Le Réseau « Sortir du nucléaire » dénonce la publication du décret autorisant la construction du réacteur nucléaire EPR à Flamanville (Manche). Alors que la question de la construction du réacteur EPR est fortement débattue lors de la campagne présidentielle, c’est un gouvernement en fin de règne et décrédibilisé qui tente de court-circuiter le débat en publiant à la sauvette le décret de création de l’EPR.
Considérant qu’il n’y a rien à attendre de M. Sarkozy, qui est clairement aligné sur les exigences de l’industrie nucléaire, le Réseau « Sortir du nucléaire » s’adresse ce jour à Mme Royal et à M. Bayrou : l’une comme l’autre ont reconnu que le débat sur l’EPR et la décision de construction de ce réacteur avaient été imposés de façon non démocratique.
C’est avant le 1er tour de l’élection présidentielle que Mme Royal et M Bayrou doivent prendre l’engagement, en cas de victoire, d’annuler le décret de construction du réacteur nucléaire EPR, et ce au moins le temps que se tienne enfin un débat démocratique sur la question. De même il est nécessaire que Mme Royal et M Bayrou s’engagent à annuler les arrêtés préfectoraux grâce auxquels EDF a commencé les travaux préparatoires sur le site, pour tenter d’imposer le « fait accompli ».
Par ailleurs, Mme Royal doit dénoncer les propos de Bernard Cazeneuve, maire PS de Cherbourg, qui a déclaré qu’un tel débat pourrait être expédié sur « 1 mois et demi, en plein été ». M. Bayrou doit lui aussi dénoncer l’idée d’un débat « expédié » en quelques jours... et débouchant sur la même décision de construire l’EPR.
Un débat véritablement démocratique doit permettre aux opposants de s’exprimer à égalité avec les promoteurs de l’EPR, contrairement à ce qui s’est passé lors du « débat public » qui a mis en scène EDF, les opposants devant se contenter de poser quelques questions.
Enfin, le Réseau « Sortir du nucléaire » rappelle que trois candidats à l’élection présidentielle, Olivier Besancenot, José Bové, et Dominique Voynet, se sont prononcés contre le nucléaire en général et donc contre la construction de l’EPR.
Signature du décret d’autorisation du réacteur EPR
Greenpeace dénonce une décision anti-démocratique et attaque le décret en justice
11 avril 2007
Paris, France — À onze jours du premier tour de l’élection présidentielle, le gouvernement vient de signer le décret d’autorisation de la construction de l’EPR, le nouveau réacteur nucléaire prévu à Flamanville dans la Manche. Greenpeace dénonce cette décision irresponsable prise dans la précipitation pré-électorale et appelle l’ensemble des candidats à la présidentielle à réagir face à ce déni de démocratie en s’engageant à annuler ce décret s’ils sont élus.
« Malgré ce qu’affirme le gouvernement, le projet de réacteur nucléaire EPR a été décidé sans débat démocratique. La signature du décret en période de campagne électorale illustre à nouveau les méthodes que l’on croyait révolues : celles d’un gouvernement à la solde du lobby nucléaire, déclare Frédéric Marillier, chargé de campagne Nucléaire à Greenpeace France. Avec ce décret, le gouvernement en fin de course ignore l’opinion de la majorité des citoyens et tente de verrouiller un projet remis en cause par la plupart des candidats à la présidentielle. »
Les sondages d’opinion sont sans appel. 78 % des Français estiment qu’il faut en priorité développer les énergies renouvelables pour qu’elles deviennent la source principale d’énergie et seuls 19 % défendent le maintien du nucléaire (Louis Harris/20 Minutes/RMC, février 2007). D’autre part, 56 % des Français pensent qu’il est facile de remplacer le nucléaire par le développement des énergies renouvelables et des économies d’énergie ; 37 % pensent le contraire (Eurobaromètre, février 2007). Le 17 mars dernier, 60 000 Français ont manifesté pour demander l’abandon du projet EPR.
Parmi les candidats à l’élection présidentielle, José Bové, Dominique Voynet et Olivier Besancenot soutiennent déjà cette demande. De leur côté, François Bayrou, Ségolène Royal et Philippe De Villiers réclament un nouveau et vrai débat démocratique sur la question. Greenpeace appelle aujourd’hui ces candidats à réagir fortement et s’engager clairement à annuler ce décret s’ils sont élus.
Par ailleurs, Greenpeace va attaquer ce décret et justice et prépare dès aujourd’hui un recours en annulation devant le Conseil d’Etat.
