“La Murcie sera la première région autonome à autoriser le veto éducatif parental”, titre le journal de centre gauche El País, samedi 20 mars. Le gouvernement de la région autonome située dans le sud-est de l’Espagne veut adopter une mesure qui permette aux parents de censurer les activités éducatives de leurs enfants à l’école, en particulier sur des questions morales ou liées à la sexualité.
Cette proposition avait suscité la controverse et provoqué le dépôt d’une motion de censure de la part du Parti socialiste (PSOE) et de citoyens de la région. Mais un pacte passé entre le président de la région, Fernando López Miras (PP, droite), et trois députés dissidents de Vox (extrême droite) – expulsés du parti mais favorables à ce veto parental – rebat les cartes.
Cette mesure incluant le veto parental “prévoit notamment le consentement tacite […] des parents, qui devront s’opposer expressément à ce que leurs enfants assistent à tel ou tel débat ou atelier sur le temps scolaire”, dévoile le quotidien le plus lu du pays.
Le veto parental est “l’une des promesses électorales de Santiago Abascal”, le leader de Vox en Espagne. “Vox justifie le veto parental au nom du combat contre ce qu’il appelle ‘l’endoctrinement dans les classes’ par des collectifs féministes et LGBTI”, rapporte le journal. Le parti d’extrême droite avait échoué à faire adopter ce dispositif en Andalousie et dans la région autonome de Madrid.
Les tribunaux auront le dernier mot
Les deux présidents des régions autonomes de Madrid et de Murcie ont dans un premier temps démenti un quelconque “endoctrinement” dans les classes et avoir reçu des plaintes de parents dans leur territoire respectif, rendant la mise en place d’un veto parental caduque.
Cependant, ils se sont finalement dits ouverts à une telle mesure pour conserver le soutien de Vox en vue de leurs scrutins régionaux à venir, souligne El País.
Le quotidien conclut :
“La solution retenue en Murcie, celle du consentement tacite, fera sans doute que peu de parents auront recours à cette possibilité, mais les établissements scolaires devront prévoir d’autres activités pour leurs enfants. D’après les sources que nous avons consultées, cette question sera portée devant les tribunaux, qui auront le dernier mot.”
El País
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