Le 6 décembre est un jour particulier pour les Espagnols : le “Jour de la Constitution”. Généralement c’est un jour férié, mais cette année il tombe un dimanche.
Le 6 décembre 1978 était approuvée par référendum – avec 87 % de oui – la Constitution actuelle. Un point final après trois ans de “transition démocratique” qui avait suivi la mort du dictateur Franco, à la fin de 1975. Lequel avait régné sur le pays depuis la fin de la guerre civile, dite “guerre d’Espagne”, en 1939.
Encore inconnu il y a deux ans, le parti d’extrême droite Vox, aujourd’hui troisième groupe parlementaire avec 52 députés sur 350, compte faire de ce 6 décembre un tremplin pour augmenter sa popularité.
Santiago Abascal, le leader du parti, “ne sera pas présent lors des cérémonies officielles, mais on le verra à l’une des manifestations que Vox organise dans tout le pays”, relate ainsi le site El Confidencial.
Un gouvernement “ennemi”
Les cérémonies officielles ont notamment lieu au Parlement, où se réunissent le gouvernement, les députés et les sénateurs. Vendredi 4 décembre, Vox n’avait toujours pas confirmé de laquelle de ces manifestations – a priori convoquées au dernier moment via les réseaux sociaux – Santiago Abascal prendrait la tête.
El Confidencial poursuit :
“Reste à savoir si cette mobilisation aura du succès. Mais une chose est sûre, les partisans d’Abascal veulent faire une démonstration de force dans la rue.”
Sur son site,, Vox attaque le gouvernement de coalition entre les socialistes et la gauche dite “radicale” de Podemos :
“Des ennemis qui veulent détruire la liberté, la justice, l’égalité et le pluralisme, ces valeurs qui soudent la nation, pour les remplacer par le totalitarisme, la division et la pensée unique.”
Mais surtout, Vox tente de profiter de l’actuelle crise migratoire : près de 20 000 Africains sont arrivés en 2020, via des embarcations de fortune, sur l’archipel des Canaries, au large des côtes marocaines. “Presque une augmentation de 900 % par rapport à l’année précédente […], donc la pire crise migratoire depuis 2006”, précise El Confidencial.
Vox dénonce une “invasion” et a même réclamé l’intervention de navires de la marine nationale pour créer un “blocus” empêchant l’entrée de migrants dans les eaux territoriales espagnoles… “Vox y voit l’occasion idéale de marteler son discours anti-immigration”, commente le site.
La formation radicale dénonce aussi son autre bête noire : l’indépendantisme catalan, dont les différents partis bénéficient d’une courte majorité au Parlement de cette région autonome et où des élections sont fixées à la date du 14 février prochain.
En mode “campagne électorale”
Et El Confidencial de citer un sondage du CEO, le Centre d’études d’opinion catalan, qui donne à l’extrême droite “sept ou huit sièges” au prochain Parlement autonome catalan, qui compte 135 députés. Cela peut sembler peu, mais l’irruption de l’extrême droite en Catalogne représenterait un vrai bouleversement politique en Espagne.
Donc, dès ce dimanche, conclut El Confidencial, Vox va “passer en mode ‘campagne électorale’”.
El Confidencial
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