Le rougequeue noir (Phoenicurus ochruros) est un oiseau emblématique de Montreuil (Seine-Saint-Denis) [1] dont le tissu urbain lui convient tout à fait. Autant son chant, familier, s’avère sans musicalité (à nos oreilles), autant la parade du mâle, plumage déployé, s’affirme lumineuse.
Rougequeue noir, mâle, balcon, 22 septembre 2017. Clichés Pierre Rousset.
Habitué des falaises et éboulis rocheux, le rougequeue noir a colonisé villages et villes. Plutôt que dans les arbres, on l’aperçoit sur une cheminée, le rebord d’un toit, voletant le long d’un mur à la recherche d’insectes.
Il chante assidument durant la période nuptiale. Migrateur estivant, il peut se cantonner dès mars-début avril, mais la nidification commence surtout à la mi-avril. Des couples ayant eu une première couvée précoce peuvent nicher de nouveau tardivement (mi- fin juillet) [2]. Le mâle se fait discret, puis presque muet, quand la couvée est née. Il ne chante que rarement en été (tôt le matin, tard le soir). Le chant reprend cependant en septembre, une période où nombre d’estivants sont encore sur place, alors que la migration de départ a déjà commencé (en Ile-de-France, elle se déroule principalement de la mi-septembre à la fin octobre [3]).
Rougequeue noir, mâle, balcon, 22 septembre 2017. Clichés Pierre Rousset.
Le chant, répétitif, commence par « quatre ou cinq notes se succédant rapidement, tsitsitsiteri… (ou tsiditseri…, etc.), auquel s’enchaîne une phrase étrange, moins sonore, qu’on peut imiter en froissant du papier ; quelques notes tsiatsia (tsia) ou tittittitt terminent la strophe qui a duré environ quatre secondes. Ce schéma varie individuellement, le crépitement de papier froissé – ou cascade de verre pilé – restant le thème principal. [4] »
Le mâle adulte apparaît usuellement comme une boule noire de suie (il a « ramoneur » pour surnom), un éclat argenté à l’aile, la queue rousse. Bien qu’il soit moins coloré que son cousin, le rougequeue à front blanc (Phoenicurus phoenicurus) l’éclat de son plumage apparaît en particulier durant la parade nuptiale : « une sorte de danse avec les ailes étalées et la queue traînant à terre, balancements du corps d’avant en arrière. [5] ». Il tient son corps quasi vertical, la tête étirée vers le ciel, le bec à demi ouvert, les plumes ébouriffées, la queue en éventail, les ailes légèrement abaissées, se mouvant lentement de bas en haut [6]
Pierre Rousset
Rougequeue noir, mâle, balcon, 22 septembre 2017. Cliché Pierre Rousset.