« Le gouvernement et l’industrie nucléaire veulent enfermer la France dans un projet de réacteur inutile. Un EPR est déjà en construction en Finlande, et le chantier tourne au désastre, déclare Yannick Rousselet, chargé de campagne nucléaire à Greenpeace France. Mais rien n’est irréversible et Greenpeace reste déterminer à s’opposer par toute les voies à l’EPR. »
Il y a quinze jours, Greenpeace en pénétrant avec une facilité déconcertante dans la centrale nucléaire de Belleville-sur-Loire (Cher) a clairement démontré les risques liés aux réacteurs nucléaires. Cette action illustrait les résultats d’une étude [1] analysant le danger lié à l’EPR et démontrant que contrairement au discours officiel ce réacteur sera le plus dangereux au monde.
1. John Large, Evaluation des conséquences radiologiques de rejets accidentels du réacteur EPR proposé en France (et de certains réacteurs existants), février 2007. À télécharger sur www.greenpeace.org/raw/content/france/press/reports/rapport-consequences-accident-nucleaire-FR.pdf
EPR : le gouvernement passe en force
Communiqué de la LCR
Le gouvernement Villepin vient de signer et de publier en toute précipitation le décret de création de l’EPR. La LCR dénonce ce nouveau coup de force au profit du nucléaire, à quelques jours des élections, par un gouvernement qui ne gouverne déjà plus, De soi-disant débats en pseudo-consultations après décision, tout aura été fait pour imposer cet EPR inutile, coûteux et dangereux, indépendamment des besoins des populations et au mépris de celles-ci : 59% des français ne veulent plus poursuivre dans cette voie. Le 17 mars, plus de 60 000 manifestants ont demandé aux candidats à la présidentielle de se prononcer contre l’EPR.
Pour sa part, la LCR et son candidat, Olivier Besancenot, se sont prononcés nettement pour l’arrêt de la construction de l’EPR et de manière générale pour la sortie du nucléaire en 10 ans, pour un service public de l’énergie qui utilise d’autres filières plus sûres, plus économes, plus efficaces et qui soient génératrices d’emplois. Le 12 avril 2007
Le décret sur la construction de l’EPR vivement critiqué
La parution ce mercredi d’un décret autorisant la construction du réacteur nucléaire EPR près de Flamenville provoque de nombreuses réactions politiques qui dénoncent le « l’absence de débat » sur cette décision.
Par Libération.fr avec AFP
LIBERATION.FR : mercredi 11 avril 2007
Un décret du ministère de l’Economie et des Finances paru ce mercred dans le Journal Officiel autorise EDF à construire le réacteur EPR d Flamanville dans la Manche
Ce décret, signé par le Premier ministre Dominique de Villepin et les ministres de l’Economie, de l’Ecologie et des Finances, « fixe les prescriptions techniques en matière de sûreté nucléaire, de radioprotection et de protection de l’environnement qui devront être respectées dans le cadre de l’exploitation de ce réacteur » selon le ministère de l’Economie
L’EPR doit être construit sur les falaises du Cotentin au sein du site de 120 hectares du centre de Flamanville, qui comprend déjà deux réacteurs de 1.300 MW mis en service il y a 20 ans. Sa construction doit commencer à la fin de l’année, pour une mise en service prévue en 2012.
« EDF se félicite de la publication de ce décret », a déclaré une porte-parole de l’électricien français en faisant valoir que « la construction de ce réacteur de 1.650 MW contribuera de manière décisive au maintien de l’indépendance énergétique de la France et de l’Europe ».
Ce décret a provoqué de nombreuses réactions critiques dans la sphère politique. Selon Dominique Voynet, la publication de ce décret au Journal Officiel manifeste du « mépris pour la démarche de débat public ».
Le PS « s’étonne » de cette annonce à seulement quelques jours des élections et s’engage à ouvrir un « débat transparent » sur le sujet après les présidentielles.
Même réaction critique pour François Bayrou qui considère comme « totalement anti-démocratique » ce décret et appelle à sa suspension pour avoir « un vrai débat » sur le sujet.
L’organisation écologique Greenpeace a elle déploré cette nouvelle en mettant en avant « un déni de démocratie » et a annoncé dans un communiqué qu’elle « attaquerait en justice » ce texte.
Le ministre des Finances Thierry Breton juge de son coté que « le débat démocratique a déjà eu lieu » en affirmant avoir obtenu « les avis favorables de l’autorité de sûreté du nucléaire et du ministère de la Santé ».