong Kong »
Afin de montrer qu’elle maîtrise toujours la situation, la police antiémeute a indiqué avoir arrêté un total de 35 personnes au cours de la soirée du 12. Face à elle, des milliers de personnes ont répondu à des appels en ligne à se rassembler à 20h dans les avenues et les environs, à scander des slogans prodémocratie et à chanter « Gloire à Hong Kong », un chant de protestation devenu immensément populaire. Vendredi 12, une centaine d’étudiants ont formé une chaîne humaine devant une école dont une enseignante avait été licenciée car elle avait autorisé une candidate à jouer cet hymne à un examen de musique.
Des images de la télévision ont montré des rassemblements dans plusieurs districts. « Je suis venu ici car nos objectifs n’ont pas été atteints, je dois continuer à venir », a déclaré à So, un travailleur social de 28 ans à Causeway Bay, un quartier commerçant où se sont réunies plusieurs centaines de personnes. « Nous voulons dire au gouvernement que nous ne renoncerons pas », a-t-il souligné. Dans le district de Kwun Tong, des images montraient un homme avec un couteau maîtrisé par des manifestants puis par la police.
Un complot de l’étranger pour la Chine
Le mouvement de contestation avait démarré le 9 juin 2019 lorsqu’une foule immense avait manifesté contre un projet de loi visant à autoriser les extraditions en Chine continentale.
Trois jours plus tard, des affrontements violents éclataient entre les manifestants et la police antiémeute qui avait fait usage de gaz lacrymogènes. Des scènes qui étaient devenues hebdomadaires, parfois quotidiennes, au cours des sept mois de mobilisation qui avaient suivi, les manifestants dénonçant les ingérences de Pékin dans les affaires de ce territoire semi-autonome.
Désormais, les manifestants réclament une enquête sur les brutalités policières, une amnistie pour les quelque 9.000 personnes arrêtées au cours des manifestations, et le suffrage universel.
La Chine a refusé, décrivant les manifestations comme un complot étranger visant à la déstabiliser.