Pour ce qui pourrait bien être son dernier déplacement en Israël en qualité de secrétaire d’État, Mike Pompeo a décidé de marquer le coup. En effet, comme l’explique Ha’Aretz,, ce jeudi 19 novembre, le républicain “est devenu le premier chef de la diplomatie américaine à visiter une colonie israélienne”. En effet, Mike Pompeo s’est d’abord rendu au vignoble Psagot, et ensuite – ce qui constitue aussi une première – sur le plateau du Golan (territoire syrien officiellement annexé par Israël en 1981). Des visites symboliques, qui ont été accompagnées d’une prise de position tout aussi forte.
En effet, comme le rapporte le quotidien de Tel-Aviv, Mike Pompeo a annoncé à travers un communiqué officiel que “tous les producteurs des zones où Israël exerce son autorité devront inscrire sur leurs produits ‘Israël’, ‘Produit en Israël’ ou ‘Fabriqué en Israël’ lorsqu’ils les exporteront aux États-Unis”. Cette disposition concernera donc des colonies que “les Palestiniens et la plus grande partie de la communauté internationale perçoivent comme une violation des lois internationales et un obstacle majeur à la paix”, note le quotidien de centre gauche.
Comme l’explique le Times of Israel, les nouvelles directives s’appliqueront “notamment à la zone C, c’est-à-dire [selon la division des accords d’Oslo] la partie de la Cisjordanie où Israël détient le plein contrôle civil et militaire et où vit une grande partie de la population de colons”. Les produits des zones A et B – ou l’Autorité palestinienne exerce un pouvoir – seront eux estampillés “West Bank” (“Cisjordanie”) ou “Gaza”, une façon “d’éliminer la confusion”, selon le communiqué officiel du département d’État américain.
Du côté de l’Autorité palestinienne, pourtant, on n’interprète pas l’initiative de Pompeo de cette façon. Preuve en est la réaction d’Abou Roudeina, porte-parole du président, Mahmoud Abbas, qui a déclaré que la décision du secrétaire d’État “ne légitime pas les colonies, qui finiront par être démantelées tôt ou tard”.
États-Unis contre Union européenne
Enfin, comme le souligne Ha’Aretz, la décision américaine est aussi en contradiction avec la position de l’Union européenne, puisque :
“La Cour de justice de l’UE avait statué par le passé que les étiquettes devaient indiquer que la production était effectuée dans des ‘colonies israéliennes’. La décision précisait également que l’absence d’un tel étiquetage induisait les consommateurs en erreur.”
Courrier International
